Les représentants du PNUD et du gouvernement ont remis, ce jeudi 19 juillet, des titres de propriété à 68 familles dans le village rural intégré de la colline Buhomba. Le ministre de la Solidarité met en garde ceux qui pourront les céder.
Jeudi 19 juillet. Au village rural intégré de Buhomba en commune Mutimbuzi de la province Bujumbura. La joie se lit sur tous les visages. Ils ont de quoi être enchantés : ils vont bénéficier des titres de propriété des maisons leur offertes il y a deux ans.
«Nous habitions ces maisons mais rien ne nous rassurait que le gouvernement ne pouvait pas nous mettre à la porte. Nous les prenions pour des logements provisoires», indique un des bénéficiaires.
Ces maisons ont été construites grâce au financement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). C’est dans le cadre de la politique, initiée par le gouvernement, de réintégration des sinistrés des crises.
Tous les bénéficiaires sont unanimes : «Ne pas témoigner de notre satisfaction serait de l’ingratitude». Toutefois, ils voudraient que des âmes charitables leur fournissent une aide en vivres. «Nos bienfaiteurs ont toujours du pain sur la planche. Allons-nous vivre dans ces maisons sans manger ?», s’interrogent-ils.
Clotilde Nzokirantevye, l’une des bénéficiaires, admet s’en sortir facilement dans beaucoup de métiers. «Il ne me faut qu’un capital pour me lancer». Cette veuve, la cinquantaine, a du mal à nourrir ses enfants. Elle demande à l’Etat de leur donner de petits capitaux en vue d’exercer des activités génératrices de revenus.
Emelyne Ndayizeye, 30 ans, suggère notamment la création d’un centre d’enseignement des métiers. En plus, elle demande des terres cultivables : «Je loue en ce moment dans les environs du village un champ à raison de 700 BIF tous les 20 m2. C’est difficile mais je n’y peux rien».
Le gouvernement rassure
Martin Nivyabandi, ministre de la Solidarité, souligne que le droit au logement est indispensable pour tout être humain. Selon lui, le gouvernement ne ménage aucun effort pour le bien-être de la population : «la construction de ces maisons a coûté chacune entre 10 et 12 millions BIF. Multipliez, vous allez comprendre combien l’Etat fait tout son possible pour assumer son rôle».
Ce membre du gouvernement tient à rassurer quant aux sollicitations : «Soyez tranquilles, les sources n’ont pas tari». Cependant, ils les exhortent à ne pas croiser les bras. «Créez des projets, nous allons vous soutenir». Le ministre Nivyabandi met en garde les bénéficiaires de ces maisons : «Personne n’a le droit de vendre sa maison s’il ne veut pas s’attirer des ennuis».
D’après Alfredo Teixeira, directeur pays du PNUD au Burundi, des équipements à base d’énergie solaire vont être installés sur ces maisons. En plus, des moulins de céréales pourront leur être donnés. «Ces derniers permettront surtout aux femmes de trouver des revenus supplémentaires pour renforcer la résilience des ménages».
Signalons que 100 autres maisons avaient été construites et remises en 2007 à d’autres sinistrés des crises.