Souvent ces vols sont à mains armées. La colère gronde chez les habitants de ce quartier, qui menacent de se faire justice.
« Si la police et l’administration n’arrivent pas à régler ce problème à temps, nous allons nous en occuper nous-même », lance un habitant de ce quartier, à qui on a volé deux rétroviseurs et un pneu dans un intervalle de moins de quatre jours. Un autre habitant trouve que ces bandits les prennent pour des couards : « Qu’ils se rappellent que, quelques années auparavant, deux bandits ont été tués la nuit alors qu’ils escaladaient la clôture d’un officier pour entrer à l’intérieur. Le matin, tout le monde, en se rendant au travail, passait indifférent, tout près d’un des cadavres. » Par après Mutanga-Sud a passée des années tranquilles. La dernière tentative de vol date du 31 mars. Bruce Sindayihebura raconte ce qui s’est passé, cette nuit là : « Je dormais tranquillement à la maison. Soudain, à deux heures du matin, j’ai entendu dehors un bruit inhabituel. » Avec toute sa famille, il parvient à empêcher ces voleurs d’emporter les pneus de sa voiture. Quelques boulons étaient déjà dévissés. Vers quatre heures du matin, ils sont revenus mais n’ont rien pris, car empêchés. Les 29 et 30 mars, à 3h du matin, des bandits ont tenté de voler les pneus d’une autre voiture appartenant à de jeunes mariés de ce même quartier. Le 29 mars, vers 19h du soir, une boutique/légumière est prise d’assaut par trois hommes armés de kalachnikov. Ils ont brutalisé les trois vendeurs, derrière le comptoir, et deux clients venus s’approvisionner en sucre : « Ils ont pris tous nos téléphones mobiles, et plus de 200.000 Fbu dans la caisse », témoigne Emile Niyibitannga, un des vendeurs. Ces bandits, en fuyant à bord d’une voiture de marque Toyota, ont tiré en l’air pour se frayer un chemin, blessant au passage une personne à l’épaule. Il y a deux semaines, deux personnes dans leurs voitures se sont fait braqués tous les pneus d’une valeur d’un million six cent mille francs Burundais (A peu près 1150 USD). Contacté, le chef de quartier, Parfait Sinarinzi, n’a pas voulu s’exprimer. Pour lui la personne habilitée à répondre est l’administrateur communal de Rohero. Ce dernier et la police sont restés injoignables les deux derniers jours.