A Gatumba, commune Mutimbuzi, province Bujumbura, les habitants espèrent que la situation va s’améliorer. La Rusizi se retire peu à peu des rues, des quartiers. Néanmoins, ils craignent toujours pour leur santé.
Des signes d’espoir. La situation semble redevenir normale. Mardi 19 janvier, à l’Ecofo Mushasha I, l’eau se retire des salles de classes. Certains locaux qui étaient inondés sont aujourd’hui accessibles sans patauger. Le terrain de jeux aussi est actuellement visible. Les lieux d’aisance ne sont plus inondés. « C’est à partir de dimanche que l’eau a commencé à se retirer. Nous espérons que les choses vont se rétablir », confie un instituteur à cet établissement. Cet éducateur affirme que le corps enseignant et les élèves ne sont plus obligés de patauger pour arriver en classe.
Isaac, un habitant de cette localité, indique que par rapport à la semaine du 11 janvier, la situation tend à s’améliorer : « Auparavant, il était très difficile de se déplacer sans utiliser une pirogue ou nager. Mais, aujourd’hui, même les enfants peuvent se déplacer aisément. »
Il ne doute pas qu’après une semaine, sans forte pluie, les choses vont rentrer dans l’ordre. A Gaharawe, un autre quartier très inondable, l’espoir renaît aussi. « Dans quelques jours, nous espérons qu’il n’y aura plus d’eau stagnante dans nos maisons, rues », confie Bukuru, un habitant de ce quartier. Idem à Kinyinya I. Les rues, les maisons ne sont plus inondées. « Maintenant, nous pouvons dormir tranquillement, car les eaux de la Rusizi ne sont plus menaçantes. Elles sont en train de se retirer progressivement du quartier », témoigne une vendeuse de poissons rencontrée sur la route Bujumbura-Gatumba.
La peur, la délocalisation
Malgré cet espoir, les habitants disent craindre pour leur santé. « Il n’y a pas eu de pulvérisation. Comme les toilettes avaient débordé, il y a un risque de résurgence de maladie après le retrait définitif de cette eau », s’inquiète Isaac, l’habitant de Mushasha I. Il signale que les coins qui étaient inondés dégagent actuellement une odeur nauséabonde. Il estime que même l’eau consommée est polluée. « Sans doute que ces inondations, ces eaux stagnantes polluent même la nappe phréatique. Or, le forage est beaucoup utilisé ici à Gatumba pour avoir de l’eau. » Il demande ainsi que les activités de pulvérisation soient multipliées.
Quid de la délocalisation des quartiers Mushasha I, II et Gaharawe ? Les habitants de ces localités trouvent que cela serait une bonne chose. « Si c’est la meilleure option pour nous protéger, nous ne ferons que nous exécuter », souligne I.K, du quartier Gaharawe. Néanmoins, il demande que ces habitants ne soient pas installés loin de Gatumba ou du lac Tanganyika : « Les gens d’ici vivent surtout de la pêche. Il faut que les autorités trouvent un site de délocalisation non loin d’ici. »
Abondant dans le même sens, un autre habitant de Gatumba propose que les gens de Mushasha I, II et Gaharawe soient installés à Warubondo : « La 2e et la 3e avenues ne sont pas inondables. Les gens pourraient continuer à pratiquer la pêche. »
Il faut noter que parmi les solutions proposées par la Plateforme nationale de gestion et de prévention des risques et des catastrophes figurent la délocalisation de Mushasha I& II et Gaharawe, le curage de la rivière Rusizi, la construction des digues de protection et la réhabilitation des canaux tracés sous la colonisation belge qui étaient destinés à l’évacuation des eaux de la Rusizi.