Un demandeur d’asile rwandais est porté disparu. Ancien de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) reconverti dans le renseignement, Emmanuel Manirafasha était arrivé dans la province de Cibitoke craignant pour sa sécurité.
Emmanuel Manirafasha était entré sur le territoire burundais le jeudi, 22 septembre 2011 vers 11heures en quête d’asile politique. Ce démobilisé de la Rwandes Defense Force(RDF), l’actuelle armée rwandaise, s’était rendu à la position militaire de Nyempundu commune Mugina, province Cibitoke. De la position militaire de Nyempundu, il a été transféré directement au chef-lieu de la zone où il a passé la nuit. Le lendemain, il est conduit chez l’administrateur communal où il subit des interrogatoires.
Né en 1973 à Gihete, sous-colline Karambo, en province Ouest Rusizi, ce père de cinq enfants dit qu’il s’était enrôlé, vers les années 1993, dans la rébellion du Front Patriotique Rwandais (F.P.R), alors en lutte contre le régime du président Juvénal Havyarimana.
Il affirme avoir été démobilisé en 2002 avec le grade de sergent et ensuite travaillé pour les services de renseignement rwandais jusqu’en 2011. Selon toujours ses dires, sa mission était de faire les enquêtes sur les crimes au Rwanda et en RDC. Dans ce cadre, il dit avoir produit rapports qui n’auraient pas plu à son gouvernement. D’où sa décision de fuir le Rwanda pour s’exiler au Burundi après avoir passé tout un mois dans la brousse.
« Un aventurier en quête de visa »
Chaque fois, il demande d’être considéré comme exilé politique fuyant le gouvernement rwandais. Un cadre de l’Office National de Protection des Réfugiés et Apatrides (ONPRA) qui était au courant de la situation de ce demandeur d’asile dit n’avoir aucune trace de lui. Il indique seulement qu’il a été conduit à Bujumbura par des agents du Service National de Renseignement du Burundi(SNR). Cette dernière version est confirmée par le chef du SNR à Cibitoke et par Paul Ndimubandi, administrateur de la commune Mugina. Ce dernier affirme qu’Emmanuel Manirafasha a été remis au SNR pour de plus amples enquêtes ; car, affirme-t-il, l’autorité communale n’est pas habilitée à donner l’asile politique.
Contacté au sujet de ce cas, l’Ambassade du Rwanda à Bujumbura dit ne pas connaître cet individu et qu’aucun ressortissant rwandais n’a été arrêté au Burundi dans pareilles circonstances. « Il n’a jamais fait partie ni de l’armée ni des services de renseignement rwandais. C’est peut-être l’un de ces aventuriers en quête de visas pour l’Europe », a dit à Iwacu, chargé d’affaires de l’Ambassade du Rwanda, Désiré Nyaruhirira.