Le poste de gouverneur est vacant depuis près de cinq mois. Alors que l’opinion s’interroge, le ministère de l’Intérieur affirme qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer.
Térence Ntahiraja, assistant du ministre de l’intérieur, annonce la nomination du nouveau gouverneur pour bientôt. La nécessité de passer au crible les prétendants à cette fonction serait à l’origine de ce retard. M. Ntahiraja évoque aussi que cette nomination pourrait avoir traîné pour qu’elle puisse être faite «concomitamment» avec les autres probablement en cours. Par ailleurs, il rappelle que le processus de nomination passe par le Sénat, ce qui multiplie les raisons éventuelles de retard.
Le conseiller principal, Ali Kassim, assure l’intérim. Pour ne pas bloquer le fonctionnement de l’administration, le ministre de l’Intérieur lui a accordé cette dérogation. Néanmoins, l’assistant du ministre précise qu’il y a des prérogatives que le conseiller principal n’a pas. Notamment celle de signer sur les documents relevant du domaine foncier. C’est ainsi qu’aucun document foncier n’a été signé depuis cinq mois.
De son côté, M.Kassim indique que les activités provinciales sont bien coordonnées. «Rien n’a changé dans l’agenda de l’administration provinciale» : Délivrance des documents à l’état civil aux couples qui régularisent leurs unions, réunions avec les administrateurs communaux, etc., Il dit que « tout est normal ». Le gouverneur doit rencontrer les administrateurs communaux une fois les deux semaines. Ce rendez-vous est toujours d’actualité et c’est le conseiller principal qui dirige désormais ces réunions.
Le service foncier tourne au ralenti
Au sujet des allégations qui font état des retraits bancaires par l’ancien gouverneur, le conseiller principal balaie d’un revers ces accusations : «ceux qui tiennent de tels propos ne savent rien sur la décentralisation». Depuis 2010, un gouverneur ne signe pas sur les chèques. C’est le travail du comptable. En raison de l’autonomisation des communes, les administrateurs communaux ont aussi cette prérogative. Bien qu’il dépeigne une situation quasi normale, il admet néanmoins qu’il existe un problème dans la délivrance des attestations relatives aux domaines fonciers. «Seule l’attestation de possession de boisement est délivrée». Les habitants de Muramvya ne peuvent pas faire enregistrer leurs propriétés. M. Kassim regrette que les ayants droit n’aient plus accès à ce service. De même, ceux qui veulent hypothéquer leurs propriétés foncières nouvellement acquises auprès des banques se trouvent dans l’impossibilité de réaliser leurs projets. Néanmoins, le conseiller principal reste confiant que ce problème sera réglé dans les meilleurs délais.
Pour rappel, l’ancien gouverneur, Emmanuel Niyungeko, a été nommé directeur de l’Agence de régulation de la filière café (Arfic), depuis novembre dernier.