Des cadres du ministère de la Santé publique accusés d’être impliqués dans des « recrutements irréguliers et frauduleux » sont dans les mains de la police. Le ministère appelle à la vigilance.
« Trois cadres sont impliqués dans le recrutement du personnel soignant et non soignant de façon frauduleuse, » précise Jean Bosco Girukwishaka, porte-parole du ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida.
L’un de ces trois « fraudeurs », d’après le porte-parole, était chef de service dans le département des ressources humaines et l’autre, une cadre dans le même département. Le troisième travaillait dans le service chargé de formation et servait de « commissionnaire » pour le groupe en recherchant des candidats à l’emploi.
Ces trois cadres, indique le Dr Girukwishaka, demandaient aux recrutés de payer une somme allant jusqu’à deux millions BIF.
Pour découvrir ces « magouilles », ajoute-t-il, une personne « recrutée » par le même groupe a présenté une lettre d’affectation frauduleuse auprès de la direction sanitaire de Ruyigi. Soupçonneux, le médecin directeur a contacté le cabinet du ministre pour enfin constater que ladite lettre émanait vraiment du ministère. A sa grande surprise, la lettre n’était pas dans le signataire du ministre.
Le porte-parole du ministre de la Santé regrette que deux personnes recrutées illégalement par le même groupe avaient travaillé pendant presque une année et percevaient leurs salaires régulièrement.
Ces cadres ainsi que trois personnes recrutées par eux « sont tous dans les mains du Service Nationale de Renseignement pour des investigations ». Le ministère a retiré les lettres d’affectations pour les trois personnes recrutées frauduleusement et a suspendu leurs salaires.
Jean Bosco Girukwishaka pense qu’il y aurait d’autres cas d’escroquerie dans le recrutement qui ne sont pas encore identifiés. Le ministère est en train de vérifier les lettres d’affectation des deux dernières années pour détecter d’autres irrégularités ou fraudes.
Le ministère de la Santé appelle la population à ne pas tomber dans les pièges « d’escrocs » qui leur demandent de l’argent pour avoir un emploi. Il rappelle que les recrutements se font à travers la commission nationale de recrutement au sein du ministère de la Fonction Publique.