Depuis quelque temps l’administrateur de la commune Mukaza, en mairie de Bujumbura, traque les vendeurs de drogue de type ’’failo’’ et ’’boost’’. Selon lui, plus de 10 vendeurs ont été appréhendés. Mais il déplore des sanctions peu sévères infligés à ces derniers pour éradiquer ce commerce aux méfaits dévastateurs.
« Après leur arrestation, ces vendeurs retrouvent leur liberté dans quelques jours. Selon la loi, ils doivent être condamnés d’une prison de 6 mois ou plus et d’une amende conséquente. Ou payer une amende seulement. Mais malheureusement, on leur inflige une amende seulement, pas de cachot. Pour lutter contre les stupéfiants, il faut les punir de manière exemplaire », a lâché Rénovat Sindayihebura, administrateur de la commune Mukaza apparemment déçu.
Même son de cloche pour les habitants de Mukaza. Ils se disent étonnés de revoir les mêmes vendeurs des stupéfiants reprendre leur business quelques jours après leur arrestation.
L’administrateur et les citadins approchés affirment, que derrière ce commerce, il y a « des gros poissons intouchables ». Ce sont des grossistes qui importent ces stupéfiants et qui les distribuent.
Comme l’explique Sindayihebura, ces intouchables ne veulent pas que les secrets de leurs commerces soient divulgués : « Ce sont eux qui paient ces amendes infligées à ces petits détaillants pour les faire sortir de la prison afin de pouvoir continuer leur commerce. Donc on doit attraper leurs supérieurs pour en finir avec les stupéfiants », a-t-il fait savoir.
Les parents grognent. Selon eux, la police et les comités mixtes de sécurité qui collaborent pour lutter contre ce commerce, ciblent les mauvaises personnes : « Nos enfants meurent en consommant ces saletés ou deviennent des bandits à cause de ces drogues. On souffre et on ne sait pas quoi faire. Mais pour mettre fin à ce commerce, il faut emprisonner ces vendeurs et capturer leurs fournisseurs et ces membres de la police impliqués dans ce commerce. Oui, j’ai vu des policiers fournir des drogues aux vendeurs », a révélé J.H. Une accusation grave.
L’administrateur de la commune Mukaza demande qu’une fois appréhendés, ces vendeurs de drogues, soient emprisonnés et interrogés sérieusement pour qu’ils dénoncent leurs fournisseurs. Et non pas privilégier les amendes seulement.