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Musique : une conférence de presse aux allures d’inquisition

05/06/2013 Commentaires fermés sur Musique : une conférence de presse aux allures d’inquisition

Natacha, chanteuse de l’Hôtel Club du Lac Tanganyika présentait son tout premier album {« Mawe Mwiza »} – {Belle maman} dans une ambiance pour le moins dubitative… <doc3217|left>La date avait pourtant été bien choisie, le 7 mars, juste la veille de la Journée internationale de la femme. Le décor, le cadre de l’hôtel, toujours aussi beau, accueillie par une maîtresse de maison à l’accent exotique. Que désirer de plus ? Malheureusement le charme des lieux et des employés ne dura qu’un moment. La raison est on ne peut plus simple : Natacha est une inconnue du grand public. Léonce Ngabo qui lui servait d’agent lors de cette conférence a essayé tant bien que mal de répondre au scepticisme ambiant qui planait dans l’air (avec conviction, il faut le reconnaître), mais les journalistes présents n’en démordaient pas. Première question incisive : pourquoi notre nouvelle artiste se contente de chanter dans les palaces de luxes et pas à Kinama (son village natal) ? Et ce n’est pas tout : l’album représente t-il la femme burundaise dans son intégralité ? ______________ {Natacha est née à Kinama le 5 janvier 1987 d’un père et d’une mère burundaise. Sixième enfant de la famille, elle accompagne ses grandes sœurs dès l’âge de 5 ans à l’Eglise Emmanuel des protestants, c’est à Bwiza à la 3ème avenue, contre la volonté de ses parents alors chrétiens catholiques. Le succès de Natacha comme chanteuse dans cette église et les compliments des voisins vont changer l’appréciation de ses parents qui acceptent définitivement de l’encourager à développer son talent de chanteuse.} ______________ Pourtant l’album {Mawe Mwiza} qui comprend dix chansons a été conçu par des professionnels du métier : le mixage musical a été fait par Aaron Tunga lui-même, bien connu dans le monde musical burundais. Les dernières touches ayant été finalisées en Italie. Tout ceci fut possible grâce à un mécène, qui a financé et produit l’album. Nul autre que, Alfredo Frojo, propriétaire de l’Hôtel Club du Lac Tanganyika. Pourquoi donc ce dédain manifeste qu’on lit sur certains visages ? Peut-être parce que cela à l’air trop facile, trop évident à la différence des autres artistes qui ont dû travailler toute une vie pour produire ne fut ce qu’un single ou alors parce que l’un des titres de l’album s’intitule sobrement « Hôtel club du Lac Tanganyika » (pas mal du tout…) « La vie est faite de hasard et de coïncidence » relativise Léonce Ngabo. Un concert est prévu ce vendredi 16 mars, où sera présenté l’album en entier… bien entendu à l’Hôtel Club du Lac Tanganyika.

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