Nestor Hatungimana n’est plus. Ce membre influent des FNL proche d’Agathon Rwasa a été tué par des hommes non encore identifiés.
Le drame s’est produit samedi 12 janvier vers 19 heures dans la localité de Buhinyuza située à Kinama dans la commune urbaine de Bujumbura. Selon les informations reçues à Mutimbuzi où se trouve la famille du défunt, celui-ci rentrait ce jour à la maison au moment où il a été arrêté par trois personnes. « Ces dernières armées de fusil ont tiré à bout portant sur Nestor Hatungimana », d’après une source policière sous couvert d’anonymat.
Selon une source sur le lieu du crime, les bourreaux l’avaient bien localisé. « Une filature n’est pas à exclure. La victime était bien connue par les auteurs du crime », précise-t-elle.
Sa femme rencontrée à la morgue de l’hôpital Roi Khaled ne décolère pas. Immaculée Niyonzima affirme sans ambages que la mort de son mari s’explique par des raisons politiques. Cette mère de quatre enfants dit que son mari vivait en clandestinité depuis deux ans.
« Après le retrait des partis de l’opposition des élections de 2010, mon mari était recherché par le service national de renseignements Et pour cause, Nestor Hatungima était le trésorier du parti FNL d’Agathon Rwasa dans la commune de Mutimbuzi », souligne-t-elle, les larmes aux yeux.
Une de ses parentés vivant dans la commune Rugombo confie que la victime n’a cessé de dire qu’elle faisait l’objet de menaces incessantes à cause de son appartenance politique. Cette version est confirmée par un voisin de la victime à Mutimbuzi. Jean Ntikazohera indique que le défunt ne dormait plus chez lui.
Exécution extrajudiciaire
Les défenseurs des droits de l’Homme n’y vont par quatre chemins. Selon eux, Nestor Hatungimana a été tué par des services qui devraient plutôt le protéger. Ils ajoutent que le défunt était connu comme un membre influent du parti FNL. « La victime n’a cessé de demander la protection des services habilités. Ces derniers n’ont rient fait», regrettent-ils. Ils demandent instamment à ce que les auteurs de ce crime soient connus et traduits devant la justice.
On notera qu’une grenade a été lancée à l’intérieur de la cour de la maison du défunt, le 15 janvier, au moment où les proches de la victime faisaient le deuil