Conçu pour 15 prisonniers, le cachot de Muyinga abrite 40 détenus. Les conditions carcérales restent déplorables. Selon les militants des droits de l’homme dans la province de Muyinga, le cachot du commissariat de la police judiciaire de cette province est très surpeuplé. Mesurant environ quatre mètres de largeur sur cinq mètres de longueur, il héberge 40 personnes. Et pourtant, sa capacité d’accueil ne dépasse pas 15 personnes. Nombre de détenus ont dépassé le délai légal de garde à vue, c’est-à-dire 7 jours renouvelables une seule fois. « Nous souffrons beaucoup. Certains d’entre nous dorment dans une position courbée alors que plusieurs sont accusés de simples infractions », se plaignent les détenus rencontrés dehors pendant la pause. Ils dénoncent aussi l’insalubrité de cet établissement pénitentiaire ainsi que le manque d’eau potable. Ils affirment avoir peur des maladies des mains sales. « Des déchets humains débordent à quelques centimètres du cachot et dégagent des odeurs fétides », expliquent-ils. Un établissement vétuste Selon un policier rencontré devant cette maison de détention, cette situation est consécutive à l’engorgement et à la vétusté. Et pour lui, l’administration devrait penser à réhabiliter cet établissement. Le parquet de Muyinga affirme être au courant de la situation. Il assure aussi que les dossiers avancent à un rythme satisfaisant à la police judiciaire pour désengorger le cachot. « Il y a dix officiers au chef-lieu de la province et deux par commune », indique un magistrat tout en précisant que les dossiers en provenance de toutes les communes de la province de Muyinga restent trop nombreux pour les huit substituts du parquet qui doivent les traiter.