La plantation des arbres au bord de la rivière Ntahangwa et la protection des gabions de soutènement de ses berges, etc. Des initiatives entreprises par les habitants de Mutanga Sud.
« Notre objectif est de protéger nos maisons de l’écroulement, notre quartier et de prévenir des dégâts dus à l’érosion en cas de fortes précipitations », confie S.T., un habitant de Mutanga Sud, zone Rohero, commune Mukaza.
Croisé sur l’avenue Sanzu, menant à Mugoboka, cet homme indique que les gens de cette localité ont pris conscience du danger qui les guette.
« Les autorités nous ont beaucoup promis d’entreprendre des travaux de grande envergure de protection de notre quartier, en vain. » Par des sensibilisations, poursuit-il, le slogan ‘’L’Etat va le faire ‘’ a pris fin.
Des milliers d’arbres ont ainsi été plantés tout autour de la vallée abrupte de la Rubanza. On y trouve différents types d’eucalyptus, des bambous, des grevérias, etc. « Tous ces arbres sont protégés jour et nuit », assure Arthémon, un habitant du quartier. Il fait savoir que pendant la saison sèche, on procède à leur irrigation. Pour lui, il ne suffit pas de planter des arbres, il faut aussi faire un suivi. Il donne l’exemple des milliers d’arbres plantés par des militaires et des policiers. « Il n’y a plus aucune trace ». Mais grâce à notre action, explique-t-il, la vallée de la Rubanza est de plus en plus protégée. Et d’interpeller : « Si chaque quartier, chaque commune s’organisait pour planter des arbres au bord des rivières, des évènements malheureux comme l’écroulement des maisons, les destructions des infrastructures sociales… pourraient être évités.»
Pour éviter que des gabions soient pillés, ces habitants les ont protégés par des terres. « Après, nous y avons planté des bambous pour rendre les berges très stables ».
Cet habitant apprécie, par ailleurs, le comportement de certains cadres administratifs de la localité. Il souligne que l’un d’entre eux a planté des centaines d’eucalyptus près de son habitation. « Cela nous a servi de modèle et encouragés.» Par ces plantations, insiste-t-il, des attributions illégales sont prévenues.
Des initiatives salutaires mais…
« C’est vraiment une bonne initiative à encourager », apprécie un environnementaliste sous anonymat. Il rappelle que la plantation des arbres peut aider dans la stabilisation des rives des rivières. « C’est aussi une manière de lutter contre l’érosion. »
Néanmoins, il estime que ces actions ont des limites : « La Ntahangwa est devenue une menace pour presque tous les quartiers riverains. Des écoles, des habitations, des routes, des ponts… sont sur le point de s’écrouler. »
Pour y faire face, il estime que le rôle de l’Etat et ses partenaires est primordial. « Ce sont des travaux de grande envergure, avec des moyens matériels et financiers conséquents. » Du reste, cet environnementaliste fait remarquer que les travaux annoncés, côté Mugoboka, n’ont jamais commencé. « Idem à Kigobe-Sud où le chantier a été abandonné».
Pour rappel, en juillet 2017, le ministère de l’Environnement avait lancé des travaux de stabilisation des berges de la Ntahangwa. Et ce pour un coût de 4 milliards BIF, la part du gouvernement s’évaluant à 1,5 milliards BIF. Ces travaux devaient se focaliser notamment sur Kigobe-Sud, zone Gihosha, commune Ntahangwa et Mugoboka du quartier Mutanga Sud.
Programmés au début pour trois mois, ces travaux n’ont pas encore donné jusqu’aujourd’hui des résultats palpables. Ils ont uniquement débuté à Kigobe-Sud pour s’arrêter après quelques mois plus tard. Côté Mutanga Sud, aucune action n’a été initiée.