Dimanche 24 novembre 2024

Politique

Mitakataka : Manassé, la menace

Mitakataka : Manassé, la menace
La permanence vandalisée

À deux reprises, la permanence du parti Sahwanya-Frodebu dans la zone Mitakataka de la nouvelle commune de Bubanza a été vandalisée. Certains militants de ce parti sont en cavale, tandis que d’autres vivent dans la peur à cause des menaces. Manassé Nzobonimpa et le chef de zone Mitakataka sont accusés d’être derrière cette situation. Certains politiques dénoncent une « intolérance politique » à la veille des élections.

Dans la matinée de ce mardi 6 août 2024, c’était la désolation chez les inziraguhemuka, membres du parti Sahwanya-Frodebu, de la zone Mitakataka dans la nouvelle commune de Bubanza. Une permanence de ce parti a été, pour la deuxième fois, vandalisée.

Il est presque midi, le soleil est au zénith. Nous arrivons à Mitakataka pour essayer de comprendre et constater ce qui se dit. À Iwacu, c’est ainsi que l’on procède. Aucun signe visible d’une permanence abritant ce parti. Nous appelons directement Barthélémy Ngendabanyikwa, représentant du Frodebu dans la localité de Mpanda.

Nous sommes invités à nous rendre vers la permanence honnie. À notre arrivée, le lieu semble désert. « Attention, il est interdit de s’approcher de cette maison. Vous risquez votre vie », nous avertit un jeune garçon rencontré à quelques mètres de la permanence vandalisée mais repeinte de nouveau.

Assis sous un arbre, près de la permanence et en train de partager un verre, certains membres du Frodebu semblent surveiller les mouvements aux environs de leur local. Interrogés, ils disent ne pas comprendre ce qui leur arrive.

« Qu’ils nous laissent tranquilles ! » Ce sont ces paroles qui revenaient sur leurs lèvres.

« C’est la deuxième fois. Alors qu’on venait de la repeindre, notre permanence a été salie avec des excréments humains. Après, ils ont lâché et nous avons finalement procédé à son inauguration. Mais le matin de ce 6 août 2024, ils ont effacé tous les écrits du parti, y compris la photo du feu président Melchior Ndadaye », raconte Barthélémy Ngendabanyikwa.

Les militants du Frodebu dans une peur panique

Après le vandalisme de leur permanence et la fuite de leurs représentants, les membres du parti Frodebu à Mitakataka disent vivre dans une peur panique. « Certains de nos membres sont en cavale de peur d’être lynchés. Ils passent tout le temps à surveiller nos mouvements. Nous sommes intimidés. À chaque fois, ils nous disent qu’ils ne veulent pas voir d’autres partis dans cette commune », racontent certains militants du Frodebu rencontrés. Tous veulent rentrer tôt pour éviter de tomber sur des patrouilles nocturnes.

Alors qu’il répondait à un appel de Manassé Nzobonimpa, Donatien Ngendakumana, responsable zonal du parti Frodebu, a échappé à une attaque. « Il est actuellement en cavale. Son téléphone est toujours détenu par Manassé .», disent nos sources.

Même leurs familles ne sont pas épargnées. « Dernièrement, ils ont passé toute la nuit à jeter des pierres sur la maison du responsable du parti Sahwanya-Frodebu dans la zone Butanuka », indiquent nos sources.

Rencontrée là où elle se cache actuellement, M.A., une nouvelle adhérente au Frodebu de la localité, raconte son calvaire. Depuis une semaine, elle a quitté son domicile. « Ma décision d’adhérer au parti Frodebu m’a apporté des ennuis. Depuis lors, des menaces fusent de partout. Il y avait une somme collectée pour la réhabilitation de ma maison, mais après ma décision, cette somme ne m’a pas été remise. J’ai ensuite été convoquée par un administratif qui m’a sommée de quitter immédiatement le Frodebu. J’ai décidé de fuir. »

Barthélémy Ngendabanyikwa et Ferdinand Sindayigaya, représentants de ce parti dans la nouvelle commune de Bubanza, estiment que cela traduit une véritable chasse à l’homme contre les membres de leur parti. Ils dénoncent ces menaces dont ils sont victimes. « Nous espérons que nous sommes tous des enfants de cette nation. Si réellement nous sommes dans un pays indépendant et démocratique, pourquoi sommes-nous considérés comme des citoyens de seconde zone ? », s’interrogent-ils.

Manassé Nzobonimpa, accusé

Le parti Frodebu indique que Manassé Nzobonimpa, ancien ténor du parti au pouvoir, et le chef de zone Mitakataka sont à la tête de cet acte de vandalisme survenu mardi 6 août. Ferdinand Sindayigaya, représentant de ce parti dans la nouvelle commune de Bubanza, affirme que Manassé Nzobonimpa est derrière cet acte ignoble. « Je l’ai vu de mes propres yeux », s’indigne-t-il.

De son côté, Patrick Nkurunziza, président du Frodebu, fait savoir que son parti éprouve un sentiment de frustration et de déception face au comportement d’un ancien dignitaire et des responsables administratifs du CNDD-FDD à la veille des élections de 2025. « C’est vraiment dommage ! Honorable Manassé Nzobonimpa et le chef de zone Mitakataka étaient personnellement impliqués dans la démolition de la permanence du Frodebu et dans la séquestration des militants de ce parti. Je me suis personnellement entretenu avec l’honorable Manassé, qui était sur les lieux au moment des faits. Après avoir écouté ce que je lui disais, il m’a raccroché au nez », se désole-t-il.

Pour lui, cela n’augure rien de bon pour les prochaines échéances électorales de 2025-2027. « Ce sont là des signes avant-coureurs de la fraude électorale en perspective », accuse Patrick Nkurunziza. Le président du Frodebu indique également que dans la nuit du 6 août 2024, quelques heures après le vandalisme de la permanence de Mitakataka, un drapeau de la permanence sur la colline Kigabiro dans la commune de Matana a été volé par des inconnus.

Manassé et le chef de zone s’expliquent

Contrat de location présenté par le Frodebu

Contacté par Iwacu pour s’exprimer sur les allégations du Frodebu, M. Nzobonimpa était injoignable. Au micro de notre confrère de la Radio Indundi Culture, Manassé Nzobonimpa explique que les reproches portés contre lui ne tiennent pas. « Il n’y a pas de vérité dans tout ce qui a été raconté. C’est un pur montage. » Cet ancien député à l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est fait savoir que le Frodebu a pris cette maison en complicité avec d’autres personnes qu’il ne connaît pas. C’est la raison pour laquelle, explique Manassé, il a décidé d’effacer tous les écriteaux se trouvant sur « sa maison ». « J’ai envoyé un employé pour les effacer. Après, ils ont profité de mon hospitalisation pour repeindre la maison. Voilà pourquoi, le matin du 6 août 2024, nous avons tout effacé avec mon employé. »

Cet ancien ténor du CNDD-FDD considère que le Frodebu devrait rendre public le contrat de location. « Qu’ils montrent le contrat de location que nous avons conclu. Et s’ils trouvent ma signature, je serai coupable. »

Manassé Nzobonimpa explique qu’il n’est plus membre du CNDD-FDD mais que son attachement à ce parti n’est pas anodin. « J’aime le CNDD-FDD, je manifesterai toujours mon attachement, où que je sois. »

Le chef de zone Mitakataka nie également son implication dans le vandalisme de la permanence du Frodebu. « Qu’il y ait ou non un contrat de location, l’administration zonale n’est pas au courant. » L’essentiel, pour cet administratif local, est que l’auteur des actes en assume la responsabilité. « À ma connaissance, cette maison a été achetée pour sa fille qui est à l’étranger. » Le chef de zone dit qu’il n’est pas au courant de la situation du représentant zonal du parti Frodebu. « Il n’a saisi aucune instance administrative pour exposer son cas. C’est peut-être une manigance pour ternir l’image des institutions. » Il appelle à la cohabitation pacifique de tous les partis.

Le Frodebu dit avoir conclu un contrat

D’après Patrick Nkurunziza, la version de Manassé Nzobonimpa et du chef de zone est fausse. Il affirme que son parti, au niveau local, possède bel et bien un contrat de location. « Nous avons conclu un contrat de location avec la fille de Manassé Nzobonimpa. » Et Patrick Nkurunziza de s’interroger : « Comment avons-nous eu les clés de la maison ? Pensez-vous que l’administration nous aurait autorisé à inaugurer cette permanence sans confirmation préalable du propriétaire ? »

De plus, selon Patrick Nkurunziza, la première réaction de Manassé n’aurait pas dû être de saccager la permanence. « Il aurait dû saisir d’abord la justice s’il estime que sa version est fondée. »

Qui est Manassé Nzobonimpa ?

Né le 16 février 1957 à la 3ème avenue du secteur B de la commune Gihanga (province Bubanza), Manassé Nzobonimpa est l’aîné d’une famille de sept enfants (cinq mourront encore jeunes). Il est le fils de Bukuru Jean et d’Agrippine Ntawuyankira. Manassé Nzobonimpa affirme avoir hérité la bravoure de son arrière-grand-père, guerrier redoutable de Kirima. Selon sa famille, même son grand-père est mort sur le front dans la Kibira.

En 1967, alors que son père venait de décéder, sa mère éprouve des difficultés pour élever ses deux enfants. Il part alors au Rwanda. Il n’avait que 10 ans et était en 2ème année primaire. Il sera élevé par Malachie Sempara, un Rwandais qui résidait dans la préfecture de Bugarama (il est décédé). En 1972, sa mère et sa petite sœur le rejoignent au Rwanda. Ils y passeront six ans avant de regagner ensemble la terre natale.

Manassé Nzobonimpa se rend ensuite à Bukavu (RDC) en 1974 pour continuer ses études secondaires (11ème année). Il retourne au pays en 1978 : « Je suis rentré sans diplôme. » Il se débrouille tant bien que mal et devient tractoriste à Bururi, gagnant ainsi un peu d’argent.
En 1992, Manassé Nzobonimpa embrasse la carrière politique et adhère au parti Sahwanya-Frodebu. Une année plus tard, il est désigné chef de zone Mitakataka (province Bubanza).

Au maquis

Après l’assassinat du premier président démocratiquement élu (en octobre 1993), Manassé Nzobonimpa entre dans la Kibira avec 60 combattants et 20 fusils : « J’ai formé presque tous les combattants. Je connaissais chacun de mes hommes. » Manassé Nzobonimpa est chargé respectivement de la logistique (G4) et de la mobilisation politique (G5) à l’état-major général du mouvement FDD. Il est commandant de la région ouest (Bubanza, Cibitoke, Kayanza, Muramvya, Bujumbura rural, Mairie, Ngozi et Mwaro).

Retour au pays

Lorsque le mouvement FDD se transforme tant bien que mal en parti et entre au gouvernement (2003-2004), Manassé Nzobonimpa travaille à l’état-major intégré de l’armée. Après les élections de 2005, il devient gouverneur de Bubanza, sa province natale. Il démissionne lors de son élection comme secrétaire exécutif du Conseil des Sages en 2007 à Ngozi. Ancien député de l’EALA (East Africa Legislative Assembly), Manassé Nzobonimpa est considéré comme l’un des premiers frondeurs du CNDD-FDD lorsqu’il commence à dénoncer les pratiques corruptives et les dérives du pouvoir. À couteaux tirés avec son ancien parti, il prend alors le chemin de l’exil. Après plusieurs années à l’étranger, le 19 février 2022, Manassé Nzobonimpa rentre au Burundi.

Réactions

Kefa Nibizi: « Cela est peut-être lié à une perte d’influence du parti au pouvoir »


Kefa Nibizi, président du parti Codebu-Iragi rya Ndandaye, déplore la situation actuelle : « C’est regrettable comme il y ait encore des personnes qui peuvent agir ainsi et au vu et au su de tout le monde. Parmi les causes, il y a la volonté affichée du Cndd-Fdd d’être un parti unique. C’est une volonté qui se manifeste depuis le haut sommet jusqu’en bas de l’échelle. »

Il poursuit : « Probablement que le parti Cndd-Fdd voit que sur l’échiquier politique, il perd d’influence consécutivement à la vie socio-économique du pays. Il trouverait qu’il n’a pas d’arguments politiques à vendre pour les élections prochaines. »

Nibizi critique également l’administration : « Actuellement, ce qui est très marrant, même l’administration est présentée dans ces actes d’intimidation, de malmener les militants ou les activités des partis politiques de l’opposition. » Pour lui, les élections de 2025 et 2027 risquent d’être marquées par la violence et les intimidations : « Nous craignons que les élections de 2025 puissent être marquées par des violences, des mandataires politiques intimidés ou nos militants être empêchés d’aller voter. »

Gaspard Kobako : « C’est le réveil des vieux démons »

Gaspard Kobako, président du parti AND-Intadohoka affirme que « Les réactions primaires découlent d’un manque d’arguments. La destruction par des actes de vandalisme est une expression d’une haine. Celle-ci ne construit pas la démocratie. »

Il ajoute : « C’est franchement regrettable. C’est de l’intimidation qui risque de dégénérer en actes beaucoup plus violents. La haine attire la haine et la violence attire la violence. »

Kobako rappelle également les origines des tensions : « Le Frodebu a déclaré être à l’origine de la création du parti au pouvoir et surtout qu’il y a eu une trentaine de transfuges du Frodebu vers le CNDD-FDD. » Il exhorte la CENI à garantir la transparence des élections de 2025 : « Il faut qu’elle jugule le mal avant qu’il ne soit trop tard. »

Hamza Venant Burikukiye : « Le climat politique n’est pas alarmant »


Hamza Venant Burikukiye, représentant légal de l’Association Capes+, se veut rassurant : « Honnêtement parlant, le climat politique n’est pas alarmant. Par contre, c’est une période pré-électorale qui inspire et nourrit l’espoir. »

Il minimise les tensions en les qualifiant de « Quelques cas isolés sur excès de zèle ou dérapage personnelle pour des fins personnelles. » Pour lui, la clé d’un environnement politique favorable est simple : « La seule garantie d’un environnement politique favorable à une compétition politique démocratiquement sincère n’est autre que la neutralité administrative, discipline des militants des partis, multiplication des séances d’éducation civique et électorale, et respect du Verdict des urnes. »

Faustin Ndikumana : « Le renouvellement de la classe politique burundais est une condition fondamentale. »


Faustin Ndikumana, directeur exécutif de Parcem, rappelle que « l’intolérance politique s’est toujours manifestée et par une violence inouïe. Et la violence politique est devenue une culture politique depuis l’indépendance. » Il estime que la situation s’aggrave à l’approche des élections : « La violence politique atteint son paroxysme lorsque la période des élections approche. C’est un constat amer. »

Selon lui, les causes de cette situation sont profondes : « on constate qu’au lieu de jouer sur les projets de société, la classe politique burundaise joue sur le plan ethnique, le clientélisme, le népotisme, etc. »

Ndikumana propose une solution radicale : « Le renouvellement de la classe politique burundaise est une condition fondamentale pour que les choses évoluent. Il faut une nouvelle culture politique qui installe un nouvel ordre de gouvernance respectant les principes de démocratie. »

Olivier Nkurunziza : « Les administratifs à la base devraient éviter l’excès de zèle »


Olivier Nkurunziza, président du parti Uprona, exprime son indignation : « C’est vraiment déplorable. Comme les personnes qui ont commis ces forfaits sont connues, elles doivent être punies d’abord. » Il appelle à la non-violence et à la tolérance : « Nous demandons aux partis politiques de se ressaisir parce que nous tous, nous sommes Burundais. L’essentiel est de construire le pays et pas pour le détruire. »

Nkurunziza insiste sur le rôle des administratifs : « Les administratifs à la base doivent prendre de la hauteur et éviter l’excès de zèle. » Il conclut en appelant la population à la stabilité : « Nous demandons à la population burundaise, cette fois, de ne plus fuir et de rester, car il y a un jeu que nous avons observé depuis 2010 où il y a création de la peur. »

Aloys Baricako : « Manassé devrait plutôt contribuer à renforcer la démocratie. »


Aloys Baricako, président du parti Ranac, critique le vandalisme : « Il est déplorable que des permanences des partis politiques soient saccagées. Et cela par de grandes personnalités. » Selon lui, Manassé Nzobonimpa devrait jouer un rôle différent : « Considérant les réactions de Manassé Nzobonimpa par rapport à la crise du troisième mandat, ce dernier devrait plutôt contribuer à renforcer la démocratie. »

Baricako appelle enfin à l’unité nationale : « Baricako appelle ainsi les autorités à s’investir pour renforcer la volonté du vivre ensemble à cette période préélectorale. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Abdou Zidane

    Fonctionneurs nettoyeurs des rues: Mon analyse
    Cette saleté dans les quartiers,mécontentement en raison des mauvaises conditions de corruption,gestion défaillantet,manque d’infrastructures et les burundais ne sont pas éduqués sur l’importance de l’hygiène comme jeter des déchets la rue « la gouvernance »…..

  2. Bellum

    Au moment ou notre pays est en faillite politique, economique et sociale totale, l’investiture de Kagame que nous detestons a mort vient de prouver qu’une nation peut etre transformee en un temps record.
    Apres 10 ans de pouvoir, Kagame avait deja fait du Rwanda une reference africaine et mondiale. Les presidents d’Afrique occidentale, orientale et australe defilaient a Kigali en perlinage. Un record de 22 chefs d’Etat et gouvernement sont venus assister a l’investiture alors que peu se deplacent pour les sommets de l’UA. La ceremonie etait extraordinaire d’une precision mathematique et d’une beaute sensentionnelle.
    Apres 20 du pouvoir DD le bilan est la desolation complete alors que notre voisin jouit d’un prestige inegale.
    Kagame a ete elu avec 98% des suffrages. Un resultat digne de la Coree du Nord mais c’est au moins clair et net alors que chez nous les elections sont volees avec des additions tellement grossieres et invraisembables que les enfants sortant des ecoles d’alphabetisation catholiques Yagamuka feraient mieux.
    La question qui se pose au Rwanda est de savoir comment un pays aussi intelligemment dirige peut s’enfermer dans la stupidite d’une presidence a vie. Un pays ne peut dependre d’un seul homme malgre le danger existentiel du nazisme tropical qui triomphe dans la region des Grands Lacs.

  3. Gacece

    Il n’y a pas lieu de transformer ce conflit entre tierces personnes en conflit politique.

    – Le contrat de location a été signé entre la fille de Manassé (Selafine [sic!] – validez svp!) et le FRODEBU.
    Il faudrait alors vérifier la validité de la signature de la fille de Manassé et de tous les autres signataires et témoins. Les 40 000 BIF par mois seront payés comment? À qui? (La fille est à l’étranger).==> Détails personnels/confidentiels à vérifier mais à ne pas publier.

    – Manassé lui-même reconnaît les actions sur la maison. Il a effacé ou fait effacer les écrits du FRODEBU. Cela m’étonnerait que ce soit lui qui ait lancé des excréments sur une maison qu’il considère comme sienne ou comme celle de sa fille. Cette histoire de fèces répandues sur les murs de cette maison est inventée. Mais aussi, on a l’habitude d’entendre que le sort des permanences des partis d’opposition est souvent la destruction. Quel est le poids politique du FRODEBU à Bubanza pour que le CNDD-FDD le considère comme une menace?

    – Le chef de zone Mitakataka déclare qu’« à [sa] connaissance, cette maison a été achetée pour la fille de Manassé, qui est à l’étranger. » Qui a acheté la maison pour elle?
    Le contrat a été signé le 30 mai 2024. Manassé était déjà rentré depuis longtemps de son exil. Il est facile de vérifier si à cette date sa fille était en visite au Burundi. Et à moins de mauvaises relations entre Manassé et sa fille, elle devrait avoir mis son père au courant de cette location.

    Conclusion? Si le contrat est valide, je pencherais pour un conflit familial père-fille! Cela n’a peut-être rien à voir avec les partis.

    Ceci est une devinette : Manassé, qui n’est plus membre du CNDD-FDD, serait-il furieux que sa fille sympathise avec un autre parti ou y adhère?
    Kumbe!… La nostalgie peut être aussi irrationnelle!… Et quelle ignoble trahison d’une fille envers son père!

    Finalement, Manassé ne serait pas aussi démocrate qu’il (qu’on) voulait nous le faire croire.

  4. Stan Siyomana

    C’est quand meme paradoxal de voir un MANASSE qui a ete l’un des hauts dirigents des Forces de defense de la democratie (FDD) et l’un des membres de l’auguste Parlement de l’Afrique de l’Est soit devenu aujourd’hui une MENACE pour la democratie dans sa region natale.

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