Ils dénoncent des cotisations forcées collectées par des agents d’une organisation censée défendre leurs droits.
Selon ces derniers, le Collectif des associations des travailleurs domestiques et employeurs du Burundi (CATDE) leur est inconnu.
Cette organisation avance l’achat des cartes d’identification. D’après ces grooms, ce collectif leur exige l’adhésion sans leur consentement.
Pour André Mbonimpa, domestique rencontré à Musaga, c’est un vol organisé. «Pourquoi nous exiger des cartes d’identification alors que nous n’en sommes pas membres ?»
Il assure qu’il ne s’en acquittera que lorsque la contribution sera régie par une loi ou des règles convenues.
Alphonsine Bukuru, une bonne au quartier Kinanira I, salue l’initiative de confection de ces cartes de service. Mais, nuance-t-elle, il devrait y avoir une campagne de sensibilisation de tous les concernés. Sans quoi, ceux-ci seront toujours incompréhensifs.
De son côté, Paul Ndikumana du même quartier, évoque une somme très élevée. La carte s’obtient à 7.300 Fbu. Et il faut ajouter 2500 Fbu pour les photos et une contribution mensuelle de 500 Fbu.
«On n’a pas tenu compte de nos maigres salaires». Il confie que son salaire est de 20.000 Fbu.
Ce jeune ressortissant de la province de Kirundo n’est pas contre cette initiative. Il en appelle à la fixation d’une somme abordable et raisonnable.
Le représentant du CATDE, Richard Manirambona, parle de malentendus et d’incompréhensions de la part des domestiques : «L’acquisition d’une carte ne signifie pas l’adhésion à l’association. Elle vise plutôt leur identification».
Il laisse entendre que la carte résulterait d’un consensus entre l’association des domestiques et des employeurs.
D’après Richard Manirambona, c’est pour des raisons de sécurité que cette identification des domestiques a été instaurée. «C’est pour pouvoir connaître tous les domestiques ainsi que les domiciles de leurs employeurs».
Terence Ntahiraja, porte-parole du ministère de l’Intérieur, insiste sur le caractère volontaire de l’adhésion à une association. Celle-ci vit des cotisations de ses membres. «Seuls ces derniers sont tenus de s’en acquitter».
M. Ntahiraja exhorte les «autorités administratives et policières» à faire respecter la loi.
Contacté ce mercredi 3 janvier, Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police, s’est refusé à tout commentaire.
Kotiza, kotiza ! Mbega izo kotizasiyo zizoja mw-isandugu ry-imigambwe iyihe ? Tubarize.