Trois ans après le lancement officiel de l’exploitation du nickel, les travaux sont au point mort. La population et l’administration, qui y avaient placé tant d’espoir, désespèrent.
Colline Buhiga de la commune Musongati en province Rutana. Le site d’extraction du nickel de Rubara appartenant à la société Burundi Mining Metallurgy (BMM) est aménagé sur un espace de 500 mètres carrés, à deux kilomètres des bureaux communaux. Une route en carrière bien aménagée y mène.
A l’intérieur du site, trois tentes abritant des militaires du détachement chargé de la protection des lieux sont dressées à l’entrée du site. Une barrière est érigée pour dissuader toute intrusion. De loin, on aperçoit un bâtiment, une sorte de hangar, une machine, différentes installations, dont une pompe, etc. A notre approche, un militaire nous indique qu’un certain Edouard, chargé de la communication, la seule personne de BMM vivant sur place n’y est pas : « Il est allé visiter ses champs. » Nous essayons de le joindre par téléphone, sans succès. Apparemment, aucune activité ne s’y déroule.
Ce que confirme la population de Musongati. « Il y a eu lancement des travaux d’exploitation par le 2ème vice-président de la République en 2014 mais, depuis, plus rien n’a été fait. Les travaux sont au point mort», confie G.K., un habitant rencontré près du chef-lieu de la commune Musongati. Ce dernier affirme que la population avait placé beaucoup d’espoir dans cette exploitation du nickel. « Je pensais avoir du travail dans la construction », confie un jeune maçon.
Plus loin, un groupe de jeunes indiquent qu’ils avaient espéré avoir du travail comme miniers ou constructeurs de chemin de fer, électriciens ou dans d’autres infrastructures connexes au site. « C’était cela la promesse du gouvernement. » Ils se disent donc très déçus.
Partis sans aucune explication
Jean Nyandwi, conseiller technique, chargé des affaires administratives et sociales de la commune Musongati, abonde dans le même sens. Il rappelle qu’il fut un temps où l’on a parlé d’une société appelée Samancor : « Elle a fait des essais, mais a découvert ce qu’on appelle des carottes sur le site du nickel. » Après, le gouvernement a signé un contrat avec la société BMM : « C’est cette société qui est présente sur le site, mais il n’y a pas de travaux d’exploitation. » Sauf les cérémonies de lancement organisées en grande pompe, rien ne s’est passé. « La population s’attendait à la création d’emplois grâce à cette exploitation et à tout ce qu’il y a comme développement, mais rien ne s’est produit. Ils étaient là, ils sont partis du jour au lendemain, sans aucune explication. »
Bien plus, M. Nyandwi fait savoir que la commune avait misé sur un développement plus qu’assuré avec l’extraction du Nickel : « Nous espérions voir la construction des écoles, des hôpitaux, de beaucoup de routes, l’absorption du chômage, le développement du tourisme, etc. »
Et pour cause, se souvient-il, à l’époque du lancement des travaux par le Deuxième vice-président, Dr Gervais Rufyikiri. Il avait annoncé que le pays attendait beaucoup de ces travaux pour arriver aux objectifs qu’il s’était fixés. Notamment la lutte contre la pauvreté par l’intensification de l’agriculture et de l’élevage, l’amélioration de la santé de la population et l’éducation, la construction de grands ouvrages publics, etc. Sans oublier le développement du domaine touristique, la création d’emplois et l’amélioration du logement.
Un secteur dont la part reste très faible
Concernant les informations attestant que la route de Musongati a été réhabilitée grâce à ce projet, Jean Nyandwi dément et parle plutôt d’un projet du gouvernement avec le concours de l’administration : « Cette route est le résultat de la demande de l’administrateur communal auprès de l’Etat. Cela n’a rien à voir avec l’exploitation du nickel. » Et d’ajouter aussitôt : « On espère qu’avec ce projet on construira une route goudronnée et un chemin de fer comme nous l’avons tous appris.»
Alors que les travaux peinent à démarrer à Musongati, le gouvernement multiplie les contrats de permis de prospection et d’exploitation des minerais. Le dernier sera conclu, le 20 novembre, avec une société canadienne.
Interrogé, Leonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère de l’Energie et des Mines, explique qu’il s’agira d’une autre société dans d’autres provinces, comme Gitega, Mwaro et Karusi. Sans donner plus de détails sur les termes du contrat.
A la question de savoir pourquoi les travaux ne démarrent pas à Musongati, M. Sindayigaya avance l’énergie insuffisante pour démarrer : « Nous attendons la fin de la construction du barrage de Murembwe pour avoir la quantité d’éléctricité suffisante pour le début des travaux. » Et concernant le chemin de fer, il soutient que les études sont suffisamment avancées : « Le projet peut commencer d’un moment à l’autre. »
Toutefois, dans un communiqué sorti ce mercredi 15 novembre, Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, se demande à qui profite ces minerais alors qu’il n’y a aucune augmentation conséquente des revenus provenant de ce secteur dans le budget de l’Etat : « Ce secteur contribue à l’économie nationale avec moins de 1% du PIB. »
Je crois avoir entendu le Ministre en charge dire que les prix ont terriblement chuté sur le marché international. C’était hier le 20/11/2017. Pas d’intérêt, pas d’action.
@Ntsimbiyabandi
1. En effet, le prix du nickel a atteint son apogee d’environ 23 dollars par livre anglais , donc pour 453,59 grammes ($23/lb) vers 2007.
(Voir http://www.infomine.com/investment/metal-prices/nickel).
2. A peu pres a cette epoque quand « Il y a eu lancement des travaux d’exploitation par le 2 eme vice-president de la Republique en 2014 » le prix du nickel etait entre $ 8/lb et $9,25/lb entre mars et aout 2014.
3. Aujourd’hui-meme (21 novembre 2017 a 10:09 heure de New York), le prix du nickel etait a $5,2884/lb.
(Voir http://www.kitco.com).
4. L’ON PEUT ALORS SE DEMANDER POUR COMBIEN DE TEMPS CE PRIX DU NICKEL VA RESTER SI BAS ET SI UNE MINE OPERANT DANS UN CADRE BURUNDAIS DEJA DIFFICILE (= MANQUE D’ELECTRICITE ET D’INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT) PEUT FAIRE UN PROFIT.
@Ntsimbiyabandi,
J’ai lu pour vous: http://www.ikiriho.org/2017/11/22/bientot-lextraction-du-nickel-vanadium-et-autres-minerais-a-gitega-valant-plus-de-30-milliards-cvmr-canada/
@Umurundi
ET POURQUOI CVMR CORPORATION N’A PAS REUSSI LA PREMIERE FOIS?
C’est deja la deuxieme fois que la societe canadienne Chemical Vapor Metal Refining Corporation (CVMR) signe des contrats pour l’exploitation du nickel de Nyabikere et Waga.
1. January 14, 2014. Signing of a major agreement between the World Sports Alliance International Business Consortium (WSAIBC) and CVMR CORPORATION, (TORONTO, CANADA) FOR THE CONSTRUCTION AND OPERATION OF A NICKEL MINE AND REFINING PLANT IN BURUNDI.
http://www.marketwired.com, January 14, 2014.
2. CVMR Energy Metals Burundi a demande et obtenu des permis de recherche du nickel et minerais associes dans les perimetres Nyabikere (139,3 km carres),Waga (77,6 km carres) et Mukanda (144 km carres).
(Voir Agence Burundaise de presse: Bientot l’extraction du nickel, vanadium et autres minerais a Gitega valant plus de 30 milliards $.
http://www.ikiriho.org, 22 novembre 2017).
Le nickel yariwe ikiri mu magi. Ses coquilles sont ces « carottes » laissées en plein air.
Ntimuhebura ndabarahiye. L’aigle iraguguna. C’est sa devise.
@juju
« L’aigle iraguguna »
Mu kuguguna haguguna amenyo. None ko inkona atamenyo ifise.
Ubwo nturiko urayiremeka inteba ishushe?
Naheruka witonda none uyu munsi vyakugendeye?
Juju, vyakugendeye gute? Ngira ngo wantahuye!
Ntidupfe kuguguna. Reka tugumye basi « kurya niziri mu magi ». Ca va?
L’aigle irarya siko? Amagi iraswaga, inzoka nubukwavu bwinyegeje mu kuzimu iramiruza. Son oeil voit jusqu’à des kms dans le sous sol et partout ou il y a a croquer. N’est-ce pas? Et il est insatiable en plus. Aide-moi a mieux le décrire.
Merci.
Ntasoko ya nickel benewacu tekereza raba ingene les DD bacangamukiye utuzahabu twa Cibitoke no danger
Les gens de Musongati sont decus et je les comprends. Une petite question…Se rapellent ils du surnom de la Caravelle et pourquoi on lui avait affuble ce sobriquet? Un avion de marque MUSONGATI…
L’ exploitation du nickel de Musongati demande 800MW alors que tout le pays n’en a même pas 100, donc ce nickel ne sera probablement jamais exploité.
Monsieur vraiment ru peux avoir raison. Sinon, il n’ y a pas d’autre explications.
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient !!! Ba mwemera ivyo mubonye, ibindi ni ukubahoma amaso.