Le président du Sénat a recommandé, mardi 31 juillet, que les chantiers entre Sororezo et Mutanga-Sud soient arrêtés. Une bonne nouvelle pour les habitants de la localité.
« Il faut arrêter ces chantiers et démolir ces constructions illégales afin d’y planter des arbres », a déclaré Révérien Ndikuriyo, président du Sénat. Et ce, après une tournée à la station d’épuration de Buterere, à Kigobe… pour constater les constructions illégales près des rivières ou sur les tuyaux ou câbles électriques de la Regideso.
A Mutanga-Sud, cette autorité a déploré que des gens s’arrogent le droit de construire dans une zone inconstructible, « après avoir détruit des boisements sur place ». Et de promettre que des enquêtes seront menées pour voir si les administratifs ne sont pas impliqués.
Cet endroit surplombe l’espace public sis à une cinquantaine de mètres de la Paroisse Esprit de Sagesse. Pour prévenir l’écroulement des terres et protéger les terrains de basketball, les habitants y avaient planté des arbres.
Mais récemment, des particuliers l’ont envahi. Une partie du boisement a été coupée et a cédé la place à des fondations de maisons. Sur cette pente raide, on y trouve aujourd’hui du sable, du moellon, du sable et autres matériels de construction. Une maison est déjà habitée, tandis que ces arbres coupés ont été vendus aux charbonniers de Bujumbura dit rural.
Lors de cette descente, le président du Sénat était en compagnie des membres de deux commissions. Il s’agit de la Commission permanente chargée des affaires institutionnelles, administratives, juridiques et des droits et libertés fondamentales et celle des questions économiques, du budget, des finances et de l’environnement.
Une recommandation salutaire
A Mutanga-Sud, les habitants qui avaient contesté cette « attribution » se disent très soulagés. « Nous sommes aux anges. C’était vraiment scandaleux, révoltant d’assister impuissamment à la destruction de ce boisement », confie G.N., croisé à proximité de la Paroisse Esprit de Sagesse dit « Chez Ntabona ».
Pour cet homme, l’attribution de cet endroit était irresponsable et porteuse de graves conséquences.
Ménard, un jeune du quartier, ne cache pas lui aussi sa satisfaction : « Nous disons merci au président du Sénat. Et nous lui demandons de veiller à ce que sa recommandation soit mise en application ». Et de faire remarquer que, dans le passé, de telles descentes ont eu lieu suivies de déclarations publiques qualifiant tel ou tel autre endroit d’inconstructible. « Mais, les chantiers ont continué, d’autres y ont été lancés, comme si de rien n’était ».
Concernant les arbres coupés, un autre habitant de Mutanga-Sud demande une évaluation des pertes par les services compétents. « Que les auteurs de ce déboisement soient contraints à réparer les dégâts ».
Contacté, Ramadan Nkurikiye, conseiller principal du maire de la ville de Bujumbura, apprécie également le travail du président du Sénat : « Nous attendons le rapport de ces législateurs en ce qui est de la protection de l’environnement et des constructions anarchiques pour le mettre en application. »