A Muyinga, des particuliers construisent des maisons dans une propriété de la prison. L’administration pénitentiaire dénonce la connivence de l’antenne de l’Urbanisme à Muyinga dans l’attribution de ces parcelles. <doc1881|left>Dans sa correspondance adressée à la direction générale des affaires pénitentiaires, le 3 mars dernier, le directeur de la prison de Muyinga, parle d’un conflit entre l’antenne de l’Urbanisme à Muyinga et l’administration de la maison d’arrêt de la même province. Selon Grégoire Nimpagaritse, le chef d’antenne s’est introduit dans la parcelle numéro 68 de la prison, le 29 juillet 2010, et y a tracé des parcelles pour des personnes non encore identifiées. Les constructions ont déjà commencé. Les maçons œuvrant dans ces chantiers affirment que leurs patrons ont bénéficié de ces parcelles par le biais de l’administration de l’époque. Et c’est aussi la version du chef de l’urbanisme à Muyinga. Le contentieux est déjà au niveau de la justice : le parquet de Muyinga a pris la décision de suspendre toute activité dans ces parcelles en attendant que la lumière soit faite sur cette attribution. Des magouilles dans l’attribution des parcelles Lorsque les attributaires de ces parcelles ont commencé à y ériger des maisons, il y a un mois, la question a pris de l’ampleur. Les autorités administratives dans cette province ont dû intervenir. Jean Berchmans Mpabansi, conseiller principal du gouverneur de Muyinga, accompagné des techniciens du département du Génie rural, du chef régional de l’urbanisme et du directeur de la prison de Muyinga ont procédé à la délimitation du domaine de la prison le 25 Octobre dernier. Ce jour-là, le constat a été que la maison d’arrêt a été expropriée d’un lopin de terre de 420 m2. Le directeur de la prison indique qu’il attend le placement des bornes à leurs places initiales conformément à l’extrait du plan cadastral. Pour sa part, Melchiade Maniragaba, responsable de l’urbanisme dans la région Nord, basé à Ngozi, a ordonné l’arrêt de tous les travaux dans ces parcelles jusqu’à un nouvel ordre. Il dénonce des magouilles dans l’attribution de ces parcelles et entend faire toute la lumière sur cette affaire. Selon des sources administratives à Muyinga, il y aurait eu d’autres cas d’attributions de parcelles dans des domaines publics. On cite, notamment, des parcelles du service vétérinaire au quartier Mukoni, ancien champ de démonstrations zootechniques. Ces parcelles ont été octroyées à des chefs de services dans cette province du Nord-est du Burundi. Les responsables de la direction provinciale de l’agriculture et de l’élevage ont protesté à plusieurs reprises; mais sans succès.