7780 écoliers ont quitté le banc de l’école au cours de l’année scolaire 2011-2012. Les grossesses non désirées et les mariages précoces sont parmi les principales raisons avancées par la Direction provinciale de l’enseignement.
Selon Diomède Munyabigo, directeur provincial de l’enseignement (DPE) à Muyinga, 69 cas de grossesses non désirées et 40 mariages précoces ont été identifiés dans toute la province scolaire. Selon lui, le concubinage s’observe partout. Il précise que ces fillettes sont quelquefois chassées par la première femme. D’après le DPE, les causes de ces abandons sont entre autres la disette qui a sévi au début de l’année, l’ignorance des parents, l’exiguïté des terres et la démographie galopante. Le responsable de l’éducation à Muyinga parle aussi des raisons dépendantes de la volonté des écoliers : «Certains vont chercher de l’argent au Rwanda et en Tanzanie. D’autres se lancent dans l’extraction des minerais. »
La commune de Giteranyi qui prend le devant compte à elle seule 2191 cas, 1010 sont des filles dont 12 grossesses indésirables et 5 mariages précoces.
La loi est lacunaire
Pour des cas de mariages précoces ou grossesses non désirées, les auteurs sont souvent appréhendés et relâchés par la justice. Les filles tendent à majorer leur âge devant le parquet pour couvrir les auteurs. Selon le parquet de Muyinga, il est difficile d’appliquer la loi à l’auteur alors que la fille a convaincu l’officier de la police judiciaire qu’elle atteint 18ans, l’âge majeur selon la loi. La DPE à Muyinga se contente du règlement scolaire : l’écolière est renvoyée de l’établissement et retourne après avoir mis au monde son bébé. En cas de mariage précoce, elle est chassée définitivement.