C’est la désolation dans la zone Nyamakarabo, en commune Mugina de la province Cibitoke au Nord-Ouest du Burundi. Les pluies diluviennes de la nuit de ce mercredi 4 décembre 2019 ont causé des éboulements de terrain et des dégâts humains.
Ce sont les sous-collines de Nyempundu, Rukombe Gikomero et Rwamagasha qui sont les plus touchées. Les collines voisines du Rwanda n’ont pas été épargnées. Le bilan provisoire établi par l’administration locale de 24 morts et d’une trentaine de personnes introuvables jusque ce jeudi, fait froid dans le dos.
Les forces de l’ordre, des agents de la Croix Rouge en collaboration avec les survivants de la zone sinistrée de Nyamakarabo, étaient pendant toute la journée de ce jeudi en train de rechercher des miraculés et de retirer de la boue des corps sans vie. C’était surtout sous les décombres des maisons complètement démolies.
Epaulés par des agents de la Croix Rouge, des rescapés ont passé toute la journée de jeudi à rassembler les cadavres et à les transporter sur des civières de fortune jusqu’à des endroits hors de danger. Des pleurs et des sanglots des survivants de cette catastrophe accompagnaient ces navettes funèbres.
«Il y a des familles entières que nous ne parvenons pas à retrouver, elles sont complètement ensevelies dans la boue. Leurs maisons et leurs cultures ont été emportées », se désole un survivant rencontré à Rukombe dans cette même zone de Nyamakarabo.
Selon les témoignages des rescapés de la sous colline de Gikomero, il a commencé à pleuvoir vers 19 heures et c’était de fortes pluies quand des bruits assourdissants se sont fait entendre dans les montagnes surplombant nos villages. «C’étaient des éboulements, des pans de collines qui dévalaient du haut des montagnes emportant nos maisons et nos cultures».
Ces rescapés appellent à l’aide : «Nous n’avons plus rien, nos maisons et nos réserves de vivres ont été emportées. Nous demandons au gouvernement de nous chercher des abris, des médicaments et de l’aide alimentaire, c’est urgent».
Quelques administratifs à la base ont appelés les populations habitant sur les flancs des collines sinistrées à se mettre à l’abri en cherchant des endroits plus ou moins sûrs pour y passer la nuit.
Ce même message a été réitéré par le gouverneur de la province de Cibitoke, Joseph Iteriteka, il a enfilé ses bottes en caoutchouc et s’est rendu sur les lieux pour réconforter cette population sinistrée. Selon lui, le bilan peut s’alourdir.