Lors de sa rencontre avec les propriétaires de vélos, de tuk-tuk et de motos dans la commune Muha ce 9 mars, le commandant de la Police de la sécurité routière a mis en garde les récalcitrants à la mesure fixant les zones interdites. Les propriétaires implorent l’allégement de la mesure.
Avant de commencer la réunion, le commandant PSR, Eugène Bizindavyi a demandé aux conducteurs des motos, des vélos et des tuk-tuk de sortir de la salle afin de rester avec seulement les propriétaires arguant qu’ils sont ’’impolis’’.
Ils ne sont pas allés loin. Préoccupés par ce qui allait ressortir de cette réunion, ils sont restés aux alentours avec une oreille vigilante pour capter le message du jour.
« Je ne vous ai pas invités dans cette réunion, je ne veux rien entendre de votre part. Le problème est que vous êtes des indisciplinés. Toutes ces mesures sont prises suite à vos mauvais comportements », a-t-il souligné s’adressant aux conducteurs des motos, vélos et tricycles, chassés de la salle.
Et de rappeler que les conséquences de l’indiscipline des conducteurs de motos, de vélos et de tuk-tuk s’abattent sur leurs patrons : « Lorsque le conducteur commet des erreurs et qu’on doit payer les amendes ou lorsque l’outil de transport est confisqué par la police, c’est le propriétaire qui en souffre. Vous devez, donc, suivre de près le travail de vos employés ».
Rappelant la nouvelle délimitation des zones interdites en commune Muha, il a insisté que la mesure entrera en vigueur dès ce vendredi 11 mars. « C’est une mesure émanant du gouvernement. Celui qui s’oppose à cette mesure devient ennemi du pays. Que personne ne regrette après, je vous mets en garde. Les propriétaires doivent être les premiers à comprendre et à respecter cette mesure ». Et de menacer de sanctions sévères tous ceux qui s’opposeront à la mesure.
Des questions restent sans réponse
Semblant ne pas comprendre tout sur la mesure, les propriétaires de ces moyens de transport ont exprimé leurs inquiétudes et préoccupations. « Les personnes vivant avec handicap ont des préoccupations particulières. Dans certains quartiers, il n’y a pas de bus pour assurer le transport d’un quartier à l’autre. Comme certains d’entre nous ne peuvent pas marcher à pied, nous devons nous déplacer avec ces outils que vous venez d’interdire », fustige Sophie Ntirandekura, une femme vivant avec handicap. Et de demander si on a prévu pour cette catégorie de personnes dans ladite mesure.
Ceux qui vivent dans les zones interdites réclament le droit de garer leurs outils de transport à la maison après les heures de travail pour assurer leur sécurité.
Janvier Nahimana, propriétaire des motos et habitant de la zone Musaga, peine à comprendre comment ses outils travailleront en zone Kanyosha et y rester. Il demande au gouvernement de déroger ceux qui vivent dans les zones interdites de conserver leurs outils de transport à la maison pendant nuit.
Pour un autre habitant de la zone Kanyosha, la mesure de délimitation devrait distinguer les outils œuvrant dans le transport rémunéré et ceux destinés au déplacement de leur propriétaire ou appartenant à des ONG.
En outre, il rappelle que certains de ces outils doivent faire régulièrement du contrôle technique à l’Otraco qui est basé dans une zone interdite. Et de demander si les décideurs ont envisagé un autre moyen pour offrir à la population ce service.
Le commandant PSR promet de soumettre certaines questions à la commission pour prendre des mesures d’accompagnement. Néanmoins, il rappelle que la mesure doit être respectée telle quelle, en attendant toute autre communication. Il demande aux propriétaires de vélos, tuk-tuk et motos d’adresser leurs préoccupations et questions à l’administration communale.
Eugène Bizindavyi demande aux propriétaires à se préparer à un recensement de toutes les motos et des tricycles exerçant en mairie de Bujumbura dans les prochains jours.
Selon lui, tout outil de transport devra être dans la base des données de la mairie pour contrôler leur circulation en temps réel.