Jeudi 14 novembre 2024

Société

Mutimbuzi : Des vigiles burundais en désarroi

Mutimbuzi : Des vigiles burundais en désarroi
Le siège de la société Vigiles Burundais au quartier Asiatique

Vingt travailleurs de la société de gardiennage Vigiles Burundais se disent en détresse suite au manque de rémunération pour des heures supplémentaires et à l’absence de repos hebdomadaire. Ces derniers se lamentent et appellent le directeur général de l’entreprise à sortir de son silence.

« Cela fait plus de 4 mois que nous travaillons sans repos. Notre boulot est très dur, travailler sans repos devient un calvaire. Nous nous demandons pourquoi notre entreprise ne se programme pas avant pour faciliter la tâche à ses employés », se lamentent la plupart de ces 20 travailleurs de la société Vigiles Burundais œuvrant dans la localité de Kajaga dans la commune Mutimbuzi.

Ces vigiles expliquent que cette situation de travailler sans repos perdure et ils veulent que l’entreprise de gardiennage Vigiles Burundais réagisse : « Nous ne sommes pas les premiers à avoir réclamé nos droits. Il faut que l’entreprise en question fasse quelque chose. Cela va persister jusqu’à quand ? Nous aimons notre travail, c’est pourquoi nous ne pouvons pas laisser notre boulot. Mais que nos droits soient respectés », lance un des vigiles sous anonymat.

Rappelons que l’article 35 du règlement d’ordre intérieur de cette société stipule que la durée de travail pour le personnel de gardiennage est de 72 heures par semaine, incluant 12 heures supplémentaires et un jour de congé de récupération par semaine.

Un parmi ces vigiles, rencontré sur le terrain, témoigne : « Ce que je veux de ma part, c’est le repos hebdomadaire. J’ai une famille qui a besoin de moi. Par exemple, dès le mois de mars, je ne me repose pas. Quand est-ce que je veux m’occuper de ma femme et de mes enfants ?
Parfois, je me dis d’arrêter ce boulot, mais je ne peux pas avoir un autre. Franchement, la manière dans laquelle on travaille est difficile. On ne peut même pas se créer une autre source de revenu. Je manque même des mots pour le dire. »

« Une rémunération des heures supplémentaires »

Les travailleurs de cette société de gardiennage « Vigiles Burundais » réclament la rémunération des heures supplémentaires. « Nous demandons aux responsables de l’entreprise des vigiles burundais de nous payer au moins l’argent pour les jours qui se sont augmentés par rapport à ceux qui sont fixés dans notre contrat. Cela nous encouragera et cela augmentera même notre salaire ».

Selon le président du syndicat des travailleurs de la société Vigiles Burundais, cette entreprise de gardiennage ignore les lamentations de ses employés. « Nous demandons au responsable de l’entreprise de gardiennage Vigiles Burundais d’écouter les lamentations de ses travailleurs. Moi, je crois qu’il les ignore. Est-ce que les problèmes seront résolus toujours après des déclarations dans les médias ? », déclare Sébastien Ndayavurwa, président du syndicat des travailleurs.

Interrogé à ce propos, le chef des opérations de la société Vigiles Burundais répond que l’entreprise a mis en place un conseil d’entreprise qui œuvre au siège de l’entreprise et qu’il appelle à chaque vigile qui a un problème d’amener sa plainte dans le conseil d’entreprise, pas dans les médias.

« Il y a un conseil d’entreprise ici. Chaque vigile qui a un problème doit venir auprès de ce conseil pour porter plainte, c’est ce que je peux répondre pour le moment ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. arsène

    72 heures par semaines au lieu de 40, c’est proche de l’esclavage!

    Selon la la loi N° 1/037 du 07/07/1993

    Contrat de travail
    Art. 36.-
    Aucune des parties au contrat ne peut imposer unilatéralement des modifications du contrat
    en cours. Les modifications se font avec l’accord des parties.
    → durée légale : voir également l’ordonnance ministériel n° 630/117 du 9/5/1979 qui rappelle que la durée du travail est de 8 heures/jour
    Voir aussi l’ordonnance ministériel n° 110/172 du 18/11/1971

    Repos hebdomadaire et jours fériés

    Art.112:
    La durée du travail est normalement de huit heures par jour et quarante heures par semaine.
    Les heures de travail sont les heures pendant lesquelles le travailleur est à la disposition de
    son employeur.
    A défaut de conventions collectives, une ordonnance du Ministre ayant le travail dans ses
    attributions fixe le nombre d’heures supplémentaires qui peuvent être autorisées au-delà de la
    durée normale du travail ainsi que les modalités de leur rémunération.
    Art.114:
    Tout le personnel occupé dans tout établissement public ou privé, ou même dans ses
    dépendances, doit jouir au cours de chaque période de sept jours d’un repos comprenant au
    maximum vingt-quatre heures consécutives. Ce repos doit être accordé autant que possible en
    même temps à tout le personnel de chaque établissement. Il a lieu en principe le dimanche
    Art. 115:
    Lorsque le repos hebdomadaire est donné collectivement à l’ensemble du personnel,
    l’employeur doit afficher à l’avance, aux endroits réservés à cet effet, les jours et heures de
    repos collectif.
    Lorsque le repos n’est pas donné collectivement à l’ensemble du personnel, l’employeur doit
    afficher à l’avance, aux endroits réservés à cet effet, les noms des travailleurs soumis à un
    régime particulier et l’indication de ce régime.
    Chapitre 4 : Travail de nuit
    Art.117:
    Le travail de nuit est celui exécuté entre 22 heures du soir et 5 heures du matin.
    Art. 118:
    Le travail de nuit doit être payé avec majoration, sans préjudice des dispositions relatives au
    paiement des heures supplémentaires.

    https://votresalaire.bi/droit-du-travail/indemnites

  2. Jean Rirangira

    En principe le Ministère ayant le travail dans ses attributions, plus précisément l’inspection du travail doit s’occuper de ce dossier. Ce ministère devrait être à l’avant garde pour faire respecter le code du travail y compris au niveau du secteur privé; le tribunal du travail étant un second recours

  3. Anonyme

    L’entreprise profite de la précarité burundaise. Il y a plein de chômeurs qui voudraient remplacer quiconque va réclamer quoi que ce soit. Le rôle de ce Conseil d’entreprise, c’est justement pour terroriser, soumettre ou renvoyer ceux qui seraient tentés de réclamer leurs droits, c’est pourquoi le responsable assume l’opacité en interne et refuse la transparence dans les médias.

    • N,oublions pas que le capitalisme est cruel et que son seul interet est le PROFIT,toujours le profit. Et dans la plupart des cas, les gens au pouvoir sont associes au capital ou a ses detenteurs. La seule option pour les travailleurs est de lutter a travers leur organisation, le Syndicat!. Pour plus d,inspiration lisez Karl Marx il explique tres bien sur des bases historiques( occidentales) ce phenomene et son antidote!

  4. Bite

    Cela est l’exploitation de l’homme. Est ce que le Burundi ne dispose pas de code du travail? Il faudra s’y référer sin on contacter le tribunal du travail .

  5. Singirankabo Jérôme

    Il ne reste plus qu’une solution pour se faire entendre : la grève !

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