L’ombudsman burundais, Mohammed Rukara, craint actuellement pour sa vie. Il signale qu’un groupe de malfaiteurs l’intimide et planifie de l’assassiner. A travers un communiqué lu par son porte-parole, il demande une autopsie et un test ADN après sa mort.
D’après Jérôme Ndiho, son porte-parole, l’Ombudsman aurait récemment eu des menaces qui viseraient à l’assassiner. Ceux qui le menacent, précise M. Ndiho, seraient des gens trempés dans des dossiers lourds de corruption. L’ombudsman appelle à la vigilance nationale. S’il arrivait qu’il soit tué, l’Ombudsman demande, dans une déclaration lue par M. Ndiho, qu’une autopsie et un test ADN soient faits avant son enterrement pour découvrir ses assassins. Néanmoins, le porte-parole de l’ombudsman précise que ce dernier ne cédera pas aux intimidations et qu’il continuera à défendre, d’une manière déterminée, les droits de l’Homme et à lutter contre la corruption au Burundi. Du côté de la société civile, Pacifique Ninihazwe, délégué du FORSC, déclare n’être pas surpris par ces menaces : « Quand on lutte contre la corruption, il faut toujours s’attendre à des intimidations ». Il encourage donc l’Ombudsman à continuer sa lutte sans se lasser. Selon Chauvineau Mugwengezo, porte-parole de l’ADC-Ikibiri, ce qui arrive à l’Ombudsman prouve que le pays est mis à mal par une poignée de gens plus puissants que l’Etat. « C’est une occasion aussi pour l’Ombudsman de constater que nous n’avons jamais menti. Il se rend compte que certains agents trop zélés du pouvoir tuent le peuple burundais », précise-t-il. Domitien Ndayizeye, ancien président de la République, interpelle les hautes autorités pour épargner le pays d’une éventuelle crise si ces menaces était mises à exécution : « Si la sécurité de l’Ombudsman est en danger, qu’en est-il de celle du simple citoyen ? », s’interroge-t-il à la sortie d’un entretien avec Mohamed Rukara. L’institution de l’Ombudsman a promis de donner des détails sur ce complot dans les jours à venir.