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Politique

«Même si le parti me suppliait, je ne me représenterais pas en 2020»

28/12/2018 Commentaires fermés sur «Même si le parti me suppliait, je ne me représenterais pas en 2020»
«Même si le parti me suppliait, je ne me représenterais pas en 2020»
Pierre Nkurunziza : «Le Burundi n’a pas de mauvaises intentions contre le Rwanda »

Dans l’émission publique de ce vendredi, le président Nkurunziza a répondu à différentes questions notamment sa candidature en 2020. Il s’est exprimé sur les relations burundo-rwandaises, le déplacement de la capitale à Gitega, etc.

Le président Nkurunziza a réaffirmé son engagement à ne pas se représenter à l’élection présidentielle de 2020. C’était ce vendredi 28 décembre lors de l’émission publique animée depuis le chef-lieu de la province Ngozi.

«La décision a été prise en 2015. Je ne vais pas me rétracter». Même si le parti lui demandait avec insistance de briguer un autre mandat, il l’a répété haut et fort, il déclinera l’offre. «Le président Nkurunziza n’est pas le seul à même de diriger le Burundi. Je resterai membre du parti, à son service, il nous a éduqué, mais il compte parmi ses ténors, ceux en mesure de briguer le fauteuil présidentiel». Par rapport au dauphin, le chef de l’Etat rappelle que le candidat de son parti ne peut sortir que du congrès.

Le président Nkurunziza s’est penché également sur les relations rwando-burundaises. D’après lui, le ’’voisin du nord’’ a été toujours à l’origine de mauvaises relations entre les deux pays. «Nous les Burundais, nous sommes pacifiques. L’histoire nous montre que les Rwandais ne veulent pas cohabiter avec les Burundais».

Le chef de l’Etat souhaite que cette question trouve une solution une fois pour toute. «Tout ce qui s’est passé, qu’ils en assument la responsabilité afin qu’on tourne la page définitivement dans la perspective de l’établissement de bonnes relations pour nos enfants, nos petits-enfants, etc». Et aussitôt de rappeler que l’on ne choisit pas un voisin. Il a souligné que le Burundi n’a pas de mauvaises intentions contre le Rwanda.

Sur la question d’agrément du parti d’Agathon Rwasa, président de la coalition Amizero y’Abarundi, le président de la République soutient que la balle est dans le camp du député Rwasa.

En cas de conformité à la loi, il affirme que la reconnaissance pourra intervenir incessamment : «Même demain, ce sera possible ». Il rappelle que Rwasa travaille déjà, il a des ministres dans le gouvernement.

Il s’est exprimé aussi sur la fixation de la capitale politique en province de Gitega. Celle-ci était la capitale pendant la période coloniale. Cette province a un bon climat contrairement à Bujumbura, qui est chaud. En outre, il s’agit d’une façon de rompre avec les mauvais esprits des clivages que le pays hérite des colonisateurs. Néanmoins, a-t-il souligné, le déménagement prend toujours du temps. «Il n’y aura donc pas de précipitation».

Par rapport au niveau de développement de Gitega, il appelle les Burundais à s’y investir. Bujumbura est ce qu’il est en ce moment, car les gens l’ont construit. Il en sera de même pour Gitega.
Il prévoit la construction d’un nouveau palais présidentiel sur le site de l’actuel palais de Gitega. Et d’ajouter la construction dans cette province d’une maison culturelle, qui retracera l’histoire du Burundi, le chemin de fer, l’aéroport de Bugendana.

70 ONG étrangères déjà enregistrées

Le président de la République a rendu hommage à son prédécesseur de loin, le président Bagaza. Il a jeté les bases de ce projet de déplacement de la capitale en province de Gitega. Pour rappel, le tombeur de Michel Micombero y a installé des infrastructures dans la perspective de ce projet, qu’il ne concrétisera pas.

Au sujet de la préparation des élections de 2020, le chef de l’Etat assure qu’elles seront organisées avec les moyens des Burundais. Il indique que leur coût est estimé à 70 milliards BIF. «Les contributions s’élèvent à 40 milliards BIF. Il en reste 30 milliards BIF». Il assure que ce montant sera collecté l’année prochaine.

Le président Nkurunziza a également parlé de la question des ONG étrangères. «70 organisations ont déjà fait le réenregistrement». Il insiste sur la nécessite du respect des lois régissant le Burundi. Toutes les organisations qui opèrent au Burundi doivent s’y conformer.
«Aucun pays n’a été développé par des étrangers. Ils viennent pour donner leurs contributions». Et d’assurer que le Burundi n’est pas le premier pays à prendre une telle décision. Il y en a un qui a suspendu 500 organisations.

Certains boulevards en mairie de Bujumbura seront bientôt débaptisés. Notamment le boulevard du 28 Novembre et celui du 1er Novembre. «Vous ne le comprenez pas. Comme chrétiens, à chaque fois que l’on s’y engage, l’on entre dans de mauvais esprits de coups d’Etat qui s’invitent dans les esprits des gens. A chaque fois que l’on s’y engage, c’est comme si l’on dit j’entre dans le coup d’Etat et j’y resterai pour toujours».

Pour rappel, le boulevard du 28 Novembre et celui du 1er Novembre ont été baptisés comme tels en mémoire aux changements au sommet de l’Etat menés respectivement par le capitaine Michel Micombero en 1966 contre le roi Charles Ndizeye (Ntare V) et le colonel Jean-Baptiste Bagaza, en 1976 contre Michel Micombero.

Le chef de l’Etat souligne que le pays est régi en ce moment par la Constitution issue du dernier référendum. «Nous n’avons pas deux Constitutions». Cependant, il y a des dispositions de la Loi fondamentale de 2005 qui continueront à être appliquées jusqu’à la tenue des élections.

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