Le bilan des dégâts causés par les glissements de terrain dans le quartier Mugoboka de la zone urbaine de Rohero est trop lourd. Environ 500 habitants ont déjà quitté les lieux à cause de fréquents glissements de terrain causés par de grandes fissures menaçant les habitations ainsi que les routes menant vers cette localité. L’administration ainsi que les habitants de Mugoboka II font appel à une assistance urgente avant que le pire ne se produise.
La situation dans le quartier Mugoboka II est très alarmante, en particulier dans la cellule Busekuro, la plus touchée par ces glissements de terrain. Presque toutes les maisons d’habitation se sont déjà effondrées, d’autres, présentant de grandes fissures, sont sur le point de s’écrouler.
Les propriétaires de ces dernières, sont en plein travaux essayant de sauver les toits, les vitres ainsi que les portes qui étaient sur leurs maisons. Dans les rues, les gens déménagent à grand nombre.
C’est une désolation totale chez la famille de Sylvie Mushiranzigo, habitante du secteur Busekuro du quartier Mugoboka II. Sa maison de 4 chambres s’est effondrée dans la nuit du 22 avril à cause des glissements de terrain qui sèment la panique dans leur localité. « Cela s’est produit vers une heure du matin. J’ai dû faire dormir les enfants dans le clapier et moi j’ai passé toute la nuit en rangeant les briques avec l’aide des voisins », témoigne-t-elle.
Ne sachant pas à quel saint se vouer, cette mère demande de l’assistance. « J’ai nulle part où aller. Toutes les maisons que j’ai essayé de demander pour louer sont à 400-500 mille francs. Où vais-je trouver cet argent ? », lâche-t-elle, se souciant du logement de ses enfants qui risquent de passer une autre nuit dans le clapier.
Même situation chez Désiré Hatungimana, qui venait à peine de s’installer dans le quartier. « Je louais une maison de 40 mille. Toutes les maisons que je cherche aujourd’hui nécessitent un loyer dépassant mes revenus et je ne peux même réclamer l’avance que j’avais donné, car ce n’est pas la faute du propriétaire de la maison », se lamente-t-il.
Craignant pour leur sécurité, les habitants du quartier Mugoboka II alertent. « Que le gouvernement nous vienne en aide en nous donnant au moins un endroit pour loger », demandent-ils.
Les autorités à la base craignent des maladies pouvant survenir
Les autorités à la base dans le quartier Mugoboka II dressent un bilan de 97 maisons d’habitations soit environ 500 habitants qui ont déménagé. Un bilan qui ne cesse de s’alourdir, indique Abraham Hatungimana, chef de cellule Busekuro.
« Nous avons alerté auprès de nos autorités hiérarchiques avec des rapports réguliers mais aucune intervention jusqu’à maintenant », confie-t-il.
Et d’interpeller les plus grandes autorités de venir s’enquérir au moins de cette situation afin d’apporter leur assistance à la population de Mugoboka II, en particulier celle de Busekuro.
Les autorités à la base du quartier Mugoboka II déplorent également une pénurie d’eau potable suite à la dislocation des tuyaux d’eau de la Regideso causée par ces glissements des terrains.
Le chef de cellule de Busekuro fait savoir que tous les 7 robinets publics installés dans le quartier Mugoboka II sont à sec à cause de cette dislocation des tuyaux.
Et pour s’approvisionner en eau potable, les habitants dépensent au moins 3 000 à 5 000 francs par jour, révèle-t-il. « Nous demandons à la Regideso de nous trouver une autre source car nous risquons d’attraper des maladies si rien n’est dans l’urgence ».
Un même phénomène de glissements des terrains ayant causé l’affaissement d’environ une centaine de maisons d’habitations s’est produit dans le quartier Mugoboka I.
Le phénomène était dû suite à l’effondrement des berges de la rivière Ntahangwa. L’Obuha (Office burundais pour l’habitant) avait lancé des travaux de réhabilitation de ces berges mais ces derniers sont à l’arrêt depuis un bout de temps.
La situation décrite dans cet article est vraiment alarmante. Les glissements de terrain dans le quartier Mugoboka II ont déjà causé l’effondrement de nombreuses maisons, forçant des centaines de personnes à quitter leurs foyers par mesure de sécurité. Les témoignages poignants des habitants, comme celui de Sylvie Mushiranzigo, illustrent la tragédie humaine qui se déroule dans cette communauté.