Mardi 03 décembre 2024

Environnement

Montée des eaux du lac Tanganyika : des parcelles et routes non protégées menacées

25/07/2024 Commentaires fermés sur Montée des eaux du lac Tanganyika : des parcelles et routes non protégées menacées
Montée des eaux du lac Tanganyika : des parcelles et routes non protégées menacées
Plusieurs plages ont utilisé des enrochements et des gabions pour stopper l'eau

Face aux inondations, certaines infrastructures situées sur le littoral du lac Tanganyika ont pu se protéger. Plusieurs plages ont dû adopter des mesures pour assurer la continuité de leurs activités au grand dam des infrastructures qui n’ont pas pris leurs précautions. Des conséquences sont dévastatrices.

Parmi les exemples les plus frappants, il y a l’avenue du Large, située le long du lac Tanganyika, à côté du restaurant Tanganyika, dont une partie est submergée par les eaux. Cette situation menace non seulement l’état de cette route, mais aussi la sécurité des usagers. Les parcelles adjacentes aux plages et hôtels, telles que l’hôtel du Lac Tanganyika, Miami Beach, World Beach, Cantique Beach et le restaurant Tanganyika, sont constamment inondées faute de mesures de protection adéquates. Kwizera Remy, le gérant de World Beach, reconnaît que certaines parcelles proches de son établissement sont affectées par la montée des eaux du lac Tanganyika. « Les eaux nous ont surpris cette année, malgré notre préparation anticipée. Elles ont contourné nos installations par les parcelles voisines non protégées. Nous avons décidé de renforcer nos barrières en élevant les protections de plus de 3 mètres, en utilisant des enrochements et des gabions pour stopper l’eau », explique-t-il.

Remy souligne également les efforts de collaboration avec les voisins pour tenter de résoudre le problème ensemble, mais le manque de moyens et d’autres raisons inconnues ont empêché une réponse collective efficace. « Nous avons essayé de mobiliser nos voisins pour lutter contre la montée des eaux ensemble, mais ils n’ont pas écouté notre appel. Nous avons dû travailler seuls pour sécuriser nos infrastructures. D’autres ont tenté de suivre notre exemple, mais c’était déjà trop tard », ajoute-t-il.

Le lac Tanganyika a connu une montée des eaux qui a des répercussions significatives sur les communautés. Les causes de cette montée sont multiples, notamment les fortes pluies persistantes et des cas de glissements de terrain. De plus, des actions anthropiques, telles que le déversement de déchets dans le lac et les constructions anarchiques sur son littoral, contribuent également à l’aggravation de la situation.

Depuis le 19ème siècle, le lac Tanganyika a connu des fluctuations importantes, avec une variation de 11 mètres. Le niveau maximal de 783,6 mètres a été atteint en 1878, et le niveau minimal de 772,5 mètres en 1902. La dernière montée significative du niveau du lac a été observée dans les années 1964-1965, avec un niveau de 776,5 mètres. Depuis 2019, le niveau du lac progresse, atteignant des pics élevés. En 2024, le niveau du lac se situait à 776,72 mètres le 14 mars, dépassant le niveau le plus élevé enregistré en 2023.

Les conséquences de cette montée des eaux sont graves. Les inondations ont causé des déplacements de population, affectant plus de 52 000 personnes au Burundi. Les perturbations économiques sont également notables, avec les opérations de manutention de bateaux largement affectées au port de Bujumbura, impactant le volume des échanges régionaux. Les récentes inondations augmentent également les risques sanitaires, l’eau stagnante favorisant la propagation de maladies transmises par l’eau comme le choléra et la bilharziose, et augmentant les gîtes larvaires du paludisme. Les populations des zones inondées sont également exposées à des dangers supplémentaires, notamment la présence de faune dangereuse telle que les hippopotames et les crocodiles.

Les citadins qui affluent pour profiter des plages bordant le lac Tanganyika exhortent le gouvernement à prendre des mesures de protection rigoureuses afin de prévenir de telles catastrophes à l’avenir. Iwacu a contacté le ministère chargé de l’Environnement pour connaître les mesures envisagées pour protéger les parcelles, les routes et autres infrastructures menacées, mais n’a pas reçu de réponse.

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