Dimanche 22 décembre 2024

Société

Mwaro : Une étrange maladie menace les vaches

18/11/2018 Commentaires fermés sur Mwaro : Une étrange maladie menace les vaches
Mwaro : Une étrange maladie menace les vaches
Une vache agonisant à Bisha, commune Rusaka.

Six vaches déjà mortes, plus de dix déjà atteintes dans un mois. Les éleveurs de bovins en zone Makamba, commune Rusaka, dans la province Mwaro sont inquiets Ils demandent un vaccin pour prévenir la propagation de cette maladie.

Une vache en gestation s’étend dans son étable. Elle est très affaiblie. Elle ne peut pas s’alimenter et peine à se lever. Ses pattes sont enflées, les articulations bloquées.

Elle présente des nodules sur le cou et sur ses parties génitales. La vache évacue de la bouse noirâtre, diarrhéique et malodorante, mélangée avec une substance muqueuse blanchâtre.
Joséphine Nijimbere, la soixantaine, propriétaire de cette vache, indique que sa bête souffre d’une maladie inhabituelle. « C’est la première fois que cette maladie apparaît dans cette localité. Nous ne la connaissions pas».

D’après cette dame, les femelles gestantes et les grosses vaches sont les plus vulnérables. Elle est désespérée, désemparée. Je ne sais pas quoi faire. Ma vache va mourir», dit-elle, les larmes aux yeux.

Les premiers cas sont apparus dans la zone Makamba, début octobre, d’après Fidèle Nzobonankira, un éleveur de la colline Mutsinda de cette zone.

Il évoque comme symptômes le gonflement des pattes, la perte de l’appétit, des boursouflures au niveau du thorax. Les vaches atteintes par cette mystérieuse maladie ont du mal à se déplacer et à dormir. «Les articulations ont tendance à se figer. Une fois couchées, elles ne se relèvent plus, comme si elles attendent une mort inéluctable», explique Nzobonankira. Six vaches sont déjà mortes et plus de dix touchées.

Les éleveurs réclament un vaccin

Joséphine Nijimbere : « C’est la première fois que cette maladie apparaît dans cette localité. »

M. Nzobonankira affirme que cette maladie est très contagieuse. Elle se propage rapidement dans différentes étables. «Tous les matins, chaque éleveur vérifie si son troupeau n’est pas infecté. Nous sommes inquiets», se lamente-t-il.

Les vaches infectées reçoivent un traitement aux antibiotiques. Mais ces médicaments ne sont pas efficaces. «Peu de vaches guérissent».

Elie Ntahompagaze, chef de colline Bisha, indique que depuis l’apparition de cette étrange maladie, les éleveurs sont dans la détresse. «Il est évident que la maladie se propage vite. Les troupeaux sont en danger».

Selon lui, cette maladie tue à coup sûr. «Les éleveurs vont enregistrer de lourdes pertes. Mon voisin a perdu deux vaches de race frisonne en gestation. Chacune avait une valeur de plus de 1.500.000 de francs burundais», regrette le chef de colline Bisha.

Les éleveurs ont demandé aux vétérinaires communaux de chercher un vaccin pour prévenir la propagation de cette maladie. Mais ils n’ont pas encore eu de réponse.

«Cette maladie risque de décimer les troupeaux. Depuis plus d’un mois, les vaches sont régulièrement malades et finissent par mourir. Nous avons demandé aux vétérinaires de trouver un vaccin pour prévenir la contamination. Malheureusement du côté du ministère en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, c’est le silence», déplore Fidèle Nzobonankira, un éleveur. Il explique que les vétérinaires leur ont demandé d’attendre la décision des autorités.

Pas de médicament approprié

Gilbert Nimpagaritse, vétérinaire de la commune Rusaka indique que cette maladie s’apparente à la «dermatose nodulaire bovine». Elle sévit sur la commune Rusaka depuis le mois d’avril.
Il admet que c’est une maladie contagieuse qui nécessite un vaccin pour prévenir sa propagation. «C’est une maladie virale qui n’a pas de médicament approprié. Mais la vache peut guérir si elle est soumise au traitement à temps», explique-t-il.

Selon M. Nimpagaritse, depuis l’apparition de cette maladie, 42 cas ont déjà été enregistrés. « Huit vaches sont mortes, 24 bêtes soignées à temps sont guéries, plus de 10 restent malades».
En attendant que le vaccin contre cette dermatose nodulaire bovine soit disponible, ce vétérinaire demande aux éleveurs de séparer les vaches infectées des autres, d’alerter les personnes qualifiées dès qu’ils constatent des signes inquiétants de cette maladie pour les mettre sous traitement le plus tôt possible.

Jean-Berchmans Ngiyimbere, le directeur provincial de l’Elevage à Mwaro indique que le vaccin n’est pas encore disponible. Il fait savoir que cette maladie sévit également dans les autres communes de la province Mwaro. «Nous avons soumis cette question à la Direction générale de l’Elevage au ministère, nous attendons que le vaccin soit importé», promet-il.

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