Issa Bankuwunguka, chef de zone de Butihinda est libre depuis ce mercredi 31 août 2011. Il avait été arrêté pour avoir dirigé, le 13 août dernier, une attaque qui a abouti à la mort de deux personnes. Les familles des victimes crient au scandale.
« C’est une liberté provisoire. Personne n’est venu avec des éléments à charge contre le Chef de zone », explique Frédéric Ntamatungiro, le Procureur de la République à Muyinga. Issa Bankuwunguka, chef de zone Butihinda, est accusé d’avoir dirigé une attaque contre un policier et deux militants du parti FNL dans la nuit de samedi le 13 août 2011, à Butihinda.
Deux personnes sont mortes et la troisième se fait toujours soigner à l’hôpital de Muyinga. Cyprien Nsengiyunva, un rescapé, a indiqué aux médias, à l’administration et à la justice avoir vu M. Bankuwunguka lors de l’attaque à la tête des Imbonerakure, jeunes du parti CNDD-FDD. De même, une fille qui habite chez M. Bankuwunguka a confirmé devant le parquet la présence d’Issa Bankuwunguka lors de cette attaque.
Surprise du gouverneur
«Toutes les pistes étaient là pour poursuivre des enquêtes minutieuses et établir les responsabilités dans cet assassinat », souligne le gouverneur Pétronie Sindabahaga qui comprend mal comment Issa Bankuwunguka a été relâché à l’insu des autorités administratives de la province. « Il ya des témoins à charge qui avaient donné la lumière au Ministère public sur ces crimes », a ajouté le gouverneur. Selon le procureur de la République à Muyinga, l’instruction du dossier se poursuit. Pour Frédéric Ntamatungiro, les seuls témoignages reçus sont ceux de la famille de Cyprien Nsengiyumva et le parquet en attend d’autres des habitants de l’entourage du lieu du crime.
Pour la famille de Virginie Inamahoro , alias Riziki , membre influent du parti FNL d’Agathon Rwasa tuée dans cette attaque, c’est la désolation totale. Elle estime que le parquet à relâché Issa Bankuwunguka avant que le dossier ne soit transmis au tribunal. Elle demande au Président de la République de prendre ce dossier en mains. Puis, il conclut par cette interrogation : « On ne sait pas si être membre d’un parti de l’opposition signifie être candidat à la mort.»
Les défenseurs des droits de l’Homme dans la province de Muyinga évoquent des mobiles politiques derrières ces crimes. Ils dénoncent cette mise en liberté provisoire du chef de la zone Butihinda pour une infraction aussi flagrante, un crime déjà reconnu devant le parquet.