Les réseaux d’irrigation et drainage dans certains marais aménagés de Muyinga ne sont plus fonctionnels. Selon le responsable du génie rural dans cette province, la population devrait apprendre à entretenir ces infrastructures.
Avec plus de 11mille hectares de marais, la province de Muyinga occupe la troisième place dans le pays après Kirundo et Ngozi. Plus 800 hectares restent inexploités dans le parc de la Ruvubu. Des groupements d’exploitations en associations mettent en valeurs les marais aménagés. Ils y cultivent du riz, du haricot et de la pomme de terre. Parmi quinze marais aménagés dans cette province, cinq réseaux d’irrigations et de drainages ne sont pas fonctionnels.
L’exemple illustratif est celui du marais de Cizanye, colline à cheval sur les communes Muyinga et Butihinda et de près de 80 hectares. Les réseaux d’irrigation et drainage ont été détruits, les ouvrages abîmés, d’autres équipements volés et l’extraction de l’argile pour la fabrication des briques se fait à l’intérieur du marais causant des rabattements de la nappe phréatique.
" Tout le réseau d’irrigation pourra à un certain moment être perturbé. La distribution et la régulation de l’eau dans les parcelles des exploitants ne seront plus faciles ", selon les autorités administratives à la base sur cette colline. C’est aussi l’avis de Jean Bosco Ndayizeye, chef du service du génie rural à Muyinga. Pour lui, le marais aménagé est un ouvrage hydro-agricole pour éviter les inondations souvent caractéristiques de la saison des pluies et pour irriguer en temps voulu les cultures qui y seront intensifiées. Selon lui, le but ultime poursuivi en mettant en place ces infrastructures est d’améliorer les conditions d’accès et d’exploitation des parcelles qui, jusque-là, étaient inaccessibles en vue d’augmenter les surfaces cultivables.
Les initiatives de l’autorité à la base
Selon le conseiller collinaire à Cizanye, l’administration a déjà entamé des actions en collaboration avec le service du génie rural à Muyinga: " Nous avons commencé à organiser, dans chaque marais aménagé, des structures de gestion, de comités d’usagers de l’eau qui mobilisent les exploitants en associations pour l’élaboration des calendriers culturaux d’irrigation et d’entretien ", martèle jacques Kwigize. Il demande aux différents intervenants un appui à ces initiatives.
Jean Bosco Ndayizeye, responsable du génie rural à Muyinga, propose au gouvernement de redynamiser l’autorité de régulation des marais aménagés, notamment en instaurant des redevances qui alimenteront la caisse de ce service pour l’appui à la population dans l’entretien de ces infrastructures.