Cela fait 18ans que l’avion qui transportait les présidents Juvenal Havyarimana (Rwanda) et Cyprien Ntaryamira (Burundi) en provenance d’Arusha (Tanzanie) a explosé au dessus de l’aéroport international de Kanombe, à Kigali. Jusqu’ici, la lumière sur l’assassinat de M. Ntaryamira n’est pas toujours faite.
Les cérémonies de cet anniversaire se sont déroulés au palais du 1er novembre où sont enterrés plusieurs dignitaires burundais, dont le Président Cyprien Ntaryamira et ses deux ministres, Ciza Bernard (ministre d’Etat à la Planification et au développement) et Simbizi Cyriaque (ministre de la Communication et porte –parole de l’Etat) morts avec lui lors du crash. Elles ont débuté par une prière dirigée par l’archevêque de Bujumbura, monseigneur Evariste Ngoyagoye, suivie de la lecture complète du curriculum vitae de l’illustre disparu. Ensuite, le président de la République et son épouse, le corps diplomatiques, les familles des défunts ainsi que les représentants des partis politiques agrées au Burundi ont déposé des gerbes de fleurs sur les différentes tombes. Les cérémonies ont été clôturées par la diffusion d’un extrait du discours du président Ntaryamira, le jour de son investiture.
Des contradictions
Selon Léonce Ngendakumana, président du parti Sahwanya-Frodebu, l’Etat a peur de creuser le dossier de l’assassinat de Cyprien Ntaryamira pour trouver les auteurs et préfère le réserver à la Commission Vérité et Réconciliation. Mais pour le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, l’affaire de l’assassinat du Président Ntaryamira est entre les mains des experts qui n’ont pas encore éclairci ce cas. Selon lui, cette affaire ne pourrait être traitée par la Commission vérité et réconciliation car le président n’est pas mort sur le territoire du Burundi, mais du Rwanda. Quant à l’indemnisation de la famille, elle sera faite quant les assassins du président seront retrouvés, ajoute le porte-parole du gouvernement.
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