Tard dans la nuit de ce lundi 29 avril, le Tribunal de grande instance de Gitega a condamné à la prison à vie et 50 millions Fbu de dédommagement l[es cinq accusés dans l’affaire de l’assassinat de Jean-Bosco Ncishahayo->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article5393], un commerçant tué il y a dix jours à Bugendana.
<doc7978|left>La foule ne voulait pas manquer au rendez-vous : la salle des audiences n’a pu contenir la population, beaucoup suivant d’ailleurs le déroulement du procès de l’extérieur. Et ni l’absence de haut-parleurs, ni la chaleur de l’après-midi, ni la fraîcheur du soir, rien n’est venu au bout de l’intérêt de ceux qui étaient présents.
Et les choses se présentaient de manière relativement simple : [les trois->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5351] des cinq accusés avaient reconnu leur crime dès leur arrestation, tandis que les deux restant continuaient de plaider non coupables. Le policier Léonidas Miburo affirmait par exemple que son arme, qui a servi à tirer à bout portant sur feu Cishahayo, lui avait été dérobée : "As-tu signalé la disparition de ton arme à tes supérieurs ?",demande le procureur à Léonidas Miburo. "J’effectuais d’abord mes enquêtes", rétorque l’interpelé.
De son côté, Diomède Ruberitwari, le fils du défunt accusé d’être le cerveau de l’affaire, demandait des preuves tangibles qui l’incriminaient : "Si réellement tu n’étais pas avec le groupe, pourquoi as-tu appelé les quatre hommes avant et après l’assassinat ?"
Après des heures et des heures d’accusations et contre-accusations, le tribunal a enfin tranché en faveur du réquisitoire du ministère public. Emprisonnement ferme à perpétuité avec une amende de 50 millions pour dédommager la famille du défunt.
La famille du disparu a poussé un ouf de soulagement après la prononciation de la sentence.
D’après ses craintes, Diomède Ruberintwari avait juré de massacrer toute la famille une fois blanchi : "Nous avions peur qu’il ne soit pas condamné …", indique son propre frère. Leur crainte est d’autant fondée que les trois hommes ayant participé dans l’assassinat seraient des spécialistes d’évasion. Plusieurs fois arrêtés pour des assassinats et vols à main armée, ils auraient réussi à échapper à la vigilance des geôliers … "En espérant que cette fois-ci, cela ne se reproduise pas !", soupire-t-on chez M. Cishahayo.