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Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage : vols répétitifs d’engrais chimiques

05/06/2013 Commentaires fermés sur Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage : vols répétitifs d’engrais chimiques

L’Office burundais des recettes (OBR) vient d’arrêter deux agents du ministère de l’Agriculture et de l’élevage et deux commerçants impliqués dans le vol d’engrais chimiques à Muramvya. <doc2780|right>Des sources au ministère de l’Agriculture et de l’élevage indiquent que les engrais chimiques y ont été progressivement détournés. Le cas le plus récent s’est produit à Muramvya, au cours de ce mois de janvier 2012. Selon le Secrétaire permanent au ministère de l’Agriculture et de l’élevage, Joseph Nduwimana, l’inspecteur de la Direction provinciale de l’agriculture et de l’élevage (DPAE) à Muramvya, Alphonse Ntirampeba, avec la complicité de l’agronome communal de Muramvya, François Ntukamazina a volé 16,5 tonnes d’engrais chimiques d’une valeur de près de 15 millions Fbu. ____________________ {Les types d’engrais chimiques du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et leurs prix : – DAP : 900 Fbu/kg – Kcl (Chlorure de potassium) : 800 Fbu/kg – Urée : 700 Fbu/kg} ___________________ Les deux hommes ont acheminé les engrais chimiques à Bujumbura chez un commerçant du nom de Janvier Manirakiza, explique le Secrétaire permanent. « Actuellement, Alphonse Ntirampeba, François Ntukamazina, Janvier Manirakiza et un autre commerçant, Didier Bigirimana, sont emprisonnés à Muramvya. » Il précise que ces personnes ont été attrapées par les agents de l’OBR. D’après M.Nduwimana, le vol d’engrais chimiques se répète au sein de son ministère. « Depuis l’année passée, à Buraza et Bukirasazi (province Gitega), Kayanza, Rutegama (Muramvya), etc. des engrais chimiques ont été volés. »Mais il précise que les auteurs de ces détournements ont été limogés. « Tous doivent dénoncer de tels vols » Deux raisons expliquent ce vol généralisé, selon le Secrétaire permanent. D’abord, une question de spéculation : « Les commerçants cherchent à acheter des engrais chimiques à bas prix pour les vendre à un prix élevé. Donc, une recherche malsaine du profit. » Or, les engrais chimiques du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage ne sont pas vendus au marché. Ils sont vendus directement à la population. Ensuite, c’est une denrée rare, et par conséquent, très convoitée par des milliers d’agriculteurs : « Les agents de notre ministère sont souvent tentés. » Joseph Nduwimana  propose deux solutions: « Notre ministère doit être dotée de quantités suffisantes d’engrais chimiques et à des prix abordables. » Son ministère achète entre 5000 et 6000 tonnes d’engrais chimiques par an. Mais, pour le Secrétaire permanent il faut aussi le concours de la police, l’administration et la population combattre le vol d’engrais. La Brigade spéciale anti-corruption enquête déjà sur ce dossier. Un policier affirme sous couvert d’anonymat: « Allez au marché central de Bujumbura, à l’entrée sud, il y a des sacs d’engrais chimiques scellés par le ministère de l’Agriculture et de l’élevage. » Iwacu s’y est rendu évidemment et a fait le constat. « Nous avons plusieurs sortes d’engrais chimiques, les DAP et autres », s’exclament des commerçants. Soudain, au vu de l’appareil photo et de carnets à la main, une commerçante lance l’alerte: « Faites attention, ce sont des journalistes et non des clients ! » Dès cet instant, les commerçants deviennent crispés, réservés, timides, et ne veulent pratiquement plus échanger avec nous.

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