L’AVDP estime qu’il faut beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions carcérales dans la principale prison du pays. La CNIDH n’est pas de cet avis.
« La surpopulation. Voilà le trait le plus saillant quand on visite la prison de Mpimba. » Observation de Jean Pierre Ninteretse, président de l’association volontaire pour la défense des droits des prisonniers (AVDP). Selon Jean Baptiste Baribonekeza, président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNIDH), la prison de Mpimba abrite plus de trois mille prisonniers. Elle avait été conçue à l’époque coloniale pour en accueillir huit cents.
Autre point faible non moins important : l’hygiène. L’AVDP constate que le niveau d’hygiène n’est pas des meilleurs dans cette prison. « Quand il y a une visite annoncée, peut-être que des efforts sont consentis pour élever le niveau de l’hygiène dans cette prison. »
Pour ce qui est des infrastructures, l’AVDP déplore le fait que les mineurs ne soient pas complètement séparés des prisonniers adultes. « Certes, les locaux sont séparés. Mais pendant le jour, les mineurs sont en contact avec les prisonniers ayant commis des crimes graves, tel l’assassinat. »
Mais il loue le fait que le nouveau quartier des femmes est complètement séparé de celui des hommes. Et les conditions de vie chez les femmes sont relativement bonnes.
Mais par-dessus tout, M. Ninteretse trouve alarmant le fait que 66% de la population carcérale sont des prévenus. Pour lui, la prison devrait abriter plus de condamnés que de prévenus. Sur ce, il constate que le personnel administratif ne déploie pas suffisamment d’efforts pour le traitement rapide des dossiers.
Autre son de cloche à la CNIDH
« Nous constatons que c’est une prison bien tenue. On ne peut pas dire qu’elle est belle pour autant, mais quand même les conditions de détention sont assez adéquates au regard des standards internationaux et du niveau de vie de ce pays », a déclaré Jean-Baptiste Baribonekeza, président de la CNIDH, ce mardi 20 septembre à la prison de Mpimba de Bujumbura. Il lançait une campagne qui vise à évaluer les conditions de détention à travers toutes les prisons du pays.
Plus concrètement, le président de la CNDIH apprécie la façon dont les autorités traitent les prisonniers. « Quand nous sommes arrivés ici, les responsables étaient en train de vérifier les dossiers de prisonniers qui sont dans une situation de détention prolongée sans que leurs dossiers aient pu être traités au niveau judiciaire. » Autre constat : les services sociaux (alimentation, logement, hygiène) témoignent d’une prison bien entretenue.
Préoccupations pas si éloignées de celles de l’AVDP
La CNDIH constate des cas de beaucoup de prisonniers qui n’ont pas encore eu l’occasion de s’expliquer par rapport à leur détention et ceux qui ont eu l’occasion de plaider leur cause, mais qui n’ont pas encore été signifiés du jugement rendu. Selon elle, il existe quelques cas de prisonniers qui n’ont pas pu bénéficier des mesures de libération comme la libération provisoire, mais qui n’ont pas encore eu de mandat leur permettant de sortir de prison.
Pourtant invitée, la presse n’a pas été autorisée à accompagner les commissaires de la CNIDH à l’intérieur de la prison pour être témoin de la situation réelle qui y prévaut.
Bareke umusi bashikiriwe niho bazomenya ko abapfungwa bafashwe neza.