Malgré certaines irrégularités qui persistent et qui sont reconnues par les autorités judiciaires, l’Aprodh reconnaît une certaine amélioration des conditions carcérales dans les communes de cette province.
Le rapport de l’Association pour la protection des droits humains et des détenus (Aprodh) sorti vendredi 31 août le démontre. Dans les neuf cachots de toute la province de Muyinga, il n’y a que 93 détenus dont deux femmes et cinq mineurs. Leurs dossiers avancent normalement, l’instruction de ces derniers a été améliorée grâce aux formations et stages qu’ont bénéficiés les officiers de la police judiciaires. Les délais de détention provisoire dépassent rarement sept jours et les cachots se voient ainsi désengorgés. Nombreux parmi ces maisons de détention ont été réhabilitées. Les cachots clandestins qui étaient observés à travers les bureaux des chefs de zone, surtout dans la commune de Giteranyi, n’existent plus. Aucun cas de torture n’a été enregistré après la visite de l’Aprodh dans les cachots de la province de Muyinga.
Des défis persistent
Dans la commune Mwakiro, deux femmes qui se trouvent au cachot ne figurent nulle part dans les registres de l’officier de la police judicaire.
Dans la commune Buhinyuza, l’officier de la police judiciaire oublie souvent de tenir à jour son registre. A Butihinda, le cachot manque de fenêtre. L’OPJ fait savoir qu’il ne cesse de le signaler aux autorités communales mais en vain.
Amini Rwasa, conseiller social de l’administrateur, indique qu’ils vont soumettre la question à la prochaine réunion du conseil communal pour voter le budget qui servira à l’installation des fenêtres.
Le président de l’Aprodh, Pierre Claver Mbonimba, pointe du doigt certains administratifs qui infligent des amendes aux accusés et l’issue de cet argent n’est pas connue. Le commissaire régional de la police judiciaire dans la région Nord – Est, Adrien Munezero, met en garde ces administratifs. Il rappelle qu’il n’y a pas d’amendes administratives, mais il y a plutôt une amende judiciaire qui est payée à l’Office burundais des recettes après un dossier instruit par l’officier de la police judiciaire.
Pierre Claver Mbonimpa signale aussi le manque de matériels dont les papiers et registres destinés aux officiers de la police judiciaire. Le problème se manifeste surtout dans la commune de Buhinyuza où les justiciables payent préalablement une certaine somme d’argent pour l’achat de ce matériel avant l’instruction de leur dossier. Dans le but d’atténuer ce problème, l’Aprodh a distribué ce matériel de bureau à chaque OPJ communal. Un geste salué par les autorités judiciaires qui demandent aussi un appui en ordinateurs pour la greffe.