Suite au décès de l’ancien président tanzanien Benjamin William Mkapa, ancien facilitateur des pourparlers inter-burundais, survenu ce 23 juillet à l’âge de 81 ans, les politiques burundais parlent d’un homme de dialogue malgré les quelques ratés.
Pour l’ancien président Domitien Ndayizeye qui a côtoyé cet illustre disparu, feu président Benjamin W. Mkapa s’est beaucoup investi comme son prédécesseur feu président Julius Nyerere dans la stabilisation du Burundi.
« Il a beaucoup soutenu le Burundi pour parvenir à l’Accord d’Arusha, négocier le cessez-le feu et à l’intégration dans les institutions du parti Cndd-Fdd », souligne Domitien Ndayizeye.
Pour lui, Mkapa était guidé par le même esprit contrairement aux autres chefs d’Etat africains, qui aujourd’hui, se préoccupent moins des intérêts de leur pays, encore moins des intérêts des autres pays. « La Tanzanie vient de perdre une grande personnalité et les Burundais devraient l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure », souligne-t-il.
Ndayizeye dit aussi que Mkapa était désemparé lorsque les gens ne se mettaient pas d’accord. « Malheureusement, il n’a pas été soutenu lors des derniers pourparlers », déplore-t-il.
Anicet Niyonkuru, président du parti CDP et ancien secrétaire exécutif de la plateforme des partis d’opposition en exil, CNARED est aussi du même avis. « Mkapa a fait tout ce qu’il a pu pour qu’il y ait retour à la paix au Burundi», affirme-t-il.
Toutefois, il précise que Mkapa a rencontré de sérieux problèmes. « Il y a le sabotage de l’opposition et le gouvernement qui ne voulait pas participer dans certaines sessions de ses pourparlers. Cela ne lui a pas facilité la tâche ».
Anicet Niyonkuru garde de lui un homme posé, et à l’écoute tout en précisant que Mkapa a pu faire un travail de fond vu le rapport qu’il a présenté aux chefs d’Etat de la sous-région et aux Nations unies.
Pour Marie-Louise Baricako, qui a représentée l’association des femmes et filles pour la paix et la sécurité au Burundi aux pourparlers inter-burundais organisés par l’ancien président tanzanien, Benjamin William Mkapa, ce dernier fait partie de l’histoire du Burundi.
« Lors des négociations et de la signature de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi, il était présent, avec tout le soutien. Il sera l’un des garants dudit accord », souligne Mme Baricako.
Elle indique aussi que dans la crise de 2015, Mkapa a été désigné comme facilitateur du dialogue inter-burundais pour le compte de la Communauté Est-Africaine et il démissionnera en février 2019 sans avoir accompli sa mission. : « Il n’a eu ni la collaboration des dirigeants du Burundi, ni le soutien et l’engagement des dirigeants de la région», regrette-t-elle.
Mme Baricako fait savoir qu’elle retiendra sa détermination à faire tout ce qui était possible pour s’acquitter de la tâche que la sous-région lui avait confiée.