« C’est une véritable chasse aux Inyankamugayo !» C’est le cri d’alarme lancé par Fabien Mahera, à la tête du parti CNL dans la province Mwaro.
Il raconte que le 2 janvier, Roger Hatungimana, le leader des jeunes Inyankamugayo de la colline Bugera en commune Ndava, s’est fait arrêter pour avoir insulté un conseiller collinaire. A Gisitye, en date du 4 janvier, dans la commune Nyabihanga, un vieux militant du parti de Rwasa rentrant d’une fête en l’honneur du fils d’un voisin célébrant la fin de ses études, a été battu et torturé avant d’être écroué. « Il a fini par être relâché pour aller soigner ses blessures », précise le président provincial du CNL. Au même moment, le chef du CNL de Gisitye qui était intervenu pour venir en aide au vieux membre de son parti a été à son tour interpellé.
Dimanche 5 janvier, ce sont deux militants du CNL de la colline Musongati (Nyabihanga) qui ont été arrêtés par des policiers accompagnés par le chef de zone. « L’intolérance politique va en s’empirant. C’est une véritable chasse aux Inyankamugayo et cela en dépit des discours des plus hautes autorités de la province appelant au vivre-ensemble », s’inquiète M. Mahera. Il révèle, par la suite, qu’une institutrice de la commune Nyabihanga vit la peur au ventre après avoir relayé un son audio où des présumés militants du CNDD-FDD enseignent la haine ethnique à des gamins.
Jean-Désiré Ndikumana, président du CNDD-FDD dans la province Mwaro, prend le contre-pied des affirmations de son adversaire du CNL. Il soutient que l’arrestation de Roger Hatungimana « se justifie parce qu’il a brandi des menaces de mort à l’encontre d’un conseiller collinaire et des Imbonerakure de Bugera à l’issue d’une réunion administrative ». Il dit avoir cherché « à clarifier les choses » avec Fabien Mahera, le leader provincial du CNL, en vain. « Je n’ai jamais réussi à le joindre », dit M. Ndikumana.
Joint au téléphone, l’administrateur communal de Nyabihanga a déclaré « n’avoir aucun détail d’information » sur tous ces faits rapportés dans sa commune.
Quant à l’administrateur de la commune Ndava, Aloys Ndenzako, il est resté injoignable.