Lundi 23 décembre 2024

Politique

Médias-Mémoire-Histoire : leurs témoignages, leurs leçons

11/11/2015 30

Dans la suite des conférences / émissions réalisées en 2012 à l’occasion du Cinquantenaire de l’indépendance du Burundi, le projet « Médias-Mémoire-Histoire » a organisé un cycle de quatre entretiens au cours desquels se sont exprimés les quatre anciens chefs d’Etat : Jean-Baptiste Bagaza, Pierre Buyoya, Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye.

En effet, le Burundi a la chance d’être un des rares pays en Afrique qui a quatre anciens chefs d’Etat encore en vie, qui circulent librement et qui sont membres du Sénat à vie. Dans cette série d’articles, Iwacu a recueilli leurs témoignages sur l’histoire du pays et les leçons qu’ils en ont tirées.

Nous ouvrons cette série par le Président Jean-Baptiste Bagaza.


Jean-Baptiste Bagaza, l’ingénierie économique et juridique au service de son pays

Du colonel Jean-Baptiste Bagaza, président de la deuxième République, la population garde à l’esprit le développement économique à travers la construction d’infrastructures routières et la révolution industrielle. Il se dit également fier d’avoir consacré 80% de son temps à la réforme du droit.

Jean Baptiste Bagaza jeune officier (2ème à partir de la gauche) déposera le président Michel Micombero (chemise blanche) en 1976
Jean Baptiste Bagaza jeune officier (2ème à partir de la gauche) déposera le président Michel Micombero (chemise blanche) en 1976

« On ne se lève pas un bon matin pour s’autoproclamer président de la République. Ma prise de pouvoir n’est pas un hasard, elle a été longtemps préparée », déclare Jean-Baptiste Bagaza. Une année avant, raconte-t-il, il intensifie ses contacts au pays et à l’étranger.

1er novembre 1976. L’armée et le parti Uprona portent Jean-Baptiste Bagaza à la tête de l’Etat. Le jeune colonel n’a que 30 ans à l’époque. Il vient de faire quatre ans au pays après ses études universitaires à l’Ecole royale militaire de Bruxelles (Belgique). Officier d’état-major à Bujumbura, il entretient de bonnes relations avec le président Micombero, son camarade du village natal Rutovu (Bururi) : « Nous avions de très bons rapports et il m’a beaucoup aidé à titre personnel. » Cependant, Jean-Baptiste Bagaza juge déplorable sa gestion du pouvoir.
Depuis l’hécatombe de 1972 qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de Burundais majoritairement hutu, les cassures ethnique, clanique, régionale, etc. s’accentuent.

La situation est indicible, constate M. Bagaza, le pays ingouvernable à cause de l’inexpérience de la classe politique, le président Micombero et son gouvernement sont incapables de trouver des solutions aux problèmes qui se posent. Ainsi, le colonel Jean-Baptiste Bagaza décide de prendre le pouvoir.

La crise de 1972 : un cocktail événementiel

« Il y avait des signes avant-coureurs. La crise de 1972 est une convergence des crises internes et externes au Burundi », analyse l’ancien président de la République. La guerre froide, la prédominance et l’influence de l’Eglise catholique, l’abolition de la monarchie rwandaise en 1959 et la révolution Lumumbiste, la mauvaise gestion sous-régionale des indépendances, etc. De l’avis de M. Bagaza, ce sont les principaux facteurs qui ont fait le lit des événements sanglants de 1972. Il insiste surtout sur le vague des réfugiés rwandais et congolais au pays : « Les Burundais n’étaient pas expérimentés dans la gestion politique du pouvoir. Ils étaient facilement manipulables. »

Il hérite le chaos

L'ancien président de la République (deuxième à gauche) entouré de hauts gradés de son armée
L’ancien président de la République (deuxième à gauche) entouré de hauts gradés de son armée

Le sénateur à vie explique que sous Micombero, l’absence de la loi fondamentale handicape: « Nul ne sait les termes du mandat du président de la République. »

Depuis l’indépendance jusqu’à la fin du régime Micombero, rien n’était clair. Il hérite donc une situation politico-sécuritaire chaotique. Il faut faire vite pour tranquilliser les esprits des Burundais. Des descentes à l’intérieur du pays sont effectuées. En très peu de temps, dit-il, il parcourt tout le pays pour ramener la paix et surtout convaincre les uns et les autres qu’il est possible de vivre ensemble. Alors qu’il se trouve à Ngozi, se souvient-il, la population vient en masse à sa rencontre Stanislas Kaburungu, évêque de Ngozi, lui siffle : « Monsieur le président, vous pouvez lire dans les yeux de toutes ces populations, femmes, enfants et vieillards qui sont venus vous accueillir, l’espoir. Ne les décevez pas !» Mgr Kaburungu, affirme l’ancien président, connaissait la région mieux que lui.

Contrairement à une opinion qui persiste et signe que la crise de 1972 ne visait que les Hutus, le président Bagaza estime qu’elle est politique : « Des tutsis ont été également éliminés. »


Le secret du développement

Sous son régime, l’opinion largement répandue retient du président Bagaza, un très grand artisan de l’ingénierie sociale et économique. Des avancées sont remarquables sur le plan du développement économique avec la construction d’infrastructures diverses, l’industrialisation du pays, etc.

Le président Bagaza de retour d’une mission
Le président Bagaza de retour d’une mission

« C’est l’Allemagne qui m’a servi de modèle », révèle Jean-Baptiste Bagaza. Ainsi, il négocie auprès d’elle une équipe de planificateurs. Il l’affecte à la présidence de la République avec à sa tête Donatien Bihute, ministre des Finances : « Nous avons fait un programme ensemble parce que nous nous demandions par où il fallait commencer. »

La priorité, se rappelle-t-il, est accordée d’abord à la construction des infrastructures routières pour permettre l’écoulement des marchandises. Ensuite, suivra la construction de neuf barrages pour que la population ait accès à l’eau et à l’électricité : « Ces deux aspects sont incontournables dans la promotion du développement. »
Dans la conception, la construction, la réalisation et la gestion, Jean-Baptiste Bagaza indique qu’en plus des Allemands, son gouvernement a approché les Chinois et les Français : « Ce sont eux qui nous ont aidés à travers la Banque mondiale et la coopération bilatérale. »

Dans le domaine de la santé, l’ancien président salue la collaboration des grandes organisations internationales. Elles ont été très sensibilisée : « Beaucoup d’hôpitaux ont été construits. » Cependant, il s’est posé le problème des médecins et le pays a fait recours à l’étranger.

Pour promouvoir le développement, insiste-t-il, lui et son gouvernement ont travaillé dur : « J’avais des ministres compétents parce que comme moi, ils avaient été formés dans les universités européennes et américaines. Ils avaient acquis l’expérience d’ailleurs.» Pour réussir, témoigne Jean-Baptiste Bagaza, ils ont mis de côté la politique et privilégié l’économie.

Selon M. Bagaza, son ‘modèle’ n’était proche ni du communisme ni du socialisme : « J’ai approché tout le monde mais cela a failli me créer des ennuis avec les Belges. »

Une politique agricole réussie

« Les Burundais sont de grands travailleurs, ils sont capables de faire des miracles surtout quand ils ont confiance en leurs dirigeants », rassure l’ex-président. A sa prise de pouvoir, raconte-t-il, il met en place une politique agricole en implantant des Sociétés régionales de développement dites SRD. Elles existent toujours d’ailleurs. La production industrielle s’accroît, des retombées économiques s’ensuivent. Quant aux cultures d’exportation, alors que le café bénéficie de cours mondiaux élevés, un vaste programme de replantation des caféiers, redynamise le secteur. La production passe de 11 à 40 mille tonnes et génère des recettes qui sont affectées, d’après M. Bagaza, dans les domaines de la santé et de l’éducation.

Pour le développement social, l’ex-président impose l’épargne obligatoire. Il a l’impression que son peuple dépense inutilement et procède à la suppression de plusieurs fêtes sociales en milieu de semaine : «Il fallait secouer le cocotier. Ce n’est pas de leur faute, la population burundaise avait hérité de nos ancêtres qui avaient évolué dans une société traditionnaliste. ». Il voulait ainsi stimuler l’investissement pour améliorer, par exemple, le logement. Toutefois, la population ne répond pas favorablement à la politique de villagisation alors que le pays y a consacré des fonds importants.

La réhabilitation des sinistrés

Suite à la crise de 1972, beaucoup de Burundais s’étaient exilés laissant derrière eux leurs biens. Quand ils décident de rentrer, président Bagaza met en place une commission dite Mandi du nom de son président. Objectif : restituer ces biens à qui de droit. Le président de la République à l’époque avoue qu’il se heurte à des résistances : des propriétés terriennes et des maisons sont bien restituées mais pas les véhicules ainsi que les comptes en banque.

Au niveau des terres, toujours objet de polémiques aujourd’hui au sud du pays, Jean-Baptiste Bagaza tente d’expliquer les origines. Lorsque son gouvernement a demandé aux réfugiés de 1972 de rentrer, certains trouvent leurs terres occupées : « Par exemple, des gens de Kayanza se sont retrouvés à Kirundo et Muyinga. Ils ont prospéré là-bas. » A l’époque, précise M. Bagaza, Rumonge était presque inhabité lorsque son gouvernement décide de le peupler par des gens venus de la région de Kirimiro : « Contrairement à ce qui se raconte que ce sont des Tutsis qui ont occupé les terres des Hutus, 95% des résidents sont hutus. C’est moi qui les leur ai distribuées. »


Les échecs

Tout n’est pas rose de la gouvernance du colonel Jean-Baptiste Bagaza. Sur le plan militaire et éducatif, une opinion constate que ces deux secteurs sont restés verrouillés. La diplomatie avec son voisin le Rwanda a également souffert de la présence du mouvement Palipehutu.

En 1972, beaucoup de militaires hutus sont assassinés. L’armée reste majoritairement tutsie, à 80%. « Nous avons engagé de longues discussions autour de cette problématique. Une opinion estimait que pour la protection de la minorité tutsi, l’armée doit rester comme telle. » Or, il y avait une autre opinion, raconte M. Bagaza, qui avait une vision à long terme : celle-ci était pour une armée mixte. Que l’armée burundaise reste majoritairement tutsi, ajoute-t-il, c’est parce qu’il y avait une certaine méfiance de la part des parents hutus qui avaient gardé un mauvais souvenir : «Il ne faut pas que des jeunes hutus subissent le sort de leurs aînés. » Cependant, M. Bagaza fait savoir que petit à petit, cette mentalité a évolué. : « En 1993, président Melchior Ndadaye a été étonné de voir des éléments hutus dans sa garde. » D’ailleurs, signale-t-il, même son ministre de la Défense nationale l’était.

Le système ‘i’ et ‘u’, M. Bagaza dit n’en rien savoir

Le système a été baptisé ‘i’ et ‘u’ parce que devant le nom d’un écolier hutu, on marquait la voyelle u et i devant celui d’un tutsi. Pour les non avisés, ce système permettait de différencier les Hutus des Tutsis. Ainsi, les Hutus ne pouvaient pas accéder à l’école secondaire. Isidore Hakizimana, ministre de l’Education nationale de l’époque, a déjà fait des confessions où il regrette cette pratique. Pourtant, président Bagaza fait semblant d’ignorer cette période.

La tension avec Kigali

Alors qu’il est à Kigali, au Rwanda, dans un sommet France-Afrique, des militants du Palipehutu manifestent contre le président burundais. Ce dernier est obligé de rentrer directement. Par après, il envoie une délégation au président rwandais Juvénal Habyarimana pour le mettre en garde. Ce dernier ne le prend pas au sérieux. Pourtant, la colère du président Bagaza est grande. M. Habyarimana se présente finalement à Kirundo où son homologue l’attend. M. Bagaza menace à son tour d’armer les réfugiés rwandais tutsis vivant au Burundi si le président Habyarimana ne chasse pas ces Palipehutu de son territoire. De peur que la situation ne dégénère, le président Habyarimana s’exécute. Rémy Gahutu, président de ce mouvement, se réfugie en Tanzanie où il est mort dans des conditions non encore élucidées, regrette Jean-Baptiste Bagaza.

Une armée forte pour contrer le mouvement Palipehutu ?

Président Jean-Baptiste Bagaza dote l’armée d’une formation appropriée et des moyens adéquats. Pour certains, ce renforcement de l’armée vise entre autres à contrer le Palipehutu dont l’action était assez visible dans la région.
Néanmoins, l’ex-président de la République fustige : « Pour combattre ce mouvement, fallait-il engager des avions ? C’est comme si vous voulez tuer une mouche, vous n’allez pas utiliser un canon.» Le principe de proportionnalité, réalise-t-il, est applicable aussi bien sur le plan économique que militaire. Et de souligner qu’un mouvement idéologique comme le Palipehutu est combattu par voie politique.


Le conflit Eglise-Etat : la chute

Au cours des deux dernières années du régime Bagaza, le conflit entre lui et l’Eglise catholique éclate. Une série de mesures répressives sont prises : des missionnaires sont expulsés, des prêtres professeurs d’université sont remplacés, des églises sont fermées, etc.

Sur le conflit avec l’Eglise catholique, le président Bagaza dit qu’il ne regrette rien
Sur le conflit avec l’Eglise catholique, le président Bagaza dit qu’il ne regrette rien

« L’Eglise catholique s’était transformée en pouvoir », se défend Jean-Baptiste Bagaza. En effet, il explique que la colonisation qui accorde trop de pouvoirs à l’Eglise catholique : les missionnaires se sont accaparés de tout, ce sont de grands propriétaires terriens, ils ont des économats mais ne paient pas d’impôts alors qu’ils font du commerce et de l’artisanat. « C’étaient de véritables entreprises au point qu’il était impossible aux autres commerçants de gagner un marché », remarque l’ex-président de la République. Leur puissance, poursuit-il, se traduit également au niveau de l’enseignement : au primaire, au secondaire et à l’université, ils dominent. Leur position économique et sociale dominante bloque d’autres citoyens, ce qui crée une situation de déséquilibre.

La goutte qui fait déborder le vase

Les rencontres dites Sahwanya, martèle Jean-Baptiste Bagaza, une sorte d’encadrement serré des populations, l’inquiètent. Elles interviennent au moment de la tension politique entre le Burundi et son voisin, le Rwanda. Des chrétiens organisent n’importe où et n’importe comment leurs prières. Le gouvernement craint pour la sécurité de la population.

Des rapports, ajoute-t-il, lui parviennent que des enseignements politiques y sont dispensés, d’où la naissance du parti Sahwanya Frodebu dans la clandestinité : « Quand je l’ai su, j’ai pris la décision d’arrêter. »
Cependant, le président de la République de l’époque indique que les hommes d’église expulsés n’étaient pas nombreux, juste des marginaux : « Avant de les renvoyer, j’en discutais avec des évêques.»

Concernant la fermeture des Eglises, il ne reconnaît que deux cas : Gitega et Makebuko pour un mois : « Je les ai ouvertes pour faire toute une semonce à Mgr Joachim Ruhuna en lui disant qu’il ne pouvait pas continuer de prêcher n’importe où et n’importe quoi. » Il fallait que l’Eglise se conforme également aux lois et règlements.
« Je n’ai jamais emprisonné ou tué un évêque, un Nonce apostolique, ni de sœurs comme cela a été le cas à côté au Rwanda », insiste-t-il.

Interrogé pour savoir s’il ne regrette pas la manière dont il a géré le conflit Eglise-Etat, président Bagaza assume : « J’en suis fier. Je l’ai bien géré beaucoup plus que les autres chefs d’Etats de la région et beaucoup plus que ceux qui m’ont précédé et suivi. » Et de reconnaître quand même que ce conflit a précipité sa chute. « Quand il y a un malaise dans la société, conclut-il, des gens mal intentionnés peuvent en profiter ».


Jean-Baptiste Bagaza : un ex-président serein et fier de son bilan

Novembre 2014, lors de notre premier contact préparatoire, il avait d’emblée tenu à cadrer son témoignage. Les mots avaient été forts et justes : «Aujourd’hui, on ne gouverne plus comme il y a trente ans. J’ai dirigé le pays comme cela se faisait alors et comme on attendait que je le fasse».

Le lac de retenue du barrage de Rwegura, une des œuvres du président Bagaza
Le lac de retenue du barrage de Rwegura, une des œuvres du président Bagaza

La décennie de la 2ème République de Jean-Baptiste Bagaza est sans conteste celle qui a le plus marqué le pays et les populations. Son héritage demeure omniprésent même si l’actuel sénateur à vie se tient depuis longtemps déjà en retrait de la vie politique.

Les raisons en sont nombreuses. En 1976, les espoirs suscités par le nouveau régime sont grands. Il faut rompre avec la sinistre période de ségrégation sociale et politique de la décennie passée et surmonter les traumatismes nés du génocide des élites hutu de 1972. Le dépassement attendu se traduit par la priorité accordée aux populations rurales avec les réformes fiscale et foncière de 1977 et une politique économique ambitieuse fondée sur une augmentation sans précédent des budgets d’investissement. Très vite, le visage du Burundi est bouleversé. Citons notamment l’extension de la scolarisation primaire (c’est-à-dire la réintégration des Hutu au niveau scolaire et universitaire), le développement des infrastructures (routes asphaltées, centrales électriques…), le désenclavement et la mise en valeur de l’est et du sud-est du pays, la reconstitution du potentiel agricole (grandes opérations de reboisement et de renouvellement des plants de caféiers), l’urbanisation des centres provinciaux, l’équipement des quartiers périphériques de la capitale… Sur le plan politique ensuite, notons le retour à un régime civil (référendum constitutionnel de 1981, élections législatives de 1982) fondé sur une démocratisation contrôlée dans le cadre du parti unique Uprona restructuré à partir de 1977 (congrès national de 1979 et congrès communaux de 1979 et 1981).

Pour autant, malgré les proclamations et les ressources mobilisées, le régime se révélera impuissant à faire profiter les petits producteurs de la modernisation agricole, à promouvoir l’accès des jeunes ruraux de toutes origines aux filières urbaines de la fonction publique et du secteur privé, à assurer un équilibre régional des investissements. On relèvera encore l’impossibilité à instaurer une décentralisation effective face à un encadrement bureaucratique autoritaire et omniprésent. Plus encore, les compromissions affairistes des élites au pouvoir et les ponctions discrétionnaires qu’elles exercent sur la sphère économique privée explosent proportionnellement à l’ampleur des investissements étatiques. Enfin, malgré la montée des critiques et des oppositions, le débat politique reste strictement contrôlé et la liberté d’expression disparaît peu à peu face à la peur qu’inspire aux opposants potentiels ou avérés les pleins pouvoirs que la Sûreté (l’actuel Service National des Renseignements, ndlr) s’est arrogée. Le conflit avec l’Église autour duquel s’est dénoué le sort du régime n’est que la forme la plus visible de cette dérive policière.

Ces pratiques et l’incapacité à traduire en actes les résolutions affichées ne sont pas en soi originales, mais ce qui a changé au fil des années du règne du président Bagaza tient à la maturité et au niveau d’exigence politique croissants des populations urbaines et rurales qui s’interrogeaient ouvertement sur la corruption, la démocratisation, des alternances sans coup d’État, les procédures électorales et le rôle des assemblées, l’élection des administrateurs communaux.

En 1987, l’ajustement introduit par le groupe d’officiers qui coopte son successeur, Pierre Buyoya, apaise les tensions politiques de court terme, mais ne répond pas aux attentes des jeunes générations dont l’horizon dépasse désormais l’enjeu des recompositions politiques de l’indépendance.

Que ce bilan contrasté aient donné lieu à des échanges approfondis et sans détour avec Jean-Baptiste Bagaza, qu’il en ait profité pour raconter des épisodes méconnus et livrer bien des informations inédites fait de ce long témoignage sur les dix années qui ont transformé le Burundi un moment fort et rare.

Forum des lecteurs d'Iwacu

30 réactions
  1. cabananiye

    yarumugabo bagaza nubu iterambere dufise niryabagaza!abandi nugusahura gusa bakora ibizira vyubuyobe!!!!!!!Ils ne sont pas maitre de l’histoire et du temps!!

  2. Ndayishimiye Jeannette

    le temps de Bagaza, Buyoya, Ntibantunganya et Domitien est révolu! Il n’y aura plus de coup d’état au Burundi!!!!! La seule voie est la démocratie! Mais c’est normal… aucune des quatre personnes ne sait ce que c’est la démocratie! Bagaza et Buyoya ont fait un coup d’état! Et Ntibantunganya et Domitien n’ont même pas dirigé le Burundi! Ils ont dû remplacer deux présidents pour ne pas laisser un vide politique, l’un démocratiquement élu par le peuple puis tué par le régime Buyoya, le président Ndadaye; l’autre qui était dans un avion descendu par le FPR en collaboration avec Buyoya; le président Ntaryamira…
    Aussi longtemps que nous refuserons de juger nos pères, grand-pères, tontons qui ont commis des massacres au Burundi…notre pays va rentrer dans une spirale… Et sans doute que le coup d’Etat avorté, contre NKURUNZIZA voulait éviter ces procès….Et si la place de Bagaza, Buyoya et Domitien était en prison???????????????

  3. Muhuza Romeo

    Bagaza a realise de tres bonnes eouvres de developpement. Infrastructures, industries, …. Mais des problemes aussi pour ne pas repeter ce qu’ont dit certains, A son arrivee au pouvoir des gens se suicident tombant de l’etage building des finances. Au pouvoir 4 ans apres la salle annee 1972, il ne parvient pas a rehabiliter moralement et/ou economiquent les esprits blesses de 72. Periode du silence absolu. JRR en UJRB. Creation des EFI au detriment des E.Normales sauf 2 ou 3 dont celle de sa Commune natale, il reste LE MOINS MAUVAIS par rapport aux autres Pre-sidents burundais sauf Domitien. 1.Domitien et Bagaza (Plus de 50%) 2. Buyoya (SOUS 50%) ECHEC. 3. Micombero et NKURU (Sous ZERO) Les pires. N.B: Non classes NDADAYE-NTARYAMIRA ET NTIBA. Ils n’ont presque pas dirige le pays. Mon opinion

    • BUSORONGO

      Si reellement il etait aussi bien qui a ose revendiquer son retour au pouvoir? Pourquoi les barundi ne lui font plus confiance alors?

    • Le 13

      @ Muhuza Roméo .
      Monsieur, je me lève pour réagir sur ce que tu viens de partager, tu es vraiment libre de d’exprimer ton opinion, mais saches que dans la vie il ya toujours les haut et les bas pour toute personne fut-elle exceptionnelle! même toi, avoue-le! tu peux satisfaire certains mais pas tous! le jugement est aussi relatif c’est à dire, ta façon de juger les gens ou les choses, est tout à fait differente des autres. ce que je veux démantir, c’est que beaucoup de gens comme toi pour ternir l’image de BAGAZA lui attribuent une contre-vérité, un mensonge délibéré, une affirmation gratuite qu’il a construit beaucoup d’écoles secondaires dans sa province natale en l’occurence la province de Bururi. c’est faux et archi-faux! durant sa présidence, il n’a que construit deux écoles à Bururi, à savoir:
      le lycée de Bururi et l’athénée de Rubanga. les autres écoles ont été construites par les missionnaires catholiques et protestantes longtemps méme avant l’indépendance à savoir:
      l’école normale de Rutovu par les pères catholiques canadiens,
      le collège de Matana par les missionnaires protestants Anglicans.
      l’école normale de Kiremba par les missionnaires pentécotistes,
      c’est Monseigneur BUDUDIRA Bernard qui a édifié le petit seminaire de Buta, paramédical nayo yubatswe yarakombowe none ugomba umwegekeko les collège communaux. Naho woba wanka Bagaza, wokwemera ko urukwavu ruzi kwiruka, en plus il ya eu une étude qui a démontré ko sous Bagaza amashure menshi atari i bururi ahubwo yari ingozi.

    • Nduwayo Christine

      Veuves, orphelins de 1972, nous reconnaissent quand même que Bagaza nous a rendu les maisons que le pouvoir Micombere/Simbananiye et Shibura avaient confisqué….

  4. turagisangiye

    n’importe qui a le bon coté et le mauvais en meme temp!j’apprecie bagaza pour tout le bien qu’il a fait pour le burundi!je condemne le mauvais aussi! pour tout les presidents qui ont gouverné et qui gouverne le burundi,bagaza est le moins pire et je regrette qu’il n’a pas gouverné 20ans ou meme plus!

  5. hat

    1976 Bagaza prend le pouvoir après un génocide . Dix ans plutard il n’y aura aucune réflexion sur le pourquoi de ce soulèvement de hutu et le carnage qui s en est suivi. Il nous dit :des tutsi ont été massacrés. Comment ne pas croire à quelqu’un qui avait les manettes en 1972 ? Mais alors pourquoi tuer des tutsi ? Pourriez vous nous éclaircir ? Du reste vous êtes peut être le moins pire de nos dirigeants mais vous passez sous silence votre regionalisme ,clanisme qui a nourri l esprit revanchard de certains et contribué à la fracture sociale qui est tjrs fraîche .Vous avez presque 70 ans,président pendant 10 ans et incapable de faire une autocritique :bravo.

    • Racso69

      Juste une précision: lors des « évènempents » de 72, Jean-Baptiste BAGAZA était chef-d’Etat major adjoint, c’est-à-dire le 3ème personnage de l »armée derrière Michel MICOMBERO et Thomas NDABEMEYE; ce dernier étant considéré comme un faible, et le président étant notoirement connu pour son penchant pour la bouteille et la gent féminine, il ne fait aucun doute que BAGAZA était l’un des architectes du génocide des Hutus. Il peut dire que des Tutsis sont morts mais ils ne l’ont pas été après des rafles effectuées par l’armée et la JRR sur liste. Ce monsieur qui jouit de tous les honneurs devrait être devant la CPI et expliquer son rôfe.

      P.S. A l’époque j’avais près de 20 ans et j’étais jeune universitaire, je parle donc de ce que j’ai moi-même vu…

  6. Kuba

    Bravo à mr Bagaza

  7. Kuba

    Chapeau à mr Bagaza. Je me demande s’il n’avait pas été là ? Qu’est ce qu’on aurait comme infrastructure routière ; sanitaire ; scolaire puisque presque tous ce que nous avons a été laissé par lui. Quant au social il a fait mieux que son prédécesseur surtout ses successeurs

  8. Honest

    Moi je ne suis pas burundais je suis burkinabé et je suis adhérant du Mouvement des patriotes intègres appelé le Balai Citoyen, l’un des mouvements qui a fait partir Blaise Compaoré et son RSP. Je suis licencié en Philo (philo politique) et en sciences sociales. J’ai vécu au Burundi et j’ai vu et constaté beaucoup d’anomalie qui fait que le peuple burundais en tant  » unité d’ensemble » n’existe pas. J’ai constaté que les burundais ne veulent pas regarder la vérité en face et le commentaire de monsieur Novat Nintunze est un cas illustratif de ce que j’ai constaté: l’on tant à tout démentir ou à tout justifier ou à se donner raison. Je ne suis ni pour les Tutsi ou pour les Hutu. Mais les Hutu ont été persécutés: Bagaza sait ce qu’il a fait. Quand on dit la vérité ou quand on accepte la vérité, on ne meurt pas. Pourquoi on veut se cacher? La même chose se constate au Rwanda et si le Rwanda ne change pas ce sera pire que ce qui s’est passé car  » si on sème le vent, on ne peut récolter que la tempête, quelque soit la durée de la saison « . Il faut dire la vérité car seule la vérité vous rendra libre. La situation actuelle que vit le pays est la conséquence de la fuite de responsabilité des vous les burundais. Vous ne pouvez pas mentir à Dieu et à la nature. Soyez vrais, faites face à la réalité, soyez responsables. Ne cherchez pas à tout justifier ou à tout répondre pour avoir raison. Les Hutu ont souffert, les Tutsi ont souffert et vous tous, Tutsi et Hutu, vous êtes responsables de votre misères d’hier et d’aujourd’hui. Confessez vos péchés entre vous, pleurez votre misère ensemble, implorez Dieu ensemble. Asseyez-vous ensemble, assumez vos erreurs ensemble, partagez les responsabilités. Pardonnez-vous mutuellement vous Tutsi et Hutu et cessez immédiatement la violence sauvage. Arrêtez les discours haineux qui suscitent la peur et incitent à la violence. Dialoguez. Avec le dialogue vous aurez une solution pour construire une paix durable. Ni la France, ni l’Union Européenne, ni l’ONU, ni l’Union Africaine, ni East African Community peut vous sauver de la mort si vous refusez de vous dire la vérité et d’assumer votre triste histoire ensemble. Vous pouvez facilement vous sauvez grâce à la vérité, à la responsabilité, au pardon, à l’unité et au dialogue. Si vous acceptez ces 5 vertus tout le monde pourra vous aider et vite la paix reviendra pour de bon. Que chacun soit humble et se laisse inondé par les vertus de l’amour. Que les Tutsi et les Hutu soient unis. N’enseignez plus de mauvaises choses à vos enfants. Non à la haine, non au GENOCIDE, non au mensonge, non à l’ingérance. Oui à la vérité, oui à la responsabilité, oui au pardon mutuel, oui à l’unité, oui au dialogue et OUI A LA PAIX. Vous les burundais, vous êtes les Seuls qui peuvent ramener la paix dans votre paix et aucune autre personne ne peut le faire à votre place. Donc libérez l’amour, libérez la vie, libérez les Tutsi, libérez les Hutu, libérez les Twa, libérez la vie, libérez la joie, libérez, libérez Dieu, et vous aurez LA PAIX et vous serez libres pour des siècles et des siècles.
    Je ndakunda abarundi bose cane, ndakunda Uburundi cane. Nico gituma ubu ndagowe cane rwose kubera situation actuelle. Mais ndizera ko bizogenda neza. Beaucoup de courage et confiance.
    La Patrie où la mort, Vous vaincrez !

    • PCE

      @Mr Honest
      Vous affirmez être Burkinabé , je n’ai aucune raison de ne pas vous croire . Mais de dire une chose , il faut mettre les choses dans leur place , Bagaza n’est pas responsable de ce qui s’est passé en 1972 contre les hutus, c’est le gouvernement Micombero qui en est responsable. Ceci dit , comme il était officier de l’armée il ne peut pas ignorer ce qui se faisait . C’est comme aujourd’hui d’ailleurs , il y a plein d’officiers à l’armée mais qui ignorent certainement l’essentiel de ce qui se fait même au sein de l’armée.
      Pour le reste Mr Honest , je suis d’accord avec vous : le dialogue , le dialogue et toujours le dialogue , ceci nous manque beaucoup dans l’esprit et la letttre du régime actuel. Ceci me fait dire que Buyoya a quand même eu un grand mérite : avoir amorcé le dialogue interburundais , ceci a pu amener au pouvoir ceux qui nous refusent le dialogue aujourd’hui . Comme disait Michel Sardou  » Le Monde est fou » .

    • Viator

      Pour un etranger vous ecrivez bien le kirundi. bon pouvez-vous nous faire partager votre constant sur les reqalite que vous avez constate chez nous et dont on ne veut pas accepter la responsabilte. Personellement je ne vois pas ce que vous voulez dire

      • nahimana rose

        C’est bien dommage il a bien parlé

    • Baobab

      @Honest
      « Donc libérez l’amour, libérez la vie, libérez les Tutsi, libérez les Hutu, libérez les Twa, libérez la vie, libérez la joie, libérez, libérez Dieu, et vous aurez LA PAIX et vous serez libres pour des siècles et des siècles. »
      Imana ikwumvire!(Que votre prière soit exaucée)!
      Entre nous, c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire!

      • Nduwayo Christine

        C’est vrai que c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire tellement les souffrances sont fortes pour ceux et celles qui ont vecu le pire….mais on n’a pas le choix c’est un effort et un grand sacrifice qu’il faut faire pour sauver le Burundi et surtout sauver l’avenir du Burundi. Ce que nous sommes entrain de faire c’est ce que nous allons léguer à nos enfants et petits-enfants ! Avons-nous le droit de leur faire ça ? de léguer la haine et un pays exsangue sans valeurs avec un passé douloureux qui va les poursuivre et les empêcher de vivre normalement mais de vivre toujours dans la guerre fratricide…Tous ces gens qui ne veulent pas le dialogue ou font semblant de le vouloir tout en ne faisant aucun pas pour y aller barahenda abarundi, ils n’aiment ni leurs enfants ni le Burundi et les burundais. Et ceux qui font cela à partir de l’Europe c’est souvent des gens qui ont décidé de faire leur vie là et se fichent complètement du reste. Eux, comme le pouvoir actuel bazoduta mu manga …..le Burkinabé a raison, c’est nous les burundais de refuser ce chemin-là celui de la haine sans fin….

    • Verite Guess

      @honest, je suis desole de vous contredire, mais vous n’etes pas du tout Burundais. Un Burkinabe qui ecrit aussi bien le kirundi et qui quand il s’agit de se choisir un sobriquet trouve  » honest » , un mot anglais n’ existe pas. Assumez d’abord votre identite avant de dire du n’importe quoi!!!
      Vous etes non seulement burundais mais aussi un burundais pas neutre, tres partisan meme. Uhenda nde?

  9. Novat Nintunze

    Les i et les u: « …Président Bagaza fait semblant d’ignorer … ». C’est une histoire trop importante pour en rester là. Souvenez-vous que l’ex-ministre Hakizimana a utilisé un conditionel dans sa réponse. Beaucoup des correcteurs des épreuves sont toujours en vie, et sont àBujumbura. J’ai moi-même participé aux corrections une fois, et je ne me souviens pas de ces marques. Plusieurs des commissions de correction étaient presidées par le professeur Juma Shabani. Ils comprenaient des tutsis et des hutus, professeurs et assistants. Notamment le professeur Gahama, et beaucoup d’autres qui sont toujours en vie comme dit ci-haut. J,encourage Iwacu de faire une enquête approfondie, si non ça restera une rumeur.

    • BUSORONGO

      Vous avez bien corrige vraiment.
      Maintenant contemplez bien votre oeuvre.
      Si vous en etes fier c’est que vous merites une aide.
      Et la non assistance a la personne en danger est punisable.
      Moi je vous fais un clin d’oeil seulement.

      • Novat Nintunze

        Tout ce que j’ai dit c’est qu’il faut établir des faits, et non se baser sur des rumeurs et de la propagande. Il ne faut pas avoir peur de la vérité, et il est encore temps de rassembler des informations fiables.

  10. Inyankamugayo

    Reka basha. Ya systeme nayo yogutuma abahutu batiga canke bakabaha facultés zibi no kubabuza amahirwe yo kuja kuri Kaminuza bakabahereza
    mu LP. Burya ukwishe mumutwe aba aguhejeje.

    Imana yarakoze gusa naho kubwiwe nta muhutu yategerezwa kwiga.

    Ayo yari amacakubiri ashingiye kumoko.

    • Rose Hakizimana

      Uriko utora ugaya Bagaza eshe iyo wari kuhanura nkurunziza agatwaranka Bagaza

      • Baobab

        @Rose Hakizimana
        « Uriko utora ugaya Bagaza eshe iyo wari kuhanura nkurunziza agatwaranka Bagaza »
        Ntiwari kumuvuga nabi nkeka ariwe yakwomoreye ca gipangu gipangwa 10 millions fbu/mois!

  11. Ramba Mutama

    Oui, il a change positivement un secteur: les services sanitaires. A l’epoque, je faisais l’ecole primaire, et chez nous tout malade n’avait alors qu’un seul choix: le dispensaire, vaec un minimum d’equipement et surtout des infirmiers (tres utiles et mes respects) presque formes sur le tas ! Tant de monde dans un espce tres reduit! L’hospitalisation? Trois ou 5 lits si je ne me trompe pas. Le reste des « hospitalises » devait s’arranger a trouver une famille qui vivait proche du dispensaire pour y etre heberge. Des fois c’etait necessaire de transporter « ces hospitalises » a la civiere chaque jour. Tois ou quatres annees plus tard, un grand hopital equipe, des docteurs (russes, zairois et burundais) et des techniciens medicaux avait remplace le dispensaire. Merci a l’ex president Bagaza et son equipe sur ce point.

  12. Remba

    « Nta nyambo itagira agahonzi »…des erreurs auraient ete commises, mais l’homme a demontre qu’il avait une vision de developement national. Si pour toutes les 10 annees apres lui, le pays avait avance economiquement de la meme maniere que pendant son regime, peut-etre qu’ on serait avec un pas en avant aujourd’hui. Ca me fait mal d’appartenir au pays le plus pauvre du monde, c’est honteux!
    Merci president Bagaza pour votre travail. Seulement, je pense qu’il aurait « demande pardon pour tous ceux qui ont souffert » d’une facon ou d’une autre sous son regime! L’humilite ne semble pas etre le truck favori des presidents burundais???

  13. Verite Guess

    Bravo a IWACU pour cet article. Il est important que les jeunes generations soient au courant des parcours des presidents qui se sont succede au pouvoir au Burundi. Car effectivement un autre mal dont souffre notre pays, ces sont des rumeurs et des mensonges qui circulent et qui parfois enduisent les uns et les autres en erreur. De toutes les manieres, tout burundais age de plus ou moins 50 ans me peut pas pretendre ignorer le role du president Bagaza dans le developpement de l’infrastrure au Burundi pendant son epoque. Des defaillances, il y en a eu comme partout ailleurs certes, mais le Burundi doit a Bagaza une certaine reconnaissance n’en deplaise a une certaine opinion.

  14. PCE

    Voilà au moins un président sérieux et j’ai eu personnellement à le lui dire un jour mais aussi j’ai déploré ses actes manqués , en particulier je lui ai reproché le fait que les ressortissants des autres provinces du Burundi , autres que Bururi n’ont pas eu voie au chapitre dans la gestion politique et économique du pays. Il a balayé cet argument d’un revers de la main en me citant 3 noms de ministres sous son régime ressortissant de ma province d’origine. Ceci dit j’ai beaucoup d’admiration pour Mr Bagaza et pour les raisons suivantes :
    Conflit Eglise -Etat
    Je reste convaincu que Bagaza avait raison à cette époque non pas du fait d’avoir expulsé certains religieux mais du fait du principe de la séparation du domaine spirituel et du pouvoir temporel . Je ne dis pas que les religieux n’ont pas le droit de se mêler de la « res publica » ; au contraire , ils ont le droit et même le devoir de s’immiscer lorsque les droits fondamentaux et la vie de leurs ouailles sont menacés , ca aurait du être le cas en 1972 par exemple , l’église a raté une occasion de se montrer et c’est dommage .On aurait pu éviter des morts innocents. Là ou les choses se gatent et lorsqu’un représentant d’une confession religieuse veut faire la politique à la place des dépositaires d’un mandat politique , exactement comme ca se passe dans certains pays musulmans . Il faut laisser la gestion de la politique aux politiques mais veiller à ce que les droits fondamentaux de l’homme ne soient pas bafoués par les politiques. Là le pouvoir spirituel a le droit et le devoir de s’interposer. Nous devons , à mon avis réussir à batir une société équilibrée ou les gens doivent avoir le droit à la parole et à l’expression. Et puis je souhaiterais reprendre une idée d;un grand penseur francais  » Si la loi est un frein aux crimes publics, la religion devrait en être pour les crimes secrets » . La religion est nécessaire au peuple : freiner les envies destructrices qui habitent l’homme , les lois n’y peuvent rien modifier, nous avons besoin d’un modérateur social, ca ne peut être que la religion, l’ethique et l’éducation ne suffisent pas.
    Regroupement en village
    Voilà une autre occasion ratée , je suis convaincu que le regroupement en village est une voie incontournable c’est comme cela que les villes naissent que le progrès moderne arrive chez les peuples: électrification , construction des écoles et hopitaux , infrastructures modernes , internet etc. Sans villagisation point de salut.. Certains ont combattu le regroupement en village sans comprendre pourquoi. C’est dommage. Sur ce point j’estime que Bagaza avait raison.

    Régionalisme
    Dans ce domaine Mr Bagaza n’a pas fait grand chose pour corriger les dérives du régionalisme qui ont connu leur paroxysme sous Micombero. , je le lui ai dit un jour ouvertement dans une rencontre privée .Il n’était pas d’accord mais je n’ai pas changé d’avis . Un bon chef politique doit être en mesure de s’entourer de gens d’ailleurs , politiquement et ethniquement différents de lui. Il fut un moment ou dans une société paraétatique existant actuellement il n y avait que des ressortissants d’une commune de la région du Sud du pays ,et ceci du planton au DG , ce n’est pas normal. Et ne parlons pas des services de renseignements .Ici comme aujourd’hui ca a toujours été une catastrophe . Comment voulez vous avoir un service efficace lorsque ces gens viennent d’une seule région ou une seule ethnie?
    Ceci dit j’admire tout de même ce personnage d’Etat , au moins sous lui le Burundi était respecté par ses voisins . Il a développé économiquement le pays , les infrastructures , les routes il aurait pu faire plus car les conditions le permettaient . Il aurait du aussi mettre en place une politique d’ouverture vers les hutus comme Buyoya l’a tout juste amorcé très timidement , peut être me dira t il qu’il n’en a pas eu le temps . Mais 10 ans ca suffit non ???? Quant à celui qui veut y passer 15 ans sans rien foutre , Dieu s’occupera de lui , c’est tout le bonheur que je peux lui souhaiter.

  15. Intambara ni mbi

    Fier du Burundi! 4 anciens présidentssous un même toit! Chapeau!

    • leGe'nie Noir

      Demandez comment on arrive a bururi meme si bagaza è de la province! !!! Le chef lieu a ete laissé en etat pitoyable! !!!! Meme les ecoles qu’on chante a bururi ont ete cosnstruites par les eglises! !!! Ne lui donnez pas trop de merites! !!!

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