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Environnement

Mutanga-Sud : une attribution qui fâche

29/06/2018 Commentaires fermés sur Mutanga-Sud : une attribution qui fâche
Mutanga-Sud : une  attribution qui fâche
Une partie du boisement entre Sororezo et Mutanga Sud est déjà coupée.

Entre Sororezo et Mutanga-Sud, zone Rohero, en commune Mukaza, des arbres cèdent progressivement la place aux chantiers.

L’endroit surplombe l’espace public sis à une cinquantaine de mètres de la Paroisse Esprit de Sagesse. Pour éviter l’écroulement des terres, les habitants y ont planté des arbres, il y a des années. « Une façon d’éviter que les eaux provenant de Sororezo balayent tout sur son passage », motive G.N.I., un habitant de la localité. Ainsi, le talus était protégé.

« Nous avons acheté des plants et nous les avons plantés lors des travaux communautaires », témoigne-t-il. Croisé sur l’avenue Gitenge, il déplore que des parcelles y aient été attribuées et que ce boisement soit sur le point d’être détruit.

Sur cette raide pente, les bornes des parcelles sont visibles. Les arbres cèdent de plus en place la place aux chantiers. Des terrassements sont déjà en cours. On y trouve du moëllon, du sable et d’autres matériels de construction. Des jeunes gens veillent sur ces biens.

Une sexagénaire de Sororezo en train de chercher du bois de chauffage, se dit dépassée : « Ce boisement ne devrait pas être détruit. L’attribution des parcelles dans cet endroit est irresponsable ». Pour elle, certaines maisons de Mutanga-Sud seront victimes de cette « irresponsabilité »lors de fortes pluies.

Une famille s’y est déjà installée. Ces arbres, coupés sous les yeux impuissants des habitants, sont vendus aux charbonniers.

« Si réellement il y a eu une attribution des parcelles dans cet endroit, ceux qui l’ont fait ne pensent pas à l’avenir de ce pays », se lamente un autre habitant de Mutanga-Sud. Et de renchérir : « Tous ces arbres devraient être protégés. En plus de limiter l’érosion, ils rafraîchissent le quartier ».

« Une mauvaise habitude »

I.K., un autre habitant de cette localité, estime que cela devient « une mauvaise habitude ». Et de signaler des cas précédents : « Il y a quatre ans, on a attribué à un particulier une partie du terrain de jeu de l’Ecofo Mutanga-Sud ». N’eût-été la résistance des parents, des élèves et de la direction, il affirme que les travaux allaient commencer.

Idem à la Paroisse Esprit de Sagesse communément appelé « Chez Ntabona ». « Une personne est venue construire sur un espace où se rencontrent des tuyaux d’évacuation des déchets ». Là aussi les habitants ont obtenu gain de cause.

Cet homme indique que de telles attributions sont lourdes de conséquences, entre autres la destruction des infrastructures routières et des maisons. « En cas de fortes pluies, l’eau ne va plus s’infiltrer, ce qui entraîne une forte érosion. Or, ces arbres protègent le sol, et surtout les pentes fortes ».

Joint par téléphone, Freddy Mbonimpa, maire de la ville de Bujumbura, assure qu’il n’est pas au courant de cette attribution.

Emérence Nkurikiye, directrice générale de l’Urbanisme, ne mâche pas ses mots : « Est-ce que ces habitants sont venus porter plainte chez Iwacu ? Que ces habitants lésés portent plainte en bonne et due forme. C’est leur droit de réclamer.» Elle s’est refusée à tout autre commentaire.

Cette partie de la zone Rohero est menacée par la rivière Ntahangwa. Certains propriétaires des maisons à Mugoboka les ont déjà désertées. L’avenue Sanzu n’est plus praticable. Des locaux des écoles sont menacés d’effondrement, suite à l’élargissement du lit de cette rivière.

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