Après la publication du plan de réponse humanitaire 2022, les déplacés des inondations de Gatumba et ceux de Rukaramu, commune Mutimbuzi, province de Bujumbura, rassemblés sur le site dit « SOBEL » demandent qu’ils soient réinstallés dans leurs lieux d’origine ou délocalisés.
« La vie est vraiment très difficile ici. Des maladies, la faim, des tentes très exiguës pour dormir, etc. Nos enfants tombent souvent malades et nous ne pouvons pas les faire soigner. Parce que nous sommes pauvres », raconte Marceline, une déplacée victime des inondations de Gatumba.
Croisée dans les enceintes de l’ancienne société burundaise pour l’élevage (SOBEL), elle affirme qu’avec le mois de mai, ce sera deux ans qu’elle vit dans ce site. « Si on veut réellement nous aider, il faut qu’on démantèle ce site et qu’on nous réinstalle chez nous ». Cela demande, selon elle, de leur reconstruire des maisons à Gatumba ou leur trouver des parcelles ailleurs.
De son côté, K.T, un autre déplacé de Gatumba souligne qu’avec ce plan de réponse humanitaire 2022, il faut prioriser la construction des digues et le curage de la rivière Rusizi pour protéger Gatumba : « Sans ces aménagements, Gatumba sera toujours inondée en cas des fortes précipitations.»
Revenant sur les conditions de vie dans ce site, K.T trouve qu’elles sont déplorables : « Nos tentes sont délabrées. Quand il pleut, on se retrouve les pieds dans l’eau. Et on passe la nuit debout. Des scènes très fréquentes. Et imaginez-vous comment un père, une mère et des enfants dorment dans une même chambrette, très étroite. Il n’y a plus d’intimité. » Il ajoute aussi le manque d’eau potable dans ce site. « Nous n’avons qu’un seul robinet qui n’est pas toujours fonctionnel. Or, nous sommes plus de 1000 personnes ici.»
Une urgence
Le responsable du site abonde dans le même sens. « C’est vraiment urgent de trouver une solution pour ces déplacés. Ici, ils sont vraiment dans de mauvaises conditions », confirme Emmanuel Ciza. Il précise qu’actuellement, le site abrite 6469 ménages répartis en1578 ménages et qu’il y a beaucoup de cas de paludisme, de diarrhées chez les enfants.
Rappelons que ce jeudi, 21 avril, via le plan de réponse humanitaire 2022, OCHA a indiqué que 1,8 millions de Burundais auront besoin d’assistance humanitaire en 2022. Dans ce même document, on signale que 947 mille personnes, dont des déplacés internes, suite aux catastrophes naturelles ont besoin d’une aide d’urgence. Et une enveloppe de 182 millions de dollars américains est nécessaire pour réussir cette tâche.