Exilé depuis Janvier 2015, le surnommé Mkombozi est de retour dans son pays natal depuis ce 23 juillet 2021. Iwacu l’a rencontré à Bujumbura quelques jours après son arrivée.
Ton expérience en exil ?
Je suis parti en janvier 2015, depuis lors, j’ai passé par plusieurs pays de la sous-région, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie. La vie n’était pas du tout facile, tant sur le plan personnel que professionnel.
Par chance pour moi, je n’ai jamais eu de graves difficultés financières. J’ai profité de mon exil pour prendre des cours de musique, à travailler avec des producteurs internationaux surtout à Kampala et à Dar es-Salaam. Je dirais que j’ai profité de mon exil.
Tu rentres au pays aujourd’hui, qu’en est-il de ta sécurité ?
Quand l’option est de tout laisser et prendre la décision de quitter son pays, c’est très difficile, il en est de même pour regagner son pays, quand je suis parti mon cœur me disait de partir, je ne peux pas dire que je suis en sécurité mais c’est mon cœur m’a dit de revenir quand même.
Donc, vous êtes revenu malgré la peur pour votre sécurité ?
Je n’ai tué personne, je n’ai fait du mal à personne, je n’ai fait que chanter. Ma volonté de revenir au pays a vaincu ma peur. La plus grande punition que les gens pensent qu’ils peuvent me donner, c’est la mort, mais ce ne serait pas une punition pour moi.
Je ne pourrais pas me battre contre la mort, je sais que tôt ou tard je vais mourir de toute façon. A un certain moment on se dit que si on doit mourir, on mourra quand même, et comme tous les autres.
Après les menaces qui t’ont poussé à l’exil, pouvons-nous espérer revoir Mkombozi sur scène ?
Je ne suis pas l’auteur de mes chansons, les paroles sont dictées par Dieu. J’ai grandi en exil en Tanzanie, lorsque je suis rentré, je me suis installé à Buyenzi, un monde pratiquement Swahili, mais j’écris de très belles chansons en Kirundi.
Personne ne saurait que j’ai grandi en Tanzanie, ceci montre que c’est Dieu qui parle en moi. Mkombozi, le compositeur sera toujours le même, mais Mkombozi le chanteur sera un autre avec beaucoup plus d’expérience.
Etes-vous toujours en contact avec le groupe Lion Story, pouvons-nous espérer les revoir, eux aussi au Burundi ?
On a travaillé ensemble quand on était au Burundi, on est resté en contact en exil, même aujourd’hui on est en contact. Ils sont toujours ensemble, ils travaillent comme ils peuvent.
On parle souvent de la musique donc je ne saurais pas quand ils vont regagner leur mère patrie. Tout ce que je sais, c’est que tôt ou tard, ils vont aussi revenir, tout le monde veut rentrer dans son pays, je sais aussi qu’ils vont rentrer un jour.
Des projets ? De nouveaux singles ?
Au Burundi comme en Afrique, on a tous des problèmes communs, celui qui se présente comme ton ennemi aujourd’hui, a aussi des problèmes et des ennemis.
Moi je me bats contre notre ennemi commun. Je me bats contre ceux qui nous volent notre avenir, ceux qui nous volent nos projets, ceux qui volent l’avenir de nos pays.
Pour cela, j’ai beaucoup de chansons en kirundi, en swahili, en anglais mais également en Luganda. Des clips vidéo, on fera bientôt même une tournée à travers le pays.
Mkombozi, venu de loin
Né en 1990 en province de Makamba au sud du Burundi, ce rappeur burundais, qui est parmi les plus incisifs, s’exile en Tanzanie à l’âge de 3 ans avec sa mère lors de la crise de 1993.
Adolescent, il aime chanter et fait des shows au camp des réfugiés de Mtabila en Tanzanie.De son vrai nom, Thomas Nzeyimana, il rentre au Burundi en 2009, pour s’installer dans le quartier de Buyenzi, en mairie de Bujumbura, c’est durant la même année qu’il sort son premier single, Zawadi ya Mwaka.
Chanteur et compositeur des chansons comme Urudubi , Ishure et d’autres singles, c’est le titre Nzeyimana qui lui vaut des menaces de mort et le pousse à s’exiler en janvier 2015 à Kampala, un deuxième exil pour ce rappeur qui le marque.
Leta mvyeyi nkozi n’a aucun problème avec Mkombozi même les anti 3è mandat devraient être amnistiés puisque le mandat en question est passé , il faut tourner la page sinon la déchirer complètement
Sil continue à chanter des choses qui peuvent ne pas plaire au Gouvernement, des choses que plusieurs personnes voient mais que personne n’ose dénoncer, et qu’il reste sain et sauf , ce sera une preuve que le Gouvernement avance sur le respect de la liberté d’expression et d’opinions, passant notamment par l’expression artistique.
Wait and see.