L’administrateur communal de Mukike vient de vendre un terrain litigieux à la Brarudi sans, l’aval du conseil communal. Les anciens occupants du terrain crient à l’expropriation. Le président du conseil communal annonce des sanctions contre l’administrateur.
<doc3533|right>« C’est paradoxal ! Au moment où la Brarudi affirme que sa politique lui interdit de construire dans une propriété privée, elle vient de le faire chez nous », s’indigne un membre de la famille Inamugunga de Mayuyu en commune Mukike. Il s’insurge contre l’implantation d’un dépôt de vente des produits Brarudi occupé par un pensionné de cette entreprise, Justin Boyi. Or, selon les membres de la famille Inamugunga, la propriété sur laquelle est implanté ce dépôt, ainsi que le marché de la colline Kavovo leur appartient. Un procès est déjà pendant devant la Cour Administrative de Bujumbura contre la commune, enregistré sous le numéro RAC 1553. Pour les membres de cette famille, l’administrateur communal, Chantal Sibomana, n’avait aucun droit de vendre une propriété litigieuse.
Le 3 octobre 2010, Mélanie Nahimana, alors présidente de la Cour Administrative de Bujumbura avait écrit à l’administrateur de Mukike pour lui interdire d’attribuer des parcelles dans cette propriété en litige.
« C’est pour le développement de ma commune »
Chantal Sibomana affirme n’avoir pas vendu cette propriété : « La Brarudi a seulement payé les frais d’installation, mais je n’ai pas vendu ce terrain. » Pourtant, un contrat de vente de la propriété immobilière s’est bien passé entre la commune Mukike représentée par l’administrateur Chantal Sibomana et la Brarudi le 1er juin 2011. Cette dernière a versé 395.000 Fbu sur le compte n° ZW 24 de la commune Mukike ouvert à la poste, pour une propriété de 20 m/10 m (200 m²).
<doc3534|left>Pour Chantal Sibomana, le dépôt stratégique de vente des produits Brarudi a été installé dans l’optique du développement de la commune. Elle déclare qu’elle n’a même pas informé le conseil communal pour avaliser l’installation de ce dépôt. D’autant plus que la mise en place de cet entrepôt a renforcé la lutte contre les spéculations des commerçants de produits Brarudi : « Alors que la Primus coûtait 1200 Fbu, aujourd’hui, elle est à 1050 Fbu parce que les commerçants ne parcourent plus des kilomètres à la recherche de ce produit », signale l’administrateur de Mukike. L’Amstel est passée de 1.400 Fbu à 1.300 Fbu, tandis que le prix de la bouteille de la limonade est passé de 600 Fbu à 550 Fbu, annonce Chantal Sibomana. En outre, précise-t-elle, le propriétaire de ce dépôt paie une taxe communale annuelle de 50.000 Fbu.
Même si le procès est pendant devant la justice, explique l’administrateur de Mukike, si la famille Inamugunga le gagne, ce n’est pas seulement ce dépôt qui va lui revenir, mais aussi des kiosques qui entourent le marché.
Selon Gratien Rudaragi, président du conseil communal de Mukike, l’administrateur a violé sciemment les procédures : « Elle n’a aucun droit de prendre une décision engageant la commune sans l’aval des membres du conseil communal. » Dans les prochains jours, selon Rudaragi, le conseil communal va se réunir pour prendre des sanctions à l’endroit de l’administrateur Chantal Sibomana.