Lundi 23 décembre 2024

Société

Muhuta-Bugarama : un deuxième site pour les victimes de catastrophes naturelles

27/01/2016 2

Dans la commune Bugarama, colline Gashi, province Rumonge, un site est en cours d’aménagement par la Croix Rouge Burundi. Un abri provisoire pour plus de 100 ménages de la commune Muhuta.

Un site en cours d’aménagement à moins de cinq mètres du lac Tanganyika, colline Gashi, commune Bugarama.
Un site en cours d’aménagement à moins de cinq mètres du lac Tanganyika, colline Gashi, commune Bugarama.

Au bord du lac Tanganyika, des ouvriers s’activent pour finaliser les travaux du nouveau site de déplacés de la commune Muhuta. Des sanitaires, des douches et des chambrettes sont en train d’être installés. Pas d’espaces pour le bétail.

137 ménages, victimes des éboulements et des inondations de mars-avril, y seront installés. Selon Diomède Ndimurugohe, administrateur de Muhuta, il s’agit de 73 de la colline Nkuba ; 17 de Rutunga et 47 de Kibingo, zone Gitaza, de la commune Muhuta, province de Rumonge. Un bon emplacement, selon un des encadreurs des travaux rencontrés sur place. « L’endroit n’est pas entouré de montagnes et rivières pouvant occasionner d’autres dégâts. Que les prochains locataires se sentent en sécurité », rassure-t-il.

Néanmoins, il reconnaît que le site est exigu. Chaque ménage aura droit à une chambrette de 6 m sur 3 m.

D’après une source de la Croix Rouge Burundi, on a considéré cinq personnes par ménage en moyenne. Ainsi, le site abritera 685 personnes.

La commune ne disposant plus de terres domaniales, l’administrateur précise qu’il s’agit d’un site provisoire pour six mois. Et ce en attendant que le gouvernement trouve un autre emplacement. Dans le même souci de protéger la population des zones à risques, certains habitants seront appelés à regagner leurs terres d’origine. Car, justifie-t-il, beaucoup sont venus des montagnes pour s’installer à proximité du lac Tanganyika.

Un autre site abritant 143 ménages est déjà fonctionnel à Gitaza, d’après l’administrateur communal de Muhuta.

Insatisfactions des futurs déplacés de Bugarama

Les victimes restent sur leur soif. Jean Marie Ntakizonkiza vient de passer huit mois dans une salle de classe de l’Ecole Primaire Nyaruhongoka. « Moi, j’ai onze enfants. Comment allons-nous vivre dans une seule chambrette ? » Agé de 53 ans, cet homme se demande où il va mettre ses chèvres, ses poules, etc. Un endroit qui ne rassure pas aussi. Installé au bord du lac, la partie sera inévitablement inondée, en cas de fortes précipitations. La chaleur y sera sans doute élevée, ce qui augmentera, selon lui, le taux de paludisme. Au lieu d’installer un site, M. Ntakizonkiza demande au gouvernement de leur trouver d’autres terres. « Avec l’appui des bienfaiteurs, nous pourrions construire nos maisons ». Cette vie de promiscuité, poursuit-il, aura un impact négatif sur l’éducation des enfants.

D’autres demandent au gouvernement de protéger les maisons, qui n’ont pas été emportées par des éboulements et des inondations, en canalisant les eaux des rivières.

Par ailleurs, certains dénoncent une injustice dans la confection des listes de victimes. « Nous avons été touché de la même façon. Mais, comment les autorités se sont-elles arrangées pour choisir seulement 17 personnes sur notre colline », se révolte un homme de la colline Nkuba, zone Gitaza, commune Muhuta, province Rumonge. Pour lui, tout le monde devait être installé dans un autre endroit.

M.Ndimurugohe leur demande d’être patients. « Nous continuons à chercher des bienfaiteurs. Nous sommes conscients que le site est petit, mais quand on est dans un camp de déplacés, il y a certains besoins dont on doit se priver. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Jereve

    L’état est occupé ailleurs à chasser les opposants, toutes affaires cessantes. Ne lui demandez de s’occuper des victimes de catastrophes naturelles.

  2. MUGABARABONA

    Ubu ni ukugwanira ubutegetsi butitaho abanyagihugu gusa. Ibindi, circulez, il n’y a rien à voir !!!

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