A l’entrée du Musée vivant de Bujumbura, un bar trône d’un côté et de l’autre, se suivent des maisonnettes pour l’exposition et la vente des objets d’art. Un tape-à-l’œil, ce lieu touristique autrefois attrayant se meurt. Il est en piteux état.
Des cages détériorées, des animaux morts mais pas remplacés, un seul aquarium fonctionnel, un espace de spectacle endommagé, des stands déserts, etc.
Dans l’espace pour les animaux, les herbes ont envahi les sentiers. La nature a repris ses droits. Les « fosses à crocodiles » sont à moitié asséchées. L’entretien n’est pas régulier. Les cages abritant les animaux sont endommagées. Des herbes ont même poussé au-dessus.
Selon le guide touristique, le nombre d’animaux diminue d’année en année : «Lorsqu’un animal meurt, il est difficile de le remplacer. C’est la raison pour laquelle les espèces se réduisent», dit-il en montrant une carapace de tortue. «Une tortue est récemment morte mais elle n’est pas encore remplacée».
Une femme, vannière, à l’intérieur de l’une de ces maisonnettes, déplore la baisse de la clientèle depuis 2015. «Nous pouvons désormais passer 2 jours sans vendre même un objet».
Les quelques artisans rassemblés dans cette aire n’ont plus de clients. Ils ne comptent que sur des expositions-ventes organisées ailleurs pour écouler leurs objets.
Un collègue de cette dernière explique cette baisse de clientèle par le manque de touristes. Cependant, il parle d’une amélioration par rapport à la situation de 2015. Il appelle le gouvernement à s’investir dans la préservation de la richesse traditionnelle.
Les huttes à l’image des ménages ancestraux viennent d’être renouvelées. «Elles étaient délabrées. Les charpentes s’étaient déjà effondrées».
Ernest Nahimana, responsable des musées, sites historiques et monuments, au ministère en charge de la Culture, tranquillise. En plus de la réhabilitation de ces huttes, il évoque des projets en attente de financements dans la perspective d’attirer les touristes. Notamment l’agrandissement «des fosses à crocodiles».
Par après, M. Nahimana envisage une publicité dans les médias pour communiquer cette amélioration.