Des mesures pour la relance du secteur café. Les planteurs se disent confiants et promettent un changement en faveur de l’entretien des plantations.
Les collines des communes Gasorwe et Gashoho de la province de Muyinga possèdent des étendues de plantations de café. C’est le café de type arabica qui est le plus cultivé dans ces hauteurs à climat tropical doux. Visiblement, il s’observe un changement dans l’entretien de cette culture d’exportation par les paysans. Du paillis récemment étendu, la taille des plants, pas de cultures vivrières dans les plantations, contrairement à ce qu’on avait l’habitude de voir les années antérieures.
Des caféiculteurs interviewés dans les deux communes expliquent ce revirement dans l’entretien de cette culture qui constitue la première source de devises pour le Burundi. Selon Pierre Ndagije, chef de ménage de la colline Gishamabusha en commune Gashoho, explique que les caféiculteurs étaient découragés par les prix dérisoires. « Les opérateurs privés nous payaient comme ils l’entendaient. Maintenant, les choses commencent à s’améliorer. Il faut revenir sur cette culture. »
Louis Majambere de la commune Gasorwe affirme lui-aussi que l’Etat s’intéresse actuellement à cette culture. : « Nous voulons travailler pour sa revalorisation. Ces commerçants ne pourront plus récolter ce qu’ils n’ont pas semé et les caféiculteurs seront payés comme nous l’avons vu pendant la campagne écoulée.»
Le changement d’attitude pour le bon entretien de la culture du café est aussi l’œuvre des associations de caféiculteurs. Juvénal Banderembako de la confédération des caféiculteurs de la colline Muyange dit qu’ils sont en train de sensibiliser les caféiculteurs pour qu’ils s’adonnent sérieusement à l’entretien de leurs plantations.
D’après lui, l’engouement est là. Il faut seulement que les pouvoirs étatiques continuent à les intéresser en surveillant différents intervenants qui peuvent démotiver les planteurs. « Cela s’est fait remarquer avec les collecteurs privés des années 2014,2015 et 2016. Ils ont volé de l’argent aux caféiculteurs.»
Plus de 72 millions de dollars pour revaloriser le café
Pour M. Banderembako, la seule difficulté réside encore dans l’obtention des jeunes plants de café. Ils sont difficiles à obtenir. Il faut que l’Etat produise des pépinières partout sur les collines.
En vue d’une revalorisation effective de cette culture, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures. Avec l’appui de la Banque Mondiale, le Projet d’appui à la compétitivité du secteur café (PACSC) a été mis en place. Il a débuté en avril 2017 et compte injecter plus de 72 millions de dollars américains dont une contribution de 55 millions de la Banque Mondiale.
Les activités de revalorisation concernent surtout les volets de remise en l’état des plantations par le remplacement des vieilles et improductives plantations, la taille et la coupe des vieux plants, le rehaussement de la production. Il s’agit aussi de la disponibilisation des intrants et des pesticides, la recherche de nouvelles variétés de café plus productives et plus résistantes, le renforcement et la modernisation des stations de lavage et les interventions en faveur de la restauration et la protection de l’environnement. Une autre mesure prise pour défendre les intérêts du caféiculteur concerne la suspension du travail des collecteurs privés qui octroyaient très peu d’argent aux planteurs pour gagner des bénéfices très exorbitants.
Pour la province de Muyinga, Jumaïne Badende, conseiller économique du gouverneur, le projet débutera cette année avec 30 mille planteurs de café et s’étendra les années à venir sur 300 mille caféiculteurs.
Umuntu abanyagihugu basigaye baziteramwo ibiharage, amashu, ibiraya n’ibijumbu atacamira. N’ibitoke bisigaye bitegwa mw’ikawa!!!