De plus en plus d’écoliers de la Direction provinciale de l’enseignement (DPE) de Muyinga abandonnent l’école. La pauvreté dans les ménages, les mariages précoces et la course à l’enrichissement rapide sont incriminés.
<img2903|right>Selon l’inspection provinciale de l’enseignement primaire à Muyinga, 7035 écoliers ont abandonné l’école dès le début du premier trimestre de l’année scolaire 2011-2012. Il s’agit de 3804 garçons et 3231 filles. La Commune de Giteranyi vient en tête avec 1958 écoliers. « Certains parents veulent que leurs enfants les aider dans les travaux ménagers et les incitent à abandonner l’école. L’emploi dans les gisements miniers de la localité de Tura de cette même commune attire aussi les écoliers», indique l’inspectrice Dunia Senkima .
La deuxième commune à être touchée par le phénomène des abandons scolaires est celle de Butihinda : 1176 cas d’abandons enregistrés. Selon la population, l’exploitation de l’or de Kamaramagambo y est pour beaucoup. Et cette course à l’enrichissement rapide via l’exploitation de l’or est aussi à l’origine des mariages précoces et des grossesses indésirables chez les filles.
De solutions envisagées
« L’administration à la base devrait appuyer convenablement les autorités scolaires dans la sensibilisation », indique l’inspectrice provinciale Dunia Senkima. Pour elle, il faudrait aussi des cantines scolaires pour nourrir les élèves à l’école : certains enfants ne suivent pas en classe à cause de la faim. Elle donne l’exemple des communes de Buhinyuza et Mwakiro qui disposent de cantines et connaissent peu de cas d ‘abandons scolaires. Elle incrimine par ailleurs de fortes pluies qui ont emporté des champs pendant la saison culturale A.
D’après Pétronie Sindabahaga, gouverneur de la province de Muyinga, ces chiffres sont nettement exagérés. Elle demande au directeur provincial de l’enseignement de se rendre sur terrain pour dresser une liste nominative. Elle recommande aussi au DPE de s’entretenir avec les parents pour connaître les vrais motifs d’abandons. Le N°1 de Muyinga promet enfin d’organiser une large campagne de sensibilisation et d’y impliquer d’autres intervenants dans le secteur de l’éducation.