Ce pont se trouvant sur la RN9, l’axe Bujumbura-Bubanza, est sur le point de s’écrouler, suite aux eaux en furie dues aux fortes pluies de ces derniers jours, elles élargissent dangereusement les berges de la rivière. Les usagers de cette route lance un cri d’alarme. Le ministère tranquillise.
Il est 11h. Vendredi 19 février. Nous sommes sur le pont Murago, zone Rubirizi, commune Mutimbuzi, province Bujumbura. Des piétons, des cyclistes, des véhicules de toutes sortes se croisent sur ce pont. De part et d’autre de la rivière Murago se trouve des palmerais. En amont et en aval du pont, des gens sont en train d’extraire les matériaux de construction.
L’état critique du pont fait froid au dos. De part et d’autre de ce pont, les murs de soutènement continuent à se fissurer. Les berges continuent à s’élargir. Les alluvions sédimentaires et les tiges des palmiers à huile qui jonchent la rivière sont à l’origine des crues. Les eaux envahissent les champs de palmiers. Le pont est au bord de l’effondrement. Deux véhicules ne peuvent plus s’y croiser.
Les usagers de cette route sont préoccupés et ne cachent pas leurs inquiétudes. « En cas de fortes pluies, les rives se fragilisent et s’élargissent. L’irréparable pointe à l’horizon», alerte Samuel Ndikumana, extracteur du moellon et du gravier dans la rivière Murago.
« Le pont risque de s’écrouler. Quand les véhicules y passent, des vibrations s’en suivent. Les camions-bennes transportant des matériaux de construction, risquent d’enfoncer le clou», s’inquiète un conducteur de taxi-vélo croisé à cet endroit.
Inquiétude aussi du côté des transporteurs. « Si le pont cède, la circulation des biens et des personnes sera perturbée. Nous serons obligés de faire un détour pour nous rendre à Muzinda », se désole Amissi, un chauffeur d’un taxi. Il en appelle à la réhabilitation de ce pont dans les meilleurs délais.
Le ministère tranquillise
Selon les habitants de la zone Rubirizi, l’extraction anarchique des matériaux de construction, en amont en aval du pont, fragilise davantage le pont. D’après eux, elle se fait en dehors de toutes normes.
« L’extraction devrait se faire à une distance raisonnable du pont. Le lit de la rivière est souvent dévié », se lamente Jonas Bigirimana, un cultivateur rencontré tout près du pont.
« Le pont est dans un état d’instabilité. Nous en sommes au courant. Nous sommes en train de réaliser des études pour construire un nouveau pont sur cette rivière », tranquillise Roger Ngendabanyikwa, directeur des travaux à l’Agence routière du Burundi. Selon lui, les études sont avancées. « Dès qu’elles seront réceptionnées, nous allons lancer un appel d’offre de fournitures », rassure-t-il.
Pendant les travaux, fait-t-il savoir, une déviation du trafic sera aménagée au niveau de Rubirizi. Et de faire constater qu’il serait très difficile de réaliser une déviation tout près du pont.
M. Ngendabanyikwa précise que la piste sera empruntée par les véhicules légers. Et d’ajouter que les gros camions pourront patienter ou faire un long détour pour arriver à Muzinda.