Certains jeunes se font remarquer dans les différentes rues des zones de la ville de Bujumbura en train de boucher les nids-de-poule. Quémandant de l’argent à tout passant en voiture, un administratif à la base parle de délinquance.
Sur l’Avenue de l’Imprimerie dans le quartier de Nyakabiga en commune Mukaza de la mairie de Bujumbura, lundi 8 février, vers 11h00, trois jeunes hommes en sueur bouchent des trous à l’aide des pelles. Ils travaillent avec bonne humeur, malgré la fatigue, la soif, et la faim qui se lisent sur leurs visages. Ils creusent le sol, versent de l’eau dans les trous et y ajoutent de la carrière qui sera compactée par les voitures. « Nous travaillons à Musaga, Kinindo, Ruvumera, Mutakura, Cibitoke, Kamenge, Gihosha…», détaille Eric Ntunzwenimana et ses collègues rencontrés à cet avenue de Nyakabiga. Certains conducteurs s’arrêtent pour juste les saluer : « Ça va ? Il est encore tôt, je n’ai pas encore eu quelque chose.»
D’autres leur donnent des billets de 100, de 500, de 1000, de 5000 BIF, voire 10 mille BIF. « Au final, on peut même avoir 15 mille par jour que nous partageons comme des frères quand nous rentrons », confie Jean Claude Nkuriyingoma, un autre jeune qui affirme vivre de ce bouchage des nids-de-poule depuis 4 ans.
Ils saluent le fait que l’administration à la base soutient leurs efforts : « Le chef de zone Nyakabiga nous a convoqués dans son bureau et nous a encouragés avec 10 mille BIF. Même le chef de quartier nous a donnés 10 mille. »
Une mendicité déguisée ?
Pour certains passagers se déplaçant en voitures, ces jeunes gens sont vus d’un mauvais œil. Ils leur reprochent d’exiger des passants de l’argent alors qu’ils seraient payés par quelqu’un d’autre. « S’il sont payés, je ne comprends pas pourquoi ils continuent de nous stresser », s’est interrogée une jeune maman. Elle déplore que parfois ils demandent de l’argent avec insistance.
Certains parmi ces jeunes confient avoir affaire à des passants qui ne leur facilitent pas la tâche. Ils font allusion à une personne arrivée en voiture aux vitres teintés et qui a failli les emprisonner. « Il a débarqué et nous a sommés d’entrer dans sa voiture et nous nous sommes exécutés». D’après eux, cet homme les a conduits jusqu’à la zone Nyakabiga pour demander au chef de zone Nyakabiga de les mettre au cachot. Ce qu’il a refusé.
Gervais Ndihokubwayo, chef de zone Nyakabiga, reconnaît avoir encouragé, dans un premier temps, ces jeunes qui bouchent les nids-de-poule. Mais aujourd’hui, il menace de les appréhender : « Je ne les ai pas encouragés à quémander.» Et de poursuivre : « C’est une sorte de délinquance, ils perturbent la circulation. » Il assure avoir commencé à les en dissuader quand il a constaté qu’ils en profitaient pour mendier. Pour lui, s’ils ont un esprit d’entraide, ils n’ont qu’à s’associer à la population pendant les travaux communautaires. Ce responsable administratif fait savoir que l’administration bouche les nids-de-poule avec du ciment Dangote. Et d’annoncer qu’ils prévoient de boucher toute l’Avenue de l’Imprimerie jusqu’au pont du Boulevard Mwezi Gisabo. Il se réjouit, par ailleurs, que cela soit chose faite sur la rue entre l’école SOS Nyakabiga et l’Eglise pentecôte de Nyakabiga.
Il n y a personne qui devrait travailler sans etre paye.
Je demande aux utilisateurs de contribuer eux aussi a l’entretien de la route. Cela en donnant au moins 500 bif a ces jeunes