Des quartiers Kajiji, Busoro, Musama dans la zone Kanyosha et Kinanira II dans la zone Musaga au sud de la ville de Bujumbura viennent de passer quatre jours sans l’eau potable. La population appelle la Regideso à intervenir dans les brefs délais. Cette dernière promet de régler ce problème sous peu.
A 10 heures ce 3 octobre dans le quartier Kajiji dans la zone urbaine de Kanyosha, des gens surtout des femmes sillonnent le quartier à la recherche de l’eau potable. Certains font un trajet de plusieurs kilomètres vers les autres quartiers. Ils se disent fatigués suite de cette pénurie d’eau.
« Les robinets sont à secs depuis jeudi 29 septembre. On ne se lave plus. On ne fait plus de la lessive. Nous devons parcourir de longs trajets pour trouver en peu d’eau potable », confie un habitant du quartier Kajiji rencontré avec quatre bidons sur un vélo à la recherche de l’eau. Selon lui, il doit passer par différents quartiers pour trouver de l’eau qu’est devenue rare dans cette zone.
Il dénonce que des bicyclistes vendent un bidon de 20 litres d’eau à plus de 1000 BIF : « Certaines familles ont besoin d’au moins 10 bidons par jour. Comment peut-on subvenir à d’autres besoins si un bidon d’eau s’achète entre 1.000 et 2.000 BIF ?».
Pour certaines familles, l’hygiène n’est plus assurée. Ceux qui utilisent des toilettes à siège doivent aller se soulager chez leurs voisins qui ont des toilettes traditionnelles. « On ne peut pas cuire, nettoyer la maison et prendre la douche avec un bidon d’eau. Si rien n’est fait, on risque d’attraper des maladies des mains sales », indique une autre femme habitant ce quartier de Kajiji.
Christine, aussi habitante de ce quartier, peine à nourrir sa famille suite à cette pénurie : « Pour des enfants qui vont à l’école chaque matin, on se débrouille avec un petit-déjeuner de pain et de jus comme on n’a pas d’eau pour préparer du thé. Parfois, ils rentrent à midi sans qu’on n’ait encore préparé le déjeuner ».
Selon Collette Ntibagengeza, une septuagénaire, des habitants font recours à la rivière Kizingwe : « Nos enfants sont fatigués de parcourir tous les quartiers à la recherche de l’eau. Pour le moment, certains utilisent l’eau de la rivière Kizingwe qui est très sale ». Elle appelle la Regideso à résoudre ce problème le plus tôt possible pour prévenir des maladies de mains sales.
La situation est la même dans les quartiers de Musama et Busoro dans la même zone urbaine de Kanyosha. Des bicyclistes y font un business. Ils parcourent des kilomètres à la recherche de l’eau pour le vendre à des prix exorbitants.
Des travailleurs domestiques en sont victimes
Le quartier Kinanira II dans la zone urbaine de Musaga n’a pas aussi été alimenté en eau potable depuis jeudi 29 septembre à 5h du matin. Des habitants surtout des domestiques doivent porter des bidons remplis d’eau sur la tête et parcourent plusieurs kilomètres, dans cette zone où les vélos, les motos et les tricycles ne sont pas permis de circuler.
« Porter un bidon d’eau depuis la deuxième avenue de Musaga jusqu’à Kinanira II n’est pas facile. Depuis ce matin, j’ai déjà fait trois tours avec ce bidon. On ne peut pas payer un taxi de 10 mille BIF pour transporter quatre bidons d’eau. Je suis vraiment fatigué », indique Jonas, un domestique rencontré dans ce quartier. Il prévient d’abandonner son travail si la situation ne change pas.
Même son de cloche avec E.I., une bonne dans une famille basée dans ce quartier. Elle témoigne avoir vécu le calvaire depuis ces quatre derniers jours : « Imagine que je dois trouver de l’eau pour la cuisson, le nettoyage de la maison, la toilette, la lessive et la douche. En plus, je dois faire d’autres activités domestiques. J’ai tant souffert depuis jeudi de la semaine passée ». Elle appelle la Regideso à faire le tout possible pour réalimenter ce quartier en eau.
Le directeur de l’Eau dans la Régie de production et de distribution d’eau et d’électricité (Regideso), Innocent Nkurunziza, promet que le problème de pénurie de l’eau dans les quartiers du sud de la capitale économique sera résolu sous peu. « Un de nos groupes motopompes a cédé et a atteint son amortissement. On s’est mobilisé pour mettre en place les installations adéquates afin de toujours distribuer l’eau en quantité suffisante vers ces localités du sud de la ville de Bujumbura », explique-t-il.
Selon lui, les nouvelles installations sont au complet et l’équipe technique est en train de préparer la remise en service.
En ce qui des pénuries d’eau qui s’observent souvent dans certains quartiers de la ville de Bujumbura, Innocent Nkurunziza indique que la Regideso a du mal à servir des quartiers où il y a des constructions anarchiques.
Il appelle l’administration locale ainsi que les services chargés de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme de prendre le devant pour faciliter les services de la Regideso.