La parution de cette nouvelle édition hebdomadaire d’Iwacu coïncide avec la tenue du Sommet des Chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est, l’EAC à Arusha, le 1er février.
Un Sommet de toutes les attentes et des spéculations, sur la question du Burundi. Déjà à la veille de sa tenue, deux positions se dégagent au niveau de l’opposition. Pour une partie, il faut prendre le taureau par les cornes. A deux jours de la Rencontre, huit partis politiques de l’opposition ont adressé une lettre au médiateur dans le conflit burundais et président en exercice de l’EAC, Yoweri Museveni. Ils la motivent laconiquement : « Un appel pour une action urgente afin d’éviter une guerre civile au Burundi. Un message d’alerte relatif à une situation politico-sécuritaire explosive au Burundi. » Ils demandent des sanctions drastiques contre le pouvoir en place au Burundi « pour épargner le Burundi de cette dangereuse guerre fratricide. »
Une autre partie estime que l’EAC a échoué sur toute la ligne. C’est un Sommet de plus qui ne changera pas d’un iota l’intransigeance de Bujumbura. Pour eux, la médiation veut que l’on entende le rapport de la facilitation et Bujumbura refuse. Il veut plutôt que l’on étudie les mauvaises relations diplomatiques tendues avec Kigali. Ils débouchent d’ailleurs sur un constat sans équivoque : « Il semble que la médiation serait en train de céder. Si ça coince déjà à ce niveau, que peut-on attendre de ce nième Sommet? Le peuple se libérera lui-même.»
Pour Bujumbura, « la question de l’agression du Rwanda contre le Burundi est cruciale et doit être prise au sérieux par les chefs d’Etat de l’EAC. » D’ailleurs certaines grosses pointures se demandent sur quoi et avec qui dialoguer : « Une opposition chancelante, une classe politique non engagée, des chercheurs d’emploi. » Par ailleurs, le compte à rebours pour les élections de 2020 a déjà commencé et le gros des instruments politico-juridiques mis en place par Bujumbura : Constitution, Ceni, feuille de route, code électoral.
Les positions semblent se radicaliser, les mots sont forts et traduisent un déni des uns contre les autres. Et tous justifient leur attitude pour l’intérêt de « mon peuple », « my people ». La question n’est pas l’étude de la santé de l’opposition ou la demande des sanctions contre Bujumbura. Au lieu de faire le gros dos et de ne pas transiger, il faut plutôt écouter ce peuple « qu’on dit défendre », ses souhaits, ses attentes qui sont la paix, le pain, la santé, la tranquillité. Et seul le dialogue permettra d’y arriver…