C’est un groupe atypique qui s’est produit, vendredi 3 août, à l’Institut français du Burundi (IFB). « Muco », un trio masculin pour un vrai régal des fans sur un style musical afro-américain … sans aucune parole.
<doc4897|left>Il est 19heures. L’ambiance est détendue à l’IFB. Le trio formant le groupe « Muco » est en tenue relax sur cette cours intérieure déjà familière à la jeunesse de la capitale. Un concert qui diffère des autres de part son style. Pas ou peu de paroles ! Seule l’instrumentale anime la foule. La soirée est bien agrémentée par Kwizera Yvan sur la guitare basse, Nganji Arnauld sur la solo et Nkurikiye Amadi le batteur.
Les fans se régalent. Parmi eux, des reggaemen, des chanteurs de gospel et des groupes de danses traditionnelles. Tous sont réputés être des maitres du « live » (nécessitant, précisent les experts de la musique, la maitrise parfaite de l’instrument musical sur scène, souvent en chantant).
« Ils sont uniques au Burundi »
Créer un {cocktail musical} est leur originalité. Ils sont capables de mélanger le rock, le jazz avec « Amayaya », une danse originaire du centre du Burundi. Il est parfois difficile de décrypter quel style, précisément, ils sont en train de jouer. Ce qui captive, d’ailleurs, l’attention des autres artistes musiciens.
Odreille Remesha, Reggae woman du groupe Lion Story, n’en croie pas ses oreilles et ses yeux. Normalement, souligne-t-elle, un orchestre compte plus de trois musiciens, mais eux, font l’exception. « Au Burundi, nous ne sommes pas habitués aux artistes qui ne font que jouer leurs instruments, sans chanter. Ceux-ci, curieusement, parviennent à rassembler des foules, malgré tout. Ils sont vraiment uniques », s’étonne-t-elle.
Yvan kwizera, le bassiste du groupe, révèle leur secret : « Nous sommes indissociables. D’abord, Arnauld Nganji est un vrai passionné de la guitare solo. Ensuite, on ne peut pas imaginer Amadi sans sa batterie. Et enfin la guitare basse, c’est ma préférée. La personne qu’il faut à la place qu’il faut, est l’une de nos clés de réussite», précise-t-il.
Annabelle Giudice, la chargée de missions culturelles à l’IFB et organisatrice du concert, ne tarit pas d’éloges à l’endroit du groupe : « Leur ouverture, leur sens de responsabilité et surtout leur rigueur au travail fait toute démarcation ». Et cela, ajoute-t-elle, c’est rare au Burundi.
Existant depuis le 21 juin 2011, le groupe « Muco » a soufflé sa première bougie en juin dernier. Comme l’indique le bassiste Kwizera, le groupe rêve de participer dans de grands festivals internationaux.