Environ 600 maisons ont été inondées et une avenue communément appelée ’’Ku Nzoka’’ située à Kinyinya II de la zone Rukaramu est impraticable suite à la montée des eaux du lac Tanganyika. Le caniveau évacuant les eaux en provenance des habitations est débordé. Désemparée, les habitants de cette localité appellent le gouvernement au secours.
Plus de 1.800 personnes sont victimes des inondations à Kinyinya II depuis la montée des eaux du lac Tanganyika l’année dernière, fait savoir Samuel Uwimana, chef du quartier Kajaga II. « L’eau en provenance du caniveau de Maramvya ne s’écoule plus vers le lac, car ce dernier a le même niveau que le caniveau d’évacuation. Jusqu’à maintenant, nous avons environ 18 000 victimes de cette situation ».
Dans le quartier Kajaga II, l’avenue appelée « Ku Nzoka » qui est près du caniveau d’évacuation des eaux en provenance de Maramvya et dans les plantations de riz s’est littéralement transformée en une rivière. Elle est à moitié envahie par la jacente d’eau.
« On ne passe plus par cette avenue. Depuis la montée des eaux du lac Tanganyika, cette route ne dépasse plus 200 mètres. L’autre partie a été inondée par l’eau. Certaines maisons sont à l’abandon. Une canalisation de l’eau du caniveau est nécessaire pour remédier à ce problème », propose Jacques Ndayisaba, un habitant de cette localité.
Selon lui, l’eau en provenance de Maramvya s’ajoute à l’eau qui provient des plantations de riz et à l’eau venant des ménages pour se diriger vers le lac, mais avec la montée des eaux du lac, l’eau ne s’écoule pas et fait demi-tour pour inonder la route et les maisons d’habitations se trouvant près du caniveau de l’avenue ’’Ku Nzoka’’.
Des manques à gagner…
De l’autre côté, sur l’avenue « Congomani Hôtel », à quelque 500 mètres de la route goudronnée, des pirogues sont utilisées pour le transport des personnes. « Nous sommes obligés de prendre des pirogues pour arriver sur la 3ᵉ colline de Kinyinya. On paie 500 BIF par personne et nous sommes obligés de payer cet argent sans négociation, car on n’a pas d’autre choix. Il y a une grande profondeur, on ne peut pas prendre le risque de se noyer », déplore Ange Kaneza.
Les habitants rencontrés dans le quartier Kajaga III appellent le gouvernement au secours. « On vit une situation difficile. Imaginez-vous avec cette pauvreté, payer chaque jour 3 000 BIF pour les pirogues pour se rendre au lieu de travail, en ajoutant également 6 000 BIF de transport dans le bus pour 6 personnes. C’est tellement cher. Des fois, mes enfants rentrent chez leurs tantes. Le gouvernement devrait voir comment trouver la solution à cette situation ».
Camile Bizimana, une des victimes de ces inondations qui s’est déplacée vers Kinama, raconte son calvaire : « J’avais contracté une dette dans la banque pour construire ma maison. Quelques mois après le déménagement, les eaux du lac Tanganyika étaient déjà à ma porte. J’ai été obligé de déménager encore vers Kinama parce qu’au fur et à mesure que les eaux montaient, la maison devenait inhabitable. C’est une grande perte dans ma vie, Dieu seul sait à quel point j’en ai souffert ».
Interrogé, le chef de zone Rukaramu explique que tous les problèmes résultent de l’inondation qui a frappé la zone et ses environs. « Le caniveau a été réduit en largeur par le projet PNS-DRIM Imbo-Moso qui a renouvelé les routes et a construit les berges du caniveau. De ce fait, l’eau déborde et inonde les ménages. Il y a également certains investisseurs qui ont bouché le caniveau au niveau du lac, ce qui empêche un bon écoulement des eaux ».
Selon lui, la construction des digues sur les berges du caniveau est nécessaire afin de maintenir l’eau dans le caniveau. « Il me faut un entretien avec le responsable de l’aéroport Melchior Ndadaye pour voir comment l’eau qui provient de Maramvya en passant par le terrain de l’aéroport peut être canalisée directement vers la rivière Mutimbuzi sans passer par le caniveau de l’avenue ’’Ku Nzoka’’ », suggère cet administratif à la base.
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