Mercredi 25 décembre 2024

Société

Mutanga Sud : Des voleurs sèment la terreur

29/04/2024 1
Mutanga Sud : Des voleurs sèment la terreur
La vallée de la rivière Ntahangwa est le bastion de ces voleurs

Depuis plusieurs mois, le quartier Mutanga Sud de la commune urbaine de Mukaza en mairie de Bujumbura fait face à une insécurité grandissante. Des voleurs munis de machettes et de couteaux sévissent pendant la nuit et se replient dans la vallée de la rivière Ntahangwa. Les habitants de cette localité réclament une augmentation des effectifs policiers.

« Un certain Juvénal a attaqué une personne qui se rendait en ville. Il a essayé de l’étrangler et lui a dépouillé de sa sacoche. La victime a crié et le voleur a été attrapé. Nous l’avons reconnu car c’est un groom qui travaille ici à Mutanga Sud. Il a été conduit à la zone Rohero après avoir été tabassé sérieusement » , raconte un témoin de la scène.

Cela s’est déroulé le mercredi 25 avril 2024. Toutefois, les habitants de Mutanga Sud déplorent que ce malfrat ait été relâché quelques heures après. « C’est incompréhensible. La Police doit nous expliquer pourquoi elle l’a libéré », se lamente et réclame un habitant de ce quartier.

Ce genre de scènes est monnaie courante à Mutanga Sud. « Dimanche dernier, je rentrais d’une fête à 22h. Arrivé à l’endroit communément appelé « Nadel », il y avait deux hommes devant moi. Lorsque je suis arrivé à leur hauteur, un d’entre eux s’est jeté sur moi et m’a pris à la gorge. Un autre m’a soulevé les pieds et je suis tombé à la renverse. Il m’a assené un coup dans les parties intimes et j’ai perdu connaissance. Ils ont volé mon téléphone et mon argent », témoigne un habitant de Sororezo.

La rivière Ntahangwa, un bastion de ces malfaiteurs

« Ils ont déjà attaqué 4 fois. On les a chassés 3 fois. Mais, la dernière fois, ils sont partis avec mon poste téléviseur. Ils ont escaladé la clôture et ils ont disparu dans la vallée de la rivière Ntahangwa », raconte un habitant de Mutanga Sud.

« Je suis une sentinelle au petit marché de Mutanga Sud. Il y a quelques jours, ces bandits ont volé une moto. Cette dernière était bloquée, mais cela n’a pas empêché ces voleurs de la porter jusque dans la vallée de la rivière Ntahangwa et de la faire traverser jusqu’à Mutanga Nord », confie la sentinelle. Avec d’autres sentinelles, elles les ont poursuivis et elles ont attrapé un parmi ces bandits. « Ce dernier nous a montré où ils dorment dans un buisson se trouvant tout près de la rivière Ntahangwa. »

Dans les localités de Sororezo, Mugoboka I et Mugoboka II, la situation est la même. « Dernièrement, ils sont entrés dans une propriété d’un ressortissant européen. Ils avaient des machettes. Ils ont blessé une bonne », indique un administratif à la base.

« A Mugoboka I, toutes les maisons ont été déjà cambriolées. Surtout les maisons louées par les étudiantes qui habitent dans cette localité. Il y a une semaine, ils sont entrés dans une maison et ils ont volé de l’argent et des téléphones portables appartenant à des étudiantes. Ça fait froid dans le dos », confie un administratif à la base. « Il y a deux semaines, j’ai été victime d’un vol. Lorsque je me suis réveillé, ma boutique était vide », ajoute P.G, un boutiquier.

D’après les témoignages des habitants, ces voleurs se munissent souvent des machettes, des couteaux ou des barres de fer. Leurs bastions : la vallée de la rivière Ntahangwa et un buisson se trouvant tout près du terrain de basketball de Mutanga Sud.

« Il faut augmenter le nombre de policiers. Mutanga Sud a seulement cinq policiers. C’est trop peu », lance un habitant. « L’éclairage public fait aussi défaut. Les voleurs attaquent à partir de 19 h en profitant de l’obscurité. Les gens, surtout les femmes, ont maintenant peur de passer à l’avenue Sanzu », renchérit un autre.

Que des promesses

Le mercredi 24 avril 2024, l’administration territoriale locale a organisé une réunion de sécurité avec les habitants de ce quartier. Il y avait l’administrateur de la commune urbaine de Mukaza, Florent Nkezabahizi ; le chef de la police en commune urbaine de Mukaza ; le chef de zone Rohero et le chef de quartier Mutanga Sud.

« Tout cela est arrivé parce qu’il y a eu défaillance de l’administration. Ces bandits ont profité du manque de vigilance », a lancé l’administrateur communal. Il a exhorté les comités mixtes de sécurité à être vigilants.

M. Nkezabahizi a fait savoir qu’ils vont tout faire pour activer l’éclairage public. « Ces coupures intempestives du courant électrique constituent un problème. Nous allons discuter avec la Regideso pour qu’au moins le courant reste pendant la nuit dans les quartiers. » Toutefois, il a demandé aux habitants d’installer une ampoule devant chacun devant sa propriété.

L’administrateur de la commune urbaine de Mukaza a reconnu que cinq policiers sont peu nombreux. « Nous allons renforcer la sécurité dans la vallée de la rivière Ntahangwa afin de démanteler ces groupes de bandits. Nous allons discuter avec la hiérarchie pour augmenter l’effectif des policiers. »

Le responsable de la Police en commune urbaine de Mukaza abonde dans le même sens. « Nous allons, si possible, installer une position policière. Entretemps, il faut renforcer la quadrilogie ainsi que la communication. Tout cela est arrivé à cause d’un manque de communication. » Quant au présumé bandit arrêté puis relâché, il a demandé qu’il soit de nouveau arrêté et conduit à la zone Rohero.

Le chef de zone Rohero a tenu à mettre en garde ses administrés : « Il ne faut pas continuer à donner des informations aux journalistes. Le seul qui est habilité à le faire est le chef de quartier. »

A la fin de la réunion, certains habitants avaient l’impression d’avoir été roulés dans la farine. « Ce ne sont que des promesses. Il n’y a rien de concret », confie une habitante, la cinquantaine.

« Je m’attendais à une augmentation immédiate de policiers puisqu’ils étaient au courant du problème », renchérit un autre habitant, la trentaine.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. MURYANGO Kassim

    Pas de commentaire

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 1 480 users online